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12 mai 2012 6 12 /05 /mai /2012 17:08

En 1952, ce film était pour la cérémonie des Academy awards en compétition avec, entre autres, High noon, de Zinnemann, et The quiet man, de ford. Un coup d'oeil, un seul, sur le film suffit à voir qu'il n'aurait pas du avoir une chance sur mille de gagner... Donc est-ce afin de récompenser deMille de sa longévité, est-ce parce qu'il avait grassement payé les membres de l'académie (Pure spéculation de mauvaise foi, ici, soyons franc), ou avait-il par quelque moyen réussi à les hypnotiser tous? en tout cas, le vétéran, fondateur en 1913 de la Paramount aux cotés de Jesse Lasky, a finalement obtenu ce qu'il désirait, une reconnaissance tangible, sous la forme d'une statuette. Meilleur que le précédent film de DeMille, le kitschissime Samson & Delilah, The greatest show on earth est, c'est vrai, sans doute l'un des meilleurs films parlants de son réalisateur, ce qui n'est pas si difficile... Mais si pour une fois le showman a choisi de rester dans une histoire contemporaine au lieu de s'intéresser aux périodes fondatrices de l'Amérique, voire à l'antiquité, il a fait un film bien dans sa manière, et qui revêt aussi une dimension vaguement autobiographique...

 

Le cirque monumental dirigé par Brad Braden (Charlton Heston) part en tournée, fort d'une vedette de poids pour sa nouvelle saison: le grand Sebastian (Cornel Wilde), un acrobate Français génial mais généralement considéré comme unse source de problèmes en raison de son insupportable tendance à séduire toutes les filles... Sa venue va créer des ennuis pour Holly (Betty Hutton), la star du trapèze. Les troubles vont venir ausi de la jalousie de Klaus (Lyle Bettger), le meneur d'éléphants, amoureux sans retour de la jolie Angel (Gloria Grahame); un groupe de malfrats tournant autour du cirque pour commettre des escroqueries vont également provoquer quelques malheurs, et enfin, le clown Buttons (James Stewart), qui ne se démaquille jamais, semble cacher un secret bien lourd à porter...

 

Si on fait la somme des dafauts du film, on en viendra inévitablement à mettre en cause sa structure particulièrement légère: l'intrigue, en effet, ne tient qu'à un fil, celui du spectacle. DeMille a organisé son film comme une représentation de cirque, en alternant les numéros. De plus, on assiste à une accumulation de scènes vaguement cousues entre elles, avec une progression très convenue. Mais on a la chance d'avoir un certain naturel dans l'interprétation (James Stewart, Charlton Heston, et Gloria Grahame, en particulier, maintiennent la barre assez haut.), ce qui nous change des vieux cabots habituels (Tous présents dans le film, ou on reconnait Henry Wilcoxon et Julia Faye, qui à cette époque travaille depuis 35 ans pour DeMille...). Et puis, de toute évidence, dans le personnage de Brad Braden, qui me fait d'ailleurs beaucoup penser au Warner Baxter de 42nd street, il y a beaucoup de DeMille lui-même: showman des pieds à la tête, dévoué au cirque au point de prendre des risques en engageant le pire séducteur du métier parce qu'il apportera du public.

 

Le public, d'ailleurs, est aussi très présent, et on sent que les figurants qui le composent ont été à demi dirigés, afin de préserver un semblant de naturel. la présence de vrais acrobates complétée d'acteurs désireux de se mouiller rend le spectacle assez tangible (Betty Hutton, par exemple, semble bien faire une large part de ses numéros seule), mais le tout est aussi agrémenté de nombreux passages de fascination pour le cirque, accompagnés de numéros musicaux qui alourdissent considérablement le tout. Quoi qu'il en soit, le film reste un témoignage fascinant du cirque DeMillien, avec ses passages obligés, ses bons et moins bons moments, ses facilités et ses forces , et au-delà du mélodrame ahurissant (Un patron de cirque au milieu d'un train accidenté, soigné par un clown assisté du flic qui va lui passer les menottes quelques heures après, dont l'infirmière est une acrobate en costume!!), on sait que le véritable fin mot de l'hitoire pour le showman DeMille, ce n'est même pas "the show must go on", mais bien "The show will go on".

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Published by Francois Massarelli - dans Cecil B. DeMille