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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 10:13

Le neuvième film de Borzage est à nouveau un western en deux bobines, comme The pitch o'chance. Et comme cet autre film, celui-ci réussit à mettre en oeuvre une densité émotionnelle, la mise en perspective de personnages et de caractérisation, alors que le but affiché de ces westerns étaient de remplir la feuille de route du genre: de l'action, des chevauchées, des coups de feu...

 

Borzage y joue un "pélerin", au sens donné par John Wayne à ce mot dans The man who shot Liberty Valance: un homme de passage. c'est un ours, un homme taciturne, peu souriant, libre d'attaches, au vocabulaire limité (On le voie trois fois acquiescer d'un "Yep!" presque comique), qui même embauché dans un ranch par un propriétaire assez débonnaire, va quand même coucher dehors, la tête sur sa mule. Il arrive au ranch à peu près en même temps qu'une jeune femme de la ville, la fille du propriétaire (Anna Little). Celle-ci et Le pélerin vont se croiser, se côtoyer, et vite développer un mélange d'amitié et de fascination mutuelle. Il va changer, et tenter sa chance auprès d'elle, mais ele est déja fiancée, et on sent le regret qu'elle fait peser dans cette révélation.

 

Si Borzage joue à merveille le personnage de cet homme sauvage et violent, qui montre peu à peu toute son humanité, il a aussi réservé une grande place à Anna Little, à laquelle il offre des gros plans "en situation", contrairement à ceux d'un Grifith, tout en charge symbolique. Ici, ces images sont partie intégrante de la narration et de la caractérisation. Une fois de plus, un petit film par la taille, mais déja un grand pas en avant dans l'oeuvre de Borzage.

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Published by François Massarelli - dans Frank Borzage Muet Western