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13 avril 2024 6 13 /04 /avril /2024 23:43

C'est la quatrième adaptation de la même histoire au cinéma, et comme chacun sait (ou devrait savoir) ce n'est pas la dernière puisque le plus célèbre des cinq films consacrés à cette intrigue autour d'un miracle (trois hors-la-loi sauvent un bébé) est la version (du même nom) réalisée par John Ford en 1948...

Trois hors-la loi (Chester Morris, Lewis stone, Walter Brennan) envisagent de cambrioler la banque de New Jerusalem, où l'un d'entre eux a grandi. Dans un premier temps, ils se mêlent à la population en prétendant ne pas se connaître, arrivant en ordre dispersé... Puis ils effectuent leur hold-up et s'enfuient dans le désert...Où ils trouveront une mère qui vient d'accoucher d'un bébé; la mère meurt, et contre l'avis de l'un d'entre eux les deux autres décident de sauver l'enfant... Mais combien de temps tiendront-ils, sans eau, et avec un bébé à nourrir?

Ce qui surprend dès le départ c'est la différence de ton avec le film de Ford. Boleslawski a réalisé un film sans concessions, avec des acteurs qui sont souvent cantonnés à cette époque dans des seconds rôles; c'est un western, aussi, et en 1936 le genre n'a pas acquis de nouveau la noblesse qu'on lui connait... Ce relatif anonymat de série B fonctionne bien pour le film, lui donnant une liberté de ton, et permettant au metteur en scène de jongler avec des anti-héros...

...Surtout Chester Morris, qui dès le départ parle ouvertement de descendre l'enfant, et dans une scène qui fait froid dans le dos, prétend s'être trompé de cible après avoir tiré sur un serpent à sonnette. Mais Boleslawski, qui a plus développé la première partie que ne le fera Ford, et en profite pour fustiger l'hypocrisie des braves gens, a poussa sa liberté de ton jusqu'au bout, donnant un relief particulier au "miracle" du sacrifice de trois bandits...

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Published by François Massarelli - dans Western
13 avril 2024 6 13 /04 /avril /2024 22:56

Eddie Cline n'a pas été que le partenaire (et bras droit) de Buster Keaton entre 1920 et 1923... Il a aussi réalisé des films en solo, tous dans un cadre proche de la comédie: avec Jackie Coogan, mais aussi avec W.C. Fields, et un certain nmobre de courts chez Sennett. C'est de cette période à l'usine à gags que date ce petit court métrage, qui met en scène Lige Conley et Daphne Pollard...

Jimmy Hawks (Joe Young) est un émule de Lindberg, qui survole l'océan à bord du Spirit of Shanghai... Il est accompagné de son assistant (Lige Conley)... Ils aperçoivent un bateau en perdition, avec des jolies filles en maillot: le héros décide d'intervenir... Plus tard, les jeunes femmes offrent un ballet à leurs sauveteurs...

...Et puis c'est tout: quelques gags bien lourds et bien idiots, un ballet en Technicolor (que le Kodascope massacre, hélas) Daphne Pollard et Lige Conley qui improvisent, ça sent le remplissage...

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Published by François Massarelli - dans Muet Mack Sennett Eddie Cline Technicolor
13 avril 2024 6 13 /04 /avril /2024 16:36

Un vaisseau spatial ultra-futuriste est en plein navigation, et à l'intérieur, tout dort... Quand tout à coup l'un des passagers, en hibernation prolongée pour cause de voyage TRES long, est réveillé par le système. Mais il est le seul... Quand Jim (Chris Pratt) émerge, il est pris en charge par les intelligences artificielles du bord, celles-ci (qui décidément font mentir leur nom) passent outre le fait qu'il ait été "réveillé" au bout de trente ans, alors que son voyage est supposé durer encore... 90 ans. 

Je ne peux pas m'empêcher de rêver d'un film à la Tati, avec un M.Hulot qui se réveillerait dans de telles circonstances... La première partie du fiml est intégralement consacrée à cette odyssée absurde d'un homme seul qui a pris conscience qu'il est arivé au bout de sa vie, mais avec un rien d'avance, et qui tente de faire un peu de sens (ou de s'occuper, ce qui n'est pas la même chose) avec un univers hostile parce que fait pour la multitude et non pour un homme seul (et en plus son forfait ne lui donne pas droit à tous les avantages!). Il a pour seule compagnie un barman-androïde, Arthur (Michael Sheen). 

Mais Jim s'ennuie, et a vu parmi les sarcophages celui d'Aurora (Jennifer Lawrence), une jeune autrice partie observer les colonies spatiales, et il tombe amoureux. Malgré le risque et l'immoralité de l'acte, il décide de la réveiller... Sans lui dire bien sûr qu'il est responsable de cet acte, qui la condamne elle aussi à plus ou moins longue échéance, car on a beau essayer, mais... impossible de retourner dans les pods d'hibernation...

S'ensuit bien sûr une histoire d'amour, puis une révélation (saleté d'intelligence artificielle), puis une bouderie, puis hélas, pire encore: des explications, puis une intervention d'un deus ex machina qui lui aussi s'est réveillé, c'est Lawrence Fishburne: à ce stade, tout le troisième acte est raté, convenu, inintéressant. Mais le point de départ était finalement une idée formidable, celle de placer un novice, inadapté aux technologies de pointe en oeuvre dans le vaisseau, avec de lourdes mais rigolotes allusions à Kubrick (le barman sorti de nulle part, la rotation des modules du vaisseau dans lesquels court Jennifer Lawrence...) et un ensemble d'effets soignés. Après, dans ce film, plus il y a de monde, et plus ça ressemble à du tout-venant...

 

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Published by François Massarelli - dans Science fiction Jennifer Lawrence
11 avril 2024 4 11 /04 /avril /2024 20:52

C'est bientôt le second tour de l'élection présidentielle... Les candidats qui s'affrontent sont d'une part un homme d'extrême droite (obsédé par l'immigration et l'insécurité, et fort d'une tendance à ne parler de rien d'autre, et à n'amener que ces sujet dans les débats) et un libéralbon teint: c'est Pierre-Henry Mercier (Albert Dupontel), un économiste génial qui a été appelé au secours par le camp progressiste quand le candidat "naturel" est tombé dans ce qu'on a appele le "zizigate"...

Mercier rassure les foules, et est assuré d'être élu au terme d'une campagne morne, et sur une chaîne d'info privée, on a décidé de confier le job à une équipe qui sort à peine d'un purgatoire au service des sports. C'est que Nathalie Pove (Cécile de France) a tendance à n'en faire qu'à sa tête, d'où la punition de couvrir les matchs durant quelques années. Pourtant, Gus (Nicolas Marié), le caméraman, était ravi: le foot, chez lui, c'est une obsession! Mais Nathalie qui a pour mission de couvrir une campagne dans laquelle elle ferait la promotion du candidat pour sa chaîne, a connu Mercier au lycée. Elle connaît les failles et les fragilités de celui qui a été son premier baiser... Maisquelque chose ne colle pas, elle s'en rend compte très vite. Cet ultra-libéral est constamment entouré, lors de ses meetings, de figures de la pensée, de la science, de l'écologie et de la politique, qui sont tous dotés de morale... Nathalie Pove et Gus vont découvrir que Mercier cache bien plus qu'une carrière d'économiste doué...

Ce n'était pas inattendu que celui des cinéastes français qui semble le mieux tout faire sans jamais perdre son âme de réalisateur de comédies, s'attelle un jour à une fable politique. Un exercice périlleux car en France ça ne prend pas, ou rarement. Dès qu'on représente la politique dans un film français, la caricature devient tellement grossière qu'on ne peut y croire un seul instant, et c'est gênant quand justement on reproche à la politique de reposer sur le faux, l'incompétence et le mensonge! Dupontel a donc choisi la fable et son exagération, dans un scénario qui va loin dans la politique fiction, imaginant même non pas un, mais deux complots l'un sur l'autre, et une vie politique régie non par les politiciens, mais bien par les éminences grises; et une presse, bien spur, aux ordres, qui fait ce qu'on lui dit de faire... Sauf Nathalie, bien sûr. 

On a beaucoup reproché ces choix, condamnant le film a priori, pour son écomplotisme" supposé, et pour la caricature... Mais justement, il ne fait aucun doute dans ce film qui réussit (comme le faisaient si bien Au revoir là-haut et Adieu les cons) à maintenir l'atmosphère d'une comédie malgré la présence de figures tragiques, que ce soit de la caricature, de l'imagination. Une situation largement inspirée par les récentes campagnes politiques, qui ne prenaient de sens que dans un affrontement final entre le chaos (Marine Le Pen, insupportable choix d'extrême droite) et la supposée raison et la supposée mesure (en forme de premier de la classe avec Emmanuel Macron): ici, la vie politique tourne entièrement autour d'une issue écrite d'avance, et le candidat déballe un ramassis d'idées néo-libérales convenues, et empreintes de la pire platitude... Et le monde politique, les journalistes trop polis pour être honnêtes, le "zizigate" (DSK?) sans oublier la chaîne de télévision qui ressemble aux chaînes d'info qui ne se provent pas de favoriser un candidat (depuis TF1 et leur soutien à Balladur en 1995, on sait que c'est tout à fait possible, et les chaines Bolloré aujourd'hui en sont un exemple frappant); bref, si Dupontel exagère effectivement (car c'est une fable), il a quand même suffosamment d'exemples devant lui qui montrent la voie...

Et puis c'est un cinéaste qui ose, qui tente, qui s'approche de ce qui tendrait à lui faire peur: la mort, la guerre, la délinquance, la vieillesse, la politique maintenant... Car c'est pour lui le seul moyen de faire son travail d'artiste et qu'il apporte quelque chose... Ses films sont généreux, et nous font suivre de drôles de personnes aux failles palpables, mais assumées, depuis la juge qui a raté sa vie sociale de 9 mois ferme, à la coiffeuse condamnée de Adieu les cons, en passant par la journaliste qui a fini par accepter de ne pas exister dans son métier... Et comme toujours, il y a les uns (Philippe Uchan en patron de presse aux ordres, génial comme à son habitude) et les autres (Nicolas Marié, inoubliable en obsédé du football, François Damiens en coach sportif en plein exercice, et de nombreuses silhouettes aperçues et aussitôt engrangées... 

Le film est certes moins percutant que le précédent, mais il vient clairement du même univers, de la même poésie, et là encore, de la même générosité. Car ce qui motive Dupontel, c'est son amour des gens, des mots, des acteurs et du cinéma. Et ça se voit, dans un film qui ne se laisse jamais aller à se départir d'un mélange rare d'expressivité, de direction d'acteurs majeure, de rigueur et d'inventivité dans la mise en scène. Même si d'aucuns le trouvent raté, c'est un film d'un metteur en scène majeur...

 

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Published by François Massarelli - dans Albert Dupontel
10 avril 2024 3 10 /04 /avril /2024 18:03

Dans ce film anonyme, retrouvé lors de séances de films sans titres organisée par la bibliothèque du Congrès, un bourgeois (James Kirkwood) apprend sa ruine prochaine, et se soucie de l'avenir de son ménage, sans en parler à son épouse (Mary Alden). Lors d'une petite fête organisée par cette dernière, une bonne vole le collier d'une invitée... Quelques temps plus tard l'épouse apprend l'infortune de son mari et le soupçonne du vol.

C'est un mélodrame très très classique, dans lequel les cinéastes (anonymes, donc) jouent à fond la carte des clichés, sans retenue: ainsi, e maquillage oppose la blancheur immaculée de Mrs Lowden, et la complexion cuivrée de leur bonne kleptomane (et menteuse, elle a tous les défauts!!), ou encore la peau noire (...en blackface) de leur autre domestique! Le film repose aussi sur une opposition entre les privilégiés et leurs domestiques, et le jeu des acteurs et actrices est d'une médiocrité ampoulée, du pire effet...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet
10 avril 2024 3 10 /04 /avril /2024 17:57

Bud Duncan et Kewpie Morgan interprètent deux bons à rien militants qui se forcent à accepter un travail pour pouvoir manger: ils vont devenir poseurs de papier peint. Mais avec tellement de mauvaise grâce que ce serait plus du sabotage que de la décoration...

En fait, les personnages principaux, soit les deux affreux, sont absolument vides de tout sentiment humain. C'est bien le problème d'un film qui semble atirer notre sympathie vers deux nihilistes militants qui sèment le chaos, et le font assez mal... Le film n'est actuellement pas signé. ...Tant pis.

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Published by François Massarelli - dans Muet
10 avril 2024 3 10 /04 /avril /2024 17:48

Une dame (Gertrude Norman) vit avec sa fille dans un appartement qu'elle loue. La petite provoque un accident dans lequel elle perd la vie... Restée seule avec son chien, la dame doit faie face à un propriétaire acariâtre, qui lui réclame un loyer, sinon elle sera à la rue... Mais un enfant, dans la rue, a repéré son chien, et elle se résoud à le vendre...

C'est un mélodrame particulièrement tire-larmes, qui serait probablement anecdotique si ce n'est pour un détail: d'une part il est rare de voir un film de cette époque (et un film tout court d'ailleurs) qui fasse reposer autant sur la mort d'un enfant sans offrir la moindre contrepartie aux personnages et aux spectateurs! Mais surtout, une large part du film repose aussi sur la visite de la femme sur la tombe de sa fille... Une scène simple, mais qui nous fera immédiatement penser à l'admirable The mothering heart de Griffith. Une autre paire de manches, et Gertrude Norman (annoncée en toutes lettres au début du film) n'est pas Lillian Gish...

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Published by François Massarelli - dans Muet
10 avril 2024 3 10 /04 /avril /2024 17:34

Un jeune homme naïf (Monty Banks) se passionne pour les exploits des aviateurs... Il est décidé à suivre les pas de Lindbergh, mais son ineptitude lors du vol inaugural de son avion le condamne à l'échec. des recruteurs le persuadent de tenter sa chance dans l'armée de l'air où, lui dit-on, on lui offrira la chance de piloter un nouvel avionntous les jours...

Une fois sur place, sa naïveté en fait la risée de la garnison, et le colonel (Jack Johnston) ne sait pas trop quoi faire de lui: il devient même le souffre-douleur préféré du sergent (Kewpie Morgan). Heureusement, la fille du colonel (Jean Arthur) l'a à la bonne...

Admettons qu'on pourra toujours se demander ce qu'elle lui trouve... Mais bon, Monty Banks, ici, se glisse pour sa part dans les pas, non pas de Lindbergh ou de quelque autre aviateur que ce soit, mais bien dans ceux de Chaplin (un peu), Keaton et Lloyd (surtout ce dernier) et même Harry Langdon, par sa naïveté et son côté lunaire. Les quatre premières bobines sont vraiment axées sur le côté "comique militaire" (en France on dirait "comique troupier" et ce n'est généralement pas un compliment: je préfère l'éviter ici, car le film est sympathique). Cette partie concerne surtout l'inadaptation d'un héros qui n'a pas compris qu'il était complètement à côté de la plaque...

Les deux dernières bobines montrent comment, lors d'un concours de circonstance, il en vient à voler de façon (involontairement) spectaculaire, et à sauver la réputation de son bataillon, ce qui lui ouvre toutes grandes les portes du bonheur conjugal aux côtés de Jean Arthur. On se met à sa place...

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Published by François Massarelli - dans Monty Banks Muet 1927 *
9 avril 2024 2 09 /04 /avril /2024 18:29

Réalisé par Charles Parrott également connu sous le pseudonyme de Charley Chase, ce film met en valeur un comédien plus connu pour ses rôles de second plan, sa plus célèbre apparition étant assurément l'incarnation d'un boxeur sans aucune expressionface à Chaplin dans l'admirable City lights... C'était un pro de la comédie, et comme beaucoup d'autres, il a eu sa chance... mais on ne s'en rappelle pas, d'autant que la plupart de ses films sont perdus.

Ce n'est pas le cas de celui-ci, mais.. d'une part il est incomplet, il en manque au moins le tout début ce qui inclut le générique. D'autre part, il ne semble pas inclure tous ses intertitres. Mann y interprète un contrôleur de tramway, à Los Angeles, qui véhicule beaucoup de monde, mais surtout des jolies filles en maillot de bain. L'inspiration vient clairement de Sennett, et sous la direction de Parrott, sans aucune retenue face à la tentation de rire, on s'amuse gentiment... Malgré tout comme il fallait bien fournir dans ce qui au départ était un court métrage de deux bobines, une sous-intrigue 'criminelle' vient s'ajouter (avec des méchants à très grosse moustache, comme il sied). C'est d'ailleurs annoncé: un intertitre nous avertit: "the plot thickens" (l'intrigue s'épaissit)...

Le film est une découverte de la Bibliothèque du Congrès, qui a été expertisé dans une rencontre qui s'intitulait Mostly lost. D'où sa présence dans une anthologie de l'indispensable éditeur Undercrank productions, Found at mostly lost...

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Published by François Massarelli - dans Charley Chase Muet
8 avril 2024 1 08 /04 /avril /2024 17:05

Maddie a une vie particulièrement difficile: attachée à sa ville de Montauk, sur Long Island, elle survit d'un petit boulot qui risque d elui filer entre les doigts, et craint de ne pouvoir conserver sa maison. Elle décide de tenter le tout pour le tout, et répond à une annonce inattendue: deux parents, TRES aisés, craignent pour l'avenir de leur fils qui n'est jamais "sorti de sa coquille". Ils ont décidé d'engager une jeune femme pour lui permettre, comme on dit, de "connaître la vie", mais il faudrait que ça pases pour une vraie rencontre...

Bon, dès le départ on a beau tourner le film dans tous les sens, le sujet est scabreux, et quoi qu'on fasse il le restera... Mais justement, on peut aussi se dmander si aux Etats-Unis, le scabreux ne deviendrait pas une échappatoire. Remarquez, depuis les films des frères Farelly (rappelez vous de Something about Mary et de son énorme succès), on sait que les Américains, si prompts à se cacher derrière la pruderie, ont tendance à utiliser le cinéma comme défouloir dans les grandes largeurs!

Mais ce film reste surprenant par sa capacité (et il faut évidemment y adhérer, c'est la seule solution) à développer une intrigue qui ne se vautre pas trop dans la sentimentalité et garde un semblant de dignité, tout en racontant la tentative de déniaisage programmée d'un adolescent attardé, et sensible, par une trentenaire n'ayant plus rien à perdre, mais qui ne souhaite absolument pas qu'on la traite de prostituée...

Le script, d'ailleurs, a bien fait attention à saupoudrer le film de balises qui renvoient à l'âme Américaine: le garçon pourrait bien rester à l'écart de la Prom, nous dit-on... Et justement, Maddie ne s'est pas non plus rendue à la fête. Les parents gênés par l'acte de donner de l'argent pour que quelqu'un couche avec leur fils, préfèrent lui donner une voiture (une Buick), encore un objet qui justement manque à Maddie: au début du film, sa voiture lui est confisquée par voie d'huissier...

Il ne s'agit pas de rêve Américain, donc, plus de la réussite d'un gosse de riche, qui va devoir passer par l'humiliation d'une jeune femme, qui n'en finit d'ailleurs pas de voir à quel point elle est considérée, autour delle, comme vieille: en témoigne une scène assez cruelle dans laquelle elle se trouve dans une fête de jeunes lycéens, où son décalage la place tout de suite à l'écart, et les réflexions des jeunes sont très dures.

Pas trop de drame pourtant, le film joue à fond la carte de la provocation, du décalage, du renversement de la différence d'âge, et bien sûr il joue aussi avec le feu: va-t-il, ou non, y avoir consommation?

Et le film possède aussi, à travers ses deux acteurs, des armes lourdes, qui non seulement font bien le travail, mais en prime vont au-delà des espérances. Andrew Barth feldman est parfait en ado prolongé, sensible et sûr de son échec; et Jennifer Lawrence est, décidément, incontournable. L'alchimie entre eux est impressionnante, avec des scènes qui en dépit de l'excès des intentions (la première rencontre qui est vécue comme un kidnapping par Percy, qui heureusement a une bombe lacrymogène!), font mouche...

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Published by François Massarelli - dans Jennifer Lawrence Comédie