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2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 08:21

Sorti quelques mois après un film de Curtiz intitulé Female, ce petit film d'aventures exotiques aurait pu s'intituler... Female, justement. Kay Francis y interprète le personnage de Tanya, une chanteuse échouée à Rangoon et trahie par son amant (Ricardo Cortez) qui l'a vendue à un proxénète (Warner Oland); elle s'enfuit pour Mandalay, mais sur le bateau ou elle voyage vers une nouvelle vie, elle rencontre un beau docteur (Lyle Talbot) dont elle guérit l'alcoolisme, mais aussi elle retrouve Tony, l'homme qui l'a trahie... Doit-elle se résigner à retrouver son passé, dont le moteur est l'amour qu'elle a ressenti pour Tony, ou doit-elle se diriger vers un futur fait de dignité aux côtés de celui qu'elle vient de rencontrer?


Un bateau en direction d'un endroit idéal, des personnages exilés et en errance, une galerie de personnages durs et des choix de vie déterminants, on est malgré le coté série B du film en plein dans la thématique de Michael Curtiz , et Kay Francis, en personnage de femme qui prend son destin en charge, est dans la lignée des portraits de dames du metteur en scène: exploitée, prostituée, Tanya n'aura de cesse de jouer le jeu en allant plus loin que les personnages masculins et retourner leurs propres armes contre eux; la deuxième partie du film la voit prendre l'avantage et elle est désormais à même de sauver un autre personnage de la situation dans laquelle il est: il partiront ensemble à la fin...

Moins marqué qu'à l'accoutumée, mais toujours efficace, le style du réalisateur apparaît surtout dans le rythme effréné, on l'imagine dirigeant ses acteurs d'un tonitruant "Faster!" comme seule indication scénique; il est vrai que la consigne était de boucler un film en 7 bobines, il faudra attendre 1935 avant qu'on autorise Curtiz à faire long (Il fallait sans doute expier l'échec public de Noah's ark...) Les personnages, comme à l'habitude sont très bien campés face à une caméra qui sait n'en négliger aucun. Sinon, nous sommes en présence d'un film Warner typique des audaces de la période, avec les références frontales à la prostitution, les danseuses à peine vêtues, et surtout le fait qu'un faux crime, non élucidé et impuni, donne l'idée à un personnage de l'accomplir et de s'en tirer sans dommage, à la fin, et au contraire, libre... le film regorge d'images dures et exotiques, à commencer par la peinture de Rangoon dominée par la figure imposante (Et totalement exagérée) de Warner Oland en parrain menaçant ou veule (Tout dépend de l'interlocuteur...) du crime et de la prostitution.

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Published by François Massarelli - dans Michael Curtiz Pre-code