Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
  • Contact

Recherche

Catégories

3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 18:33

Après un Kid brother aussi gentiment vieillot que délectable, Lloyd fait un demi-tour brutal, et accomplit une intéresante synthèse de ses films citadins, avec Speedy, un film dont le titre renvoie, déja, à The freshman, dont le héros s'était auto-proclamé "Speedy", en déférence à un personnage de son film favori. Le coté rural et le récit d'initiation mis de coté, Harold Swift est un homme établi, dans la mesure ou il est heureux de vivre et confiant: en effet, il change de boulot comme de chemise, une occasion pour le comédien de nous montrer un homme des années 20, tour à tour "soda jerk" ou chauffeur de taxi; les seuls aspects permanents de sa vie son son amour du base-ball, et sa petite amie, dont le grand-père "Pop" Dillon est propriétaire d'une roulotte qui parcourt la ville avec un cheval. Un grand groupe de transports en commun voudrait s'approprier toute la ville, et ne vont reculer devant rien, mais 'Speedy' va aider Dillon...

New York, vu par cet indécrottable Californien qu'était Harold Lloyd, c'est beaucoup de mouvement, et un hommage à la vie citadine en ces optimistes années 20. Comme Keaton la même année qui tourne The cameraman en contrebande, Lloyd installe ses caméras en des endroits emblématiques, et obtient des images superbes, en appelant en prime à la rescousse le héros du baseball Babe Ruth. Son Speedy renvoie à l'optimisme entreprenant de ses personnages, mais n'est pas encore établi, contrairement par example à son héros de Hot water; il rêve, en compagnie de sa fiancée, jouée par la nouvelle venue Ann Christy (Qu'on ne reverra pas chez Lloyd, du reste), d'un foyer dans une très jolie scène, mais son personnage semble avoir mis de côté toute naïveté; il est immature, mais de façon militante, et ce film de 85 minutes passe très vite. Pour son dernier film muet, Lloyd n'a pas démérité, et on appréciera la bataille de david (Le père Dillon et sa charrette) contre Goliath (Le conglomérat prèt à tout), dans lequel Speedy va bien sur jouer un rôle crucial... La poursuite furieuse renvoie à Girl shy et son final délirant. Par ailleurs, il se paie le luxe d'une virée à Coney Island, comme les héros de ce chef d'oeuvre qu'est Lonesome, de Paul Fejos, la même année.

 

Incidemment, ce ne devait pas être le dernier muet de Lloyd. C'est en 1929, après avoir quasiment fini son film suivant, Welcome danger que Lloyd dit avoir entendu les rires du public qui provenait d'un cinéma ou était projeté un film parlant. Sitôt rentré au studio, sa décision était prise: Welcome danger serait un film parlant, et... il a donc été refait dans cette optique. La fin d'un monde...

Speedy (Ted Wilde, 1928)
Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Harold Lloyd Muet 1928 Criterion **