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Au début de ce film, un couple manifestement amoureux sort d'une cabane isolée en pleine campagne enneigée, en Suède. Ils sont attaqués par un tueur, et l'homme réagit en éliminant le tireur. La femme, interloquée, est également éliminée assez froidement par son compagnon, qui lui a demandé d'aller chercher du secours, ainsi, il ne voit pas son regard lorsqu'il la tue. L'homme, c'est un tueur interprété par George Clooney, auquel ses employeurs vont reprocher son sentimentalisme, et sa manie de s'attacher... Il est malgré cela engagé en Italie pour un job, dans lequel il est assuré de ne pas tuer, il doit juste fournir une arme. Parallèlement, il fait deux rencontres déterminantes, dans le village des Abruzzes ou il séjourne: un curé avec lequel il converse de temps à autre de pêché et de repentir, et une jeune prostituée, Clara, dont il tombe amoureux. Mais qui doit donc être la cible de la jeune tueuse aux yeux d'acier qui lui a commandité l'arme?
Le suspense lié à la dernière question fait l'objet d'une lente, très lente montée du doute, qui est un des facteurs qui accrochent sérieusement le spectateur de ce film crépusculaire, face au parcours semé de regrets et de souvenirs amers de ce tueur aspirant à vivre autrement. La beauté du paysage, la nature apaisante, sont des trompe l'oeil: on croit être au paradis, mais on est plutôt dans une sorte de purgatoire, ou de limbes, ce qui est amplifié bien sur par les discussions très à demi-mots avec le curé. Le tueur pense avoir trouvé la rédemption avec Clara, mais la mort rôde... Un motif très naïf, mais assez joli, parcourt ce film très esthétique: un papillon est tatoué dans le dos de notre tueur, qui est si épris de changement. Lors de leur conversation, le héros et sa "cliente" vont voir se poser un papillon; le héros signale que celui-ci est une espèce menacée... le papillon-métaphore revient de temps à autre, dans ce film Melvillien sur le crépuscule d'un homme. Mais la mort rôde décidément à tous les niveaux, puisque lorsque le héros regarde la télévision, le tueur incarné par Henry Fonda dans Once upon a time in the west se rappelle à son bon souvenir. Finalement, ce film trompeur et lent est un western crépusculaire, lui aussi...
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