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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 18:39

Le dernier film à la Fox de Frank Borzage, qui va devenir un réalisateur freelance avant de signer un petit contrat à la Warner, fait justement un peu penser aux films qui sortent à la même époque grâce à ce studio: les films "sociaux", de Wellman (Wild Boys of the road) ou Le Roy (I'm a fugitive from a chain gang) étaient sans doute vus et étudiés à la loupe par les autres studios. Mais ce film reste assez typique de la manière de Frank Borzage, avec une tendresse particulière pour les personnages qui n'apparait pas aussi clairement dans les autres films cités.

 

Borzage prend son temps pour installer un contexte très particulier, avec une scène de jugement routinier à une Juvenile Court présidée par le très débonnaire Ralph Bellamy, qui reçoit une jeune femme (Doris Kenyon) venue faire une sorte de reportage (Pour le club des épouses de la ville), et lui montre le mécanisme de la justice face aux délinquants adolescents. un cas retient l'attention, celui de Artie (Jimmy Conlon): la ville entière lui dit qu'il ne vaut rien, ce qui est faux. Il a juste une trop grande imagination, ce qui va l'amener à de gros ennuis: il veut défendre l'honneur d'une camarade de classe, Mabel (Dawn O'Day), contre un voyou de l'école, et ça lui vaudra une correction en bonne et due forme. Il veut aider la grand mère (Josephine Hull) de son meilleur ami (Raymond Borzage, le neveu) en lui trouvant un médicament en pleine nuit, mais ça l'oblige à cambrioler une pharmacie. Le couple de pharmaciens (Spencer Tracy et Doris Kenyon) va justement être chargé de le remettre dans le droit chemin...

 

Le film est construit sur une pente dramatique, parfois un peu exagérée (Un jeune homme de 10 ans y arrête les deux bandits qui ont commis un cambriolage), mais dont son optimisme et sa foi en l'homme nous prennent facilement par les sentiments. le film est en plus relativement court, et dotés de figures qu'on a déjà vues, notamment un ensemble de "bonnes fées", comme dans l'incontournable Cendrillon, qui vont orienter les personnages dans le bon sens. le juge, pour commencer, dont la bienveillance permet à des jeunes de s'en sortir. Doris Kenyon, qui va permettre au jeune homme de trouver un échappatoire à la délinquance. Mais Art lui-même fait le bien autour de lui, allant jusqu'à s'accuser d'un crime pour faciliter la bonne entente des pharmaciens qui se disputent par rapport à leur interprétation du personnage d'Artie. En prétendant être aussi filou que le soupçonne les pharmacien, il favorise leur réconciliation... Spencer Tracy a un rôle qu'on ne lui donnera plus très souvent, surtout une fois passé à la MGM: il est un antipathique commerçant sur de son bon droit qui prend la justice de haut, et pour lequel une porte est soit ouverte, soit fermée: un délinquant est et restera un délinquant. Le film est l'histoire de son éducation avant tout...

 

Si on est loin des chefs d'oeuvre de Borzage, ce film tend à démontrer que le réalisateur s'intéresse, sans pour autant retourner systématiquement à sa thématique de l'amour sublime, à des petites gens coincés dans des vies ou il faut se battre. A man's castle couve déjà, on y viendra bien vite...

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Published by François Massarelli - dans Frank Borzage Pre-code