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26 mars 2023 7 26 /03 /mars /2023 16:22

Nous suivons l'irrésistible ascension de la deuxième fille du Roi Henry VIII, depuis la fin de règne de sa demi-soeur Mary, deuxième de la fratrie et héritière Catholique de sa mère Catherine D'Aragon, jusqu'à une accession pas vraiment acquise, et un début de règne tout en combats: politiques, bien sûr, mais aussi affectifs, car une jeune reine attire forcément les prétendants, et celle-ci ne fait pas exception...

Intéressant: on connait surtout de cette reine cette idée d'un absolutisme énergique, baroque, et visuellement très marqué à travers la figure marmoréenne de la "Reine Vierge", comme Elizabeth (Cate Blanchett) elle-même a décidé de se surnommer... De cette hypothèse, selon laquelle le surnom n'était en rien symbolique, rien ne transparaît ici, puisque si elle a un bien un "ami de coeur", Robert Dudley, duc de Leicester, celui-ci confesse sa frustration à plus d'une reprise... sinon, le maquillage imposant et asez épouvantablement laid qui la faisait ressembler à une statue a été choisi pour être l'un des éléments de la fin, était probablement du à la necessité de cacher les cicatrices de la variole. Ici, c'est montré comme un choix...

On ne va pas le cacher, si cette vie d'une jeune monarque en tous points fascinante (et interprétée avec un certain génie par ne actrice qui crevait l'écran et qui a tenu absolument toutes ses promesses depuis) est bienvenue justement parce qu'elle éclaire le mythe, elle reste un mythe: donc on ne va pas vers ce film pour une stricte leçon d'histoire... D'autant qu'il y a fort à parier que si on nous racontait vraiment l'hitoire de cette fin flamboyante de la dynastie des Tudors, on aurait besoin de digressions explicatives environ toutes les trente secondes, tellement l'histoire est complexe. Merci Henry VIII...

Mais le propos du film est de toute façon de plonger avec délices baroques dans une époque et d'y chercher avec délectation les moments de dépaysement les plus variés: traîtrises mythiques, orgies, prêtre-agent secret (un rôle dont le jeune Daniel Craig, qui ici a le permis de tuer, ne pouvait pas savoir à quel point il était prémonitoire), noble français vulgaire avec une tête de linotte (Vincent Cassel savait-il que son rôle était nul, mal écrit, et une telle caricature de français qu'on rêverait de le montrer à Zemmour pour qu'il en fasse une crise cardiaque? en tout cas il obéit en tous points à cette discrétion, jouant avec autant de subtilité que Jean Réno), et robes empoisonnées... Finalement, dans un film foncièrement distrayant et bigarré, on se trouve bien! Comme, j'imagine, les spectateurs des années 30 et 40 devant les oeuvres de Cecil B. DeMille, je pense qu'eux aussi savaient que les dialogues étaient nuls, et les situations ridicules. Mais ça n'enlevait rien au plaisir...

 

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Published by François Massarelli
26 mars 2023 7 26 /03 /mars /2023 11:38

1862: Elizabeth Wright (Floence Pugh), une infirmière Anglaise très indépendante, reçoit une offre d'emploi pas banale: elle doit se rendre en Irlande, où elle sera témoin d'un miracle supposé. Une jeune fille a cessé de manger depuis 4 mois, et survit sans manifester le moindre souci: l'église locale, comme les habitants très superstitieux, tient absolument à ce qu'on reconnaisse l'affaire comme une manifestation divine. Mais Elizabeth, qui en a vu d'autres (elle a été infirmière de guerre, et a perdu un enfant après seulement trois semaines, ce qui a conduit au départ de son mari... Bref, elle a un vécu), soupçonne un coup monté. Le médecin local, pourtant, n'a rien décelé... Devant faire face à une hostilité de plus en plus palpable, l'infirmière commence à établir une relation avec la fillette.

C'est apparemment d'une histoire authentique (mais à prendre avec des pincettes), que le roman adapté dans ce livre a été conçu. Située en 1862, l'intrigue est donc placée après la fameuse famine Irlandaise, basée sur une maladie de la pomme de terre qui a décimé les campagnes, et du même coup appauvri toute la population, mais aussi les sols... On voit bien les effets a posteriori de cet événement, qui est appelé The hunger, dans le film, par certains des personnages. Et bien sûr, l'époque avait été cruciale pour l'église catholique Irlandaise qui avait comme elle sait si bien le faire profité de la situation pour s'immiscer plus avant dans les familles et les consciences...

Le film, très austère, et entièrement circonscrit au point de vue de l'infirmière, montre bien, lentement mais sûrement, l'atmosphère de conflit entre la raison et la superstition, incarné par un médecin perdu, une infirmière déterminée, et des paysans repliés sur eux-mêmes; un personnage va faire le lien, pourtant, celui d'un homme du pays qui est parti à ublin pour devenir journaliste. Son cynisme de bon aloi va en faire un allié, et même plus, pour l'héroïne... 

La résolution de toute l'histoire brasse beaucoup de thèmes, et résout non seulement l'intrigue et son mystère, elle fournit aussi une conclusion satisfaisante à l'arc du personnage principal. Parmi les sujets évoqués, on trouvera une assez choquante anecdote d'inceste, et l'impression très nette d'un sacrifice: celui d'une fille, au profit de l'image d'n garçon disparu... 

C'est austère, je le disais, et pas toujours à bon escient. Mais le personnage principal, qui va se retrouver une raison de vivre au passage, est assez engageant.

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Published by François Massarelli
25 mars 2023 6 25 /03 /mars /2023 19:08

Lane Bellamy (Joan Crawford), une jeune femme dans la galère, fait partie d'un spectacle ambulant (elle est danseuse du ventre), qui est tombé dans le collimateur de la police locale d'un petit patelin. Mais quand tout le cirque s'en va pour échapper au shériff (Sidney Greenstreet), elle reste, et rencontre l'adjoint du shériff, Field Carlysle. Le coup de foudre est immédiat... Mais le shériff veille: il a en effet décidé que son adjoint serait l'homme fort officiel du conté, et pense que la jeune femme est une mauvaise influence sur lui: Lane Bellamy d'un côté, Titus Semple de l'autre, un combat de titans a commencé...

C'est sûr qu'il est impossible de ne pas penser à Mildred Pierce: deux films nois de la Warner, deux femmes fortes en butte à la malignité et l'obsession de contrôle des hommes, deux fois Michael Curtiz et deux fois Joan Crawford... C'est pourtant un film bien différent, qui commence d'ailleurs au plus bas, par une voix off qui semble énoncer une évidence: Lane Bellamy nous présente le microcosme de la ville de Boldon, comme elle présenterait certainement n'importe quelle petite communauté: elle montre qu'il y a le bas, et Flamingo Road, soit l'idéal à atteindre, avec vue imprenable sur le paradis; puis elle nous montre les lieu sordides, et finit par la foire: et là, Michael Curtiz nous montre cet univers d'un plan si typique de son style: un long plan, avec balayage latéral, et au milieu de toute cette figuration, presque invisible parmi d'autres danseuses, Joan Crawford prend son mal en patience sur une estrade. C'est une formidable entrée en matière, entre fatalisme, et ironie plus que narquoise...

A travers le film, la cible, c'est une certaine façon de mener les choses, dans les petites villes, avec comme seul patron, un shériff despotique, une araignée qui a tout le monde dans ses filets, et qui ne se gênera jamais pour systématiquement avancer ses pions, car il ne roule que pour lui-même. Mais qu'une femme se dresse sur son chemin, c'est la goutte d'eau. Les acteurs, Greenstreet et Crawford en tête, sont splendides, et de fait aucun personnage ne leur arrive à la cheville: ce n'est pas un hasard.

La mise en scène de ce pamphlet (qui arrive 4 ans après la fin d'une guerre, comme pour rappeler que le fascisme peut parfois prendre des formes plus larvées) est impeccable, et pour cause, Curtiz, même si on lui a cette fois fourni clé en mains une histoire édifiante de bruit et de fureur mais qui se terinera bien, est dans son élément, le noir le plus profond, avec mensonges, carrières sordides, politiques pourrie, et cadavres. Et pas que dans le placard... Baroque, le film est non seulement dans la lignée de son "grand frère" plus connu, mais aussi proche de The unsuspected, le grand film maudit du Curtiz des années 40. Noir comme de l'encre...

 

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Published by François Massarelli - dans Michael Curtiz Noir
25 mars 2023 6 25 /03 /mars /2023 08:21

1939, en Allemagne, on suit les agissements d'un groupe d'espions à la solde de l'Allemagne: leur but, à la fois préparer des actions d'éclat, pour unue éventuelle guerre, et pousser les Américains d'origine Allemande à militer avec les nazis... Le FBI enquête.

C'est un très étrange film, qi prend appui sur l'actualité: en 1938, à New York, un procès a eu lieu, qui établissait qu'il y avait sur e territoire Américain, dans la communauté germanique locale, un terreau pour l'espionnage à la mode nazie. Un fait que d'aucuns ont traité à la légère, mais ce n'est pas le cas de la Warner, qui avait décidé de militer pour une grande vigilance, justement. D'où un metteur en scène, l'Ukrainien Anatole Litvak, qui avait fui son pays sous domination soviétique, puis l'Allemagne, pour finalement s'installer au Etats-unis, mais aussi un casting significatif. Parmi les rôles de premier plan, au milieu d'acteurs inconnus ou rarement mis en valeur (un des atouts du film), on trouve des expatriés (Paul Lukas, Henry Victor), des représentants de la gauche Américaine (Edward G. Robinson), impliqués dans la vigilance anti-nazie, et même des acters identifiés à la droite de la droite, comme Ward Bond, qui joue un représentant de l'American Legion infiltré dans un meeting nazi pour le dénoncer: pas vraiment un rôle de composition, donc...

Le film reste fermement un film de propagande, qui adopte avec une voix off l'allure d'un reportage ou d'un documentaire, et part d'une situation vue du point de vue de l'ennemi, ce qui est rare. Les 105 minutes sont émaillées de séquences de reportage, pour situer le film dans l'actualité, et sinon, l'antisémitisme n'est jamais abordé, le seul moment qui y fasse allusion étant un discours de Paul Lukas qui parle de personnes anonymes et cachées qui en veulent à la marche du monde, et empêchent a vraie démocratie de s'exercer! Mais c'était une loi de Hollywood, de se tenir à l'écart de ce qui désignait clairement la communauté juive, une précaution qui apparaît absurde a posteriori, mais qui participait d'une volonté d'assimilation partagée par la famille Warner, justement. 

Que dire d'autre? C'est un film historique en quelque sorte, par ses qualités et la pureté de ses intentions, mais aussi par sa gaucherie occasionnelle, et son côté assumé de propagande... Mais c'est aussi un film qui se situe presque, par moments, dans une sorte d'nivers parallèle, dominé par une sorte de fun, incarné en particulier avec un génie pince-sans-rire ar George Sanders qui joue cette fois une caricature de nazi au tempes dégagées, et à l'accent impayable. A des années-lumière de son inquiétant officier avec l'accent britannique 100% King's english dans Man Hunt de Fritz Lang...

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Published by François Massarelli - dans Anatole Litvak
22 mars 2023 3 22 /03 /mars /2023 17:24

Au Nord du canada, dans l'immensité blanche, nous croisons un Mountie... Kent (Lew Cody) a quant à lui croisé un mystérieux personnage qui fait de la contrebande de peaux. Dans la poursuite qui s'ensuit, il est blessé: il se réfugie dans la cabane de son ami Jacques Radisson, qui lui a sauvé la vie. Mais sur place, il est confronté au mystérieux cadavre d'un homme, étranglé par... des cheveu de femme.

L'enquête menée par la police montée est au point mort, si ce n'est que c'est le deuxième cadavre retrouvé ainsi. Kent, auquel on a annoncé qu'il n'avait aucune chance de survivre à sa blessure, décide de prendre la responsabilité du crime, croyant ainsi rendre service à son ami. 

Une mystérieuse inconnue, Marette (Alma Rubens), débarque, venue de nulle part, et s'installe dans le vétuste poste de la police montée. Elle covainc le sergent en poste de ne pas s'y opposer, grâce à un étrange message... 

Ca fait beaucoup de mystères, c'est vrai: Borzage, qui adapte ici un roman d'aventures de James Oliver Curwood, s'est vraiment plu à brouiller les pistes et embrouiller le spectateur, comme si il voulait que cette confusion débouche sur quelque chose... Et justement: en choisissant le msytère il va pouvoir faire ce qu'il fait de mieux, mettre en valeur, pour ne pas dire en lumière, l'amour fou. Car Marette, qui cache bien des secrets, ne fait pas mystère de ses sentiments immédiats pour Kent, et ce dernier, transfiguré par l'amour, va finalement et contre toute attente survivre! Dans l'atmosphère de mystère et d'événements étranges qui occupe toute l'exposition, l'irruption de ces sentiments pend tout son sens.

Et le cinéaste profite à plein de son etraordinaire paysage: c'est que le film a effectivement été tourné dans les rigueurs du Canada, et la façon dont le cadre inclut à la fois le (mélo)drame, et la vue magnifique des montagnes, tient du grandiose... Jamais plus sans doute le cinéaste ne retrouverait de telles conditions, puisqu'un accident mortel lors du tournage le persuadera de se tenir à l'écart des tournages dangereux en extérieurs. Mais nous voilà quand même avec un film d'aventures étonnant, qui trompe son monde en faisant semblant de n'être qu'un divertissement codifié. On pourra tout au plus se plaindre qu'Alma Rubens se retrouve face à Lew Cody: quels que soient les efforts de ce dernier, il est toujours difficile de l'envisger comme héros... Le physique de traître lui colle à la peau; ça doit être la moustache!

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Frank Borzage 1922 **
21 mars 2023 2 21 /03 /mars /2023 18:34

Clampett n'est pas crédité au générique de ce film, qui survient deux ans après le précédent film dans lequel il a "dirigé" Bugs Bunny. D'autres metteurs en scène ont prolongé l'univers de Bugs, et Clampett n'est plus du tout motivé pour rester à la WB... Il la quittera très bientôt.

Au moment de la sortie du film, Bob McKimson a déjà repris l'unité de Clampett, et il est probable qu'on lui doit la finalisation du film. Mais ici, c'est la patte de Clampett qui prime et son animation une fois de plus partagée entre la rigueur de McKimson et la folie de Scribner. Pour son dernier film avec la star, Clampett imagine une intrigue folle: Elmer ayant jeté l'éponge et déchiré son contrat, Bugs Bunny décide de troubler le repos (West and wewaxation again) de son partenaire, en s'introduisant dans ses rêves doux et en les transformant en cauchemars. Et ce ne sera pas une surprise de voir que ceux-ci en disent long sur la vie intérieure effrayante du chasseur comme de son ennemi juré, tout en constatant un retour en arrière intéressant: Clampett cite ici les gags d'un autre film, le controversé All this and rabbit stew (De Tex Avery)...

A la fois coda inspirée et excellente introduction au monde fou furieux de Bob Clampett, ce film est probablement son chef d'oeuvre. Comme d'habitude, l'animation en est virtuose, mais aussi dérangée, inconfortable...

 

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Published by François Massarelli - dans Bob Clampett Animation Looney Tunes Bugs Bunny
19 mars 2023 7 19 /03 /mars /2023 09:55

Le capitaine Wilder (John Wayne) travaillait sur les ports Chinois, principalement à Hong Kong, lorsque les Communistes ont pris la Chine... Depuis, il est en prison, où il tient le coup grâce à une amie imaginaire, une femme qu'il appelle Baby et avec laquelle il dialogue en permanence. Quand le film commence, il est en plein plan d'évasion: retenu depuis plusieurs années, il a décidé de suivre les conseils de mystérieux amis qui l'ont fait prévenir qu'ils avaient lancé une opération pour le sortir de sa geôle... Il sort et rejoint le mystérieux groupe de "résistants", les habitants d'un village qui se rebellent contre le nouveau pouvoir en place, et la fille (Lauren Bacall) d'un médecin Américain en disgrâce avec le nouveau pouvoir...

John Wayne et Lauren Bacall: on pourrait s'arrêter là, tellement l'attelage parait improbable, ce qui n'est pas un commentaire sur les capacités de l'un ou de l'autre, juste un constat d'évidence: ces deux-là, deux mythes, deux monstres sacrés, ne vont pas bien ensemble... Pourtnat tous deux amis proches de Howard Hawks, mais voilà, probablement étaient-ils suffisamment ennemis politiquement parlant, pour ne pas pouvoir trop passer de temps ensemble. Et si Wayne (producteur du film pour sa compagnie Batjac) a toujours apprécié de travailler aussi bien avec des partenaires qui sont des femmes fortes, et avec des gens qui ne partageaient pas ses idées conservatrices, extrêmes voire indignes (ce qui n'est pas le sujet), ici, le fossé entre eux a du être infranchissable... Et ça se voit, ou du moins ça se sent. Aucune tendresse, aucune alchimie entre eux. Quand elle lui avoue ses sentiments, elle jette la réplique comme si c'était pour s'en débarrasser. Impossible, ne serait-ce que d'imaginer que le personnage, tout à ses conversations avec "Baby" (une idée qui prend mille fois trop de place, mais j'y reviendrai), pense un tant soit peu à cette jeune femme qui l'a fait libérer...

Pour le reste, c'est de l'aventure, avec un enjeu qui sied à ce genre de film: un capitaine un peu trop bourru se voit dans l'obligation morale d'aider un groupe de villageois victimes des abus des communistes à s'enfuir par le détroit de Formose (c'est "l'allée sanglante", 450 kilomètres, du titre), et se prend d'affection pour ces gens au fur et à mesure du déroulement complexe de sa mission... Une intrigue qui peut nous fédérer le temps de deu petites heures, mais dont les pauses justement (les tentatives de comédie, d'un style très habituel à ce à quoi Wayne nous a habitués) sont autant de moment navrants et parfois à la limite de la stupidité... Wayne, producteur, avant engagé Wellman pour lui affirmer son approbation après trois films (Island in the sky, The high and mighty, Track of the cat) qu'ils avaient faits ensemble, lui laissera signer le film, mais il est évident ici qu'il a pris les commandes, voire très probablement assumé une partie de la mise en scène. Il en reste quelques beautés: Wellman s'est intéressé à l'esthétique du Cinemascope, et son aventure maritime, qui reproduit les mers de Chine en Californie du Nord, ne manque pas de cachet; comme à son habitude, le metteur en scène choisit de surprendre (on commence le film par l'incendie d'un matelas dans la cellule de John Wayne, à demi-fou!) ou de frustrer (l'exécution sommaire d'un violeur, située à la fois dans le champ et hors champ, il fallait le faire, mais avec une baïonnette, on peut) son spectateur. Il en reste aussi un anticommunisme assumé, violent, sans doute justifiable d'un point de vue Chinois, chez des gens qui se sont vus dépossédés de tout. Un peu moins quand même pour des Américains... Et surtout, c'est quoi le communisme? Le film, en tout cas, nous dit que c'est mal... Très mal même. Mais on n'en saura pas plus...

Bref: le communisme est un prétexte bien pratique pour motiver les bourre-pifs.

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Published by François Massarelli - dans William Wellman John Wayne
19 mars 2023 7 19 /03 /mars /2023 09:46

Phillys Dale (Alice Joyce) est reporter. Veuve depuis peu, elle est la mère d'une jeune femme, Bobby (Virginia Lee Corbin) un peu trop indépendante, à 17 ans. Larry (Malcolm McGregor) aimerait bien que ses affections pour Phillys soient honorées en retour, mais elle se refuse pour l'instant à donner suite à ses avances... Mais Bobby, par son comportement irresponsable, va sérieusement précipiter les choses.

C'est un film au titre trompeur; un peu à la façon de The front page, avec cette héroïne reporter et un titre qui nous annonce "les gros titres", on s'attend éventuellement à une comédie enlevée sur le monde de la presse... Mais c'est peine perdue: d'une part la presse est plus une commodité qu'atre chose, et on verra très peu Phillys à son travail. Et surtout, les "headlines" promis par le titre sont surtout les ragots qu'un soupçon de comportement scandaleux promettent à la jeune veuve qui en dépit de sa prudence va à cause de sa fille se retrouver dans le viseur d'un public américain impitoyable avec les histoires croustillantes qu'il aime tant.

D'autre part, ce n'est pas une comédie, loin de là, et le drame pris au premier degré dans ce film est plutôt du genre à faire bailler, ce qui est dommage. MIs en scène sans grande imagination, avec des personnages fades même incarnés par des acteurs plus que capables, le film peine à fédérer...

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Published by François Massarelli - dans 1925 Muet **
17 mars 2023 5 17 /03 /mars /2023 19:05

Louis XIII (Albert Dekker) est très content: il vient d'avoir un fils, qu'il prénomme Louis. Ce sera le quatorzième du nom. Sauf qu'en coulisses, pendant qu'il présente le futur roi à la foule, un deuxième cri d'enfant se fait entendre... Pour un père, deux jumeaux, c'est une source de réjouissance. Mais pour le Roi de France, qui n'avait pas encore de garçon, c'est un désastre. Colbert (Walter Kingsford) propose donc d'éloigner le prince Philippe et de l'éduquer en Gascogne, sous la responsabilité de D'Artagnan (Waren William), sans lui avouer qu'il est de sang royal...

Mais quand Louis XIV (Louis Hayward) accède au trône, il tombe sous l'influence néfaste de Nicolas Fouquet (Joseph Schildkraut), qui est l'un des rares à être au courant du secret... il va tout faire pour se débarrasser du frère (Louis Hayward), qu'il juge une importante menace sur la bonne marche d'un royaume dont il est le principal argentier...

C'est un étrange méli-mélo, inspiré bien sûr de la dernière partie (la plus connue, pour ne pas dire la seule) du Vicomte de Bragelonne de Dumas... On se concentre ici sur le Masque de Fer, qui aura en réalité dans le film deux identités... On oscille donc entre l'aventure bon enfant qu'on attend d'un film inspiré de Dumas, le côté sombre de cette dernière partie de la trilogie de Dumas, et un aspect très "quatorzième degré" du à James Whale qui s'est beaucoup amusé à demander à Schildkraut et Louis Hayward de s'en donner à coeur joie dans leurs rôles repsectifs de méchants...

Le souvenir de deux films distincts passe sur ce long métrage de James Whale (incidemment, il a été réalisé pour le compte d'Edward Small et distribué par UA): le court métrage (1938) de Jacques Tourneur The face behind the mask, dont il s'inspire parfois visuellement, et surtout The iron mask, d'Allan Dwan (1929), qui était une adaptation plus orthodoxe de la meme portion du roman. D'un côté, James Whale s'amuse, ressort son copain Dwight Frye de la naphtaline, et s'amuse comme d'habitude à truffer le film d'allusions subliminales à 'd'autres sexualités'... Surtout, pourtant, il semble se prêter au jeu d'un film d'aventures au premier degré, ce qui ne lui va pas si bien.

Warren William vieillissant peine à donner à voir un D'Artagnan crédible, jusqu'à la fin quand tout à coup son âge prend tout son sens. Une dernière chose: Richelieu, qu'on aperçoit très peu, est interprété par le vétéran Nigel de Brulier. Il reste très peu employé, mais on a le temps de voir qu'il a un contact avec Fouquet, qui deviendra bientôt le plus sale type du film. Une façon subliminale de contourner le probable interdit de montrer un écclésiastique un peu tordu, comme ça était clairement l'habitude auparavant dès qu'il était question de Richelieu! Mais surtout un superbe passage de témoin, parce qu'en matière de coups tordus, le Fouquet de Schildkraut ne craint personne...

 

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Published by François Massarelli - dans James Whale
17 mars 2023 5 17 /03 /mars /2023 18:48

Paul Körner (Conrad Veidt), violoniste virtuose, doit subir l'odieux et incessant chantage d'un ancien amant, qui le menace de le dénoncer à la police au nom de l'article 175 de la loi Allemande, qui criminalise l'homosexualité; quand Paul rencontre un élève et qu'ils tombent tous deux amoureux, le chantage de Franz Bollek (Reinhold Schünzel) s'intensifie... Il fait en plus face à une tempête familiale, ses parents ne comprenant que trop bien le problème de leur fils...

C'est à l'instigation du Docteur Magnus Hirschfeld, qui en a écrit le scénario avec lui, que Richard Oswald s'est lancé dans ce film. Hirschfeld était un pionnier de la sexologie, dont le cheval de bataille était l'étude et l'aide apportée aux gens dont la sexualité était différente. Une dimension documentaire du film (qui a quasiment disparu dans les très fragmentaires copies qui ont pu être sauvegardées) s'intéresse d'ailleurs de manière très frontale à une transgénéralité assez rarement évoquée dans des oeuvres de plus d'un siècle, et ce sans tabou ni parti-pris négatif.

D'ailleurs, le film revêt un caractère très militant, dans lequel Oswald injecte une solide dose de cinéma tel qu'il le pratiquait déjà: il s'intéresse au cauchemar vécu par le personnage de Veidt, le violoniste qui ne sait pas encore qu'il est à la croisée des chemins. Une scène remarquable est vue du point de vue du jeune élève, qui occupe alors tout l'avant-plan, pendant que derrière lui, donc cachés par lui, Körner et Bollek se battent... Conrad Veidt, en homme délicat, torturé et même désespéré, est totalement dans son élément, et son portrait très sensible est très inattendu pour un film de 1919.

Le film n'est sans doute pas exempt d'une ertaine tendance aux clichés (les gays de 1919 sont souvent présentés comme des gens de la bourgeoisie, surtout, aisés et cultivés. Le maître-chanteur cultive un double "crime", l'un, légalement parlant seulement, celui d'être gay, et l'autre, à tous points de vue, celui d'être un maître-chanteur particulièrement retors. Cette vision d'une criminalité très représentée ches les personnes à la sexualité 'différente' quittera peu le cinéma des trois décennies à venir... Enfin, les bars spécialisés sont les lieux d'étranges danses, plutôt que d'orgies...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Richard Oswald 1919 *