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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 07:52

Dernier film de la trilogie, et avant-dernier film de Will Rogers, cette nouvelle rencontre entre Rogers et Ford est une nouvelle merveille: l'intrigue est entièrement située autour du Mississippi, et d'un bourlingueur, "Doctor John", un sympathique charlatan qui écoule de la bibine le long du fleuve sous le nom de "Pocahontas", la faisant passer pour un remède miracle contre la fatigue. Mais il a d'autres plans de carrière, envisageant de retaper un bateau à aube, et embarquer en compagnie de on neveu, un pilote. manque de chance, celui-ci arrive avec une fiancée et une tonne d'ennuis: la jeune femme est une "fille des marais", appartenant à une famile de paysans de la plus basse extraction, méprisés des autres habitants, et le neveu a défendu l'honneur de sa dulcinée, entrainant la mort d'un homme. seul un témoin les as vus, un prédicateur polus ou moins baptiste et auto-proclamé, le "nouveau Moïse"... Il va donc falloir trouver ce dernier avant qu'on pende le neveu: on est chatouilleux du noeud coulant, dans le Mississippi...

Et tout d'abord, comme Judge priest, ce film fait la part belle au Sud, dans tous ses détails, son accent, ses façons de faire, sa culture... Idyllique? Oui, mais: on constate une ségrégation très présente en ces années 1890, via la prison avec cellules séparées, un signe 'Whites Only" dans la gare... Les Noirs sont clairement identifiés comme subalternes. Ces notations ne sont ni une dénonciation ni une glorification d'un mode de vie, mais donnent une certaine vérité à ce conte. ar ailleurs, le Sud est aussi pour Rogers une obsession politique, puisqu'il passe son temps à se référer au généralissime de la guerre de sécession, Robert E. Lee. L'un des enfants décédés du juge Priest ne s'appelait-il pas Robert E.?

Du reste, la ségrégation apparait aussi sous une autre forme, une ségrégation de classe (Déja présente dans les deux films précédents, mais ici plus symbolique) entre les deux civilisations antagonistes: ceux de la rivière et ceux des marais...

Enfin, le petit théâtre de John Ford s'accomode sans problème de cette accumulationde personnages, et d'acteurs: le prédicateur (Berton Churchill), le matelot saoul (Francis Ford), le shériff sympathique (Eugene Palette), les rivalités entre capitaines de bateaux... Si on a un enjeu dramatique, puisqu'il s'agit d'empêcher la mort d'un homme, on n'en est pas moins comblé par de la comédie basique savamment dosée, qui requinque... Et qui va assez loin, comme dans ces positions osées esquissées par Francis Ford transportant une figure de cire de la "Reine vierge". Improvisation sur la plateau d'un humour de contrebande anti-Hays, ou simple hasard?

Rogers, moins bon génie que dans ses autres collaborations avec Ford, n'en est pas moins typiquement un as de la débrouille, un héros de proximité... Toujours aussi attachant tout en se montrant vaguement contrebandier, menteur, tripatouilleur de vérité, et pour tout dire bardé de préjugés à l'égard des gens des marais. Mais c'est avec humanité qu'il reconnait s'être trompé... On comprend qu'il ait tant manqué depuis cet accident d'avion!

 

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Published by François Massarelli - dans John Ford