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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 11:03

Dans le parcours étonnant de Peter Jackson, il y a un avant et un après Heavenly Creatures. Avant, trois films gore et parodiques, d'ailleurs un peu oubliés aujourd'hui, dans lesquels il a fait ses premières armes avec un sens inné du bricolage. Puis le film qui l'a fait passer de l'autre côté est sorti en 1994, révélant non seulement le cinéaste Néo-Zélandais, mais aussi une interprète hors pair en la personne de Kate Winslet. Et après? eh bien on aurait tort de passer directement à Lord of the rings, 'filmouth' qui finit par consacrer définitivement l'auteur de l'immortel Brain dead: en effet, entre temps, deux films, pas moins sont sortis, et pas des moins intrigants: le documenteur (D'ailleurs encore aujourd'hui pris pour argent comptant par des cinéphiles un peu endormis) Forgotten silver (1995), sur le cinéaste imaginaire Colin McKenzie, réalisé en collaboration avec Costa Botes; et bien sûr ce film, sorti par chez nous sous le titre de Fantômes contre fantômes. Produit par Robert Zemeckis, interprété entre autres par Michael J. Fox, mis en musique par un Danny Elfman totalement dans son élément, situé dans un état de l'Est reconstitué en Nouvelle Zélande, le 6e film de jackson poursuivait en fait trois buts: bien sur, installer son nom sur la scène internationale en ayant du succès aux Etats-Unis; ensuite, tester des effets spéciaux numériques en prévision de grands projets à venir (Lord of the rings, mais aussi King Kong, un projet de longue date pour le fan Jackson); à ce titre, la participation d'un touche à tout comme Zemeckis s'avérait cruciale. Enfin, le film établit de façon intéressante un trait d'union entre la période 'mauvais genre' de Jackson (Bad taste, Meet the Feebles, Brain dead) et son cinéma grand public.

Frank Bannister est un charlatan d'un nouveau genre: traumatisé par un accident dans laquelle sa femme a perdu la vie, il a la faculté de voir les morts; il a monté avec trois copains fantômes une petite entreprise de médium, dans laquelle il les envoie terroriser des gens chez eux, et passe ensuite pour rafler la mise en exorcisant le logis... Il est toléré dans la petite communauté, mais certains l'ont pris en grippe, à l'heure ou une vague de morts inexpliquées fait des ravages parmi la population. Frank va y être mêlé, et découvrir le rôle joué dans cette sombre histoire par les acteurs d'un événement situé 20 ans plus tôt, quand un fou homicide avait commis 12 meurtes à l'hôpital local, avant d'être arrêté puis assassiné légalement...

Frank Bannister, interprété par Michael J. Fox, est un personnage hanté, sans jeux de mots, par un secret qu'il ignore; c'est que dans ce film, tout est lié. Un peu trop, d'ailleurs, on pourrait le regretter. Il communique avec l'au-delà, et mourra même deux fois dans le film, qui s'amuse avec brio de la mort, mais aussi de toutes les croyances autour d'elle. La galerie de personnages est brillante, elle aussi, avec des acteurs issus pour beaucoup d'entre eux de la télévision (Chi McBride, Trini Alvarado, Et surtout le grand Jeffrey Combs sur lequel je reviendrai plus bas..), mais aussi du cinéma: Dee Wallace Stone (The Howling de Joe Dante, mais aussi La maman dans E.T.) joue un rôle de jeune fille traumatisée qui est restée vingt ans enfermée, et R. Lee Ermey rejoue en fantôme le rôle du sergent Hartman de Full Metal Jacket... Mais le film est aussi un troublant lien avec le -pour l'instant- dernier film de Jackson, l'admirable The lovely bones: les allers-et-retours de Frank entre la vie et la mort, l'idée d'un secret à découvrir au-delà de la mort, sont des thèmes communs, mais la tragédie progressive de The lovely bones est ici remplacée par la comédie. Mais pour le fan de fantastique qu'est Jackson, la réflexion sur la mort et l'immortalité, le panthéisme aussi, demeure... Et puis ce film est marqué par un coté baroque dans l'interprétation et l'hystérie des effets spéciaux. Mention spéciale du reste à Jeffrey Combs, déguisé en Hitler sans moustache, et qui prouve avec son personnage de flic qui ferait regretter Pinochet, que des fois, même confrontés à un tueur mort et maniaque, les gens sont plus en danger dans les mains d'un policier vivant et fou...

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Published by François Massarelli - dans Peter Jackson Robert Zemeckis