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2 juin 2013 7 02 /06 /juin /2013 10:39

Switch est un film partagé entre la possible déception des spectateurs qui vont inévitablement vouloir le comparer à 10, S.O.B, voire The Party ou Breakfast at Tiffany's... et le plaisir de voir un film d'Edwards datant de ces années poussives, qui sort totalement des sentiers battus, et surprendra par ses ruptures de ton plus qu'inattendues. L'argument vaut le détour, et engendre des possibilités multiples dans l'exploration des rapports homme-femme: Steve, un publicitaire talentueux, incorrigible pourceau dragueur qui laisse à toutes les femmes qui l'ont connu un souvenir très désagréable, est supprimé par trois anciennes maîtresses qui se sont liguées contre lui. Son statut de victime, la sympathie que lui témoignent ses collègues (Masculins, exclusivement), lui confèrent a priori le droit d'accéder au paradis, mais son comportement vis-à-vis des femmes le condamnent à l'enfer. Dieu, partagé, décide de lui donner une seconde chance. Steve va donc retourner sur terre, et se débrouiller pour prouver qu'au moins une femme l'aime. Mais Satan estimant que c'est trop facile obtient du grand patron d'ajouter une clause: Steve sera une femme... Arrive donc Amanda, la "soeur de Steve", qui va remplacer son 'frère'. Une femme un peu spéciale, que personne ne connait, pas même elle...

Le sujet était délicat, propice à des blagues douteuses, dont on sait que Blake Edwards va s'y atteler, mais tout est affaire de dosage. Oui, Amanda (Ellen Barkin, qui s'en tire plutôt bien) rigole de façon incontrôlable en voyant ses seins pour la première fois, et la découverte qu'elle est une femme arrive à un moment crucial de la journée, le premier pipi du matin!! Mais ça réussit à ne pas polluer la tonalité du film, qui dérive vite vers les tentatives d'Amanda de se réinsérer dans la vie de Steve, sa rencontre avec Walter, le meilleur copain de Steve, et leur relation compliquée... Amanda réussit à entrevoir la difficulté d'être une femme dans le monde de concurrence et coups bas qui est le sien, mais se comporte d'une façon tellement agressive qu'elle va d'une certaine manière souvent être amenée à venger les victimes de Steve. Et l'un des bonheurs de regarder un film de Blake Edwards, ce talent particulier pour utiliser l'humour visuel minutieux et souvent physique, est ici la source de nombreuses joies. On passera sur la désastreuse esthétique de la fin des années 80, avec sa musique à vomir, et on se concentrera sur le fait que le film réussit à éluder tout le scabreux du sujet, pour s'intéresser vraiment aux personnages... et se transformer en conte à la fin. Ceci est le dernier film digne d'être mentionné d'un grand réalisateur. Ce n'est évidemment pas Victor Victoria, mais on peut commencer par celui-ci avant de s'atteler à le (re) vision dudit chef d'oeuvre...

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Published by François Massarelli - dans Blake Edwards