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9 janvier 2023 1 09 /01 /janvier /2023 19:15

C'est à un pionnier Anglais, G.A. Smith, qui alliait un esprit solidement expérimental et un goût pour la comédie, qu'on doit cette variation étendue sur le gag de la bonne qui fait tout péter en allumant le feu... Mary Jane ne s'appelle pas Bridget, comme ses modèles Irlando-Américains, mais elle est, la pauvre, aussi simplette.

Elle est, surtout, développée: certes, Laura Bailey n'a pas d'autre mission que celle de l'enfoncer, et de la rendre si possible encore plus stupide. Mais l'intérêt du film, outre qu'il sort de l'ordinaire, est de ne pas se contenter des deux images attendues: on a compris, en 1903, que le cinéma veut s'installer dans la durée... y compris le temps d'un film, y compris... pour trois minutes.

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Published by François Massarelli - dans Muet
9 janvier 2023 1 09 /01 /janvier /2023 19:05

Avec ce film sardonique, Porter (dont on conviendra qu'il n'est pas n'importe qui), donne à voir sa version d'un gag populaire, en empruntant à deux traditions: 

d'une part, il raconte la lamentable histoire d'une bonne qui a cru pouvoir être plus efficace en utilisant un produit hautement explosif pour allumer le feu.

d'autre part, elle s'appelle Bridget, personnage récurrent (et généralement irlandais, on est donc ici devant de l'humour ethnique) des comédies ancillaires Américaines...

Mais l'apport principal de ce film est d'aller au bout de la blague en montrant l'effet désastreux de l'explosion, Bridget projetée dans les airs, et en faisant rire... avec une pierre tombale.

Moralité: moins de Kérosène, le secret d'une longue vie.

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Published by François Massarelli - dans Edwin Porter Muet
9 janvier 2023 1 09 /01 /janvier /2023 18:59

Antérieur mais nettement plus évolué que Nora's fourth of July (1901), de Frank S. Armitage, sur le même sujet, ce film détaille un peu plus le destin tragique de Bridget, la bonne qui par stupidité s'est dit qu'allumer le feu serait plus pratique avec un peu de carburant...

L'explosion, en effet, qui se produit, aura des conséquences sordides... Mais drôle. Si pour sa part, Laurel saura donner à toutes ses incarnations d'une bonne le doux prénom d'Agnès, on constate que dans le proto-cinéma qui nous occupe ici, c'est le nom de Bridget, extrêmement populaire pour ce genre de choses, qui était prisé...

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Published by François Massarelli - dans Muet
9 janvier 2023 1 09 /01 /janvier /2023 18:38

Dans le cinéma des origines, quelque chose qui était perçu (à tort ou à raison) comme une bonne idée était copié, repris, parfois dévoyé parfois amélioré... Ceci est donc le plus simpliste d'un ensemble de quatre films (mais il y en a certainement d'autres) qui sont tous basés sur une idée simple: une femme veut allumer le feu, et le fait de manière explosive. 

...Ici, c'est parce que Nora a souhaité utiliser des feux de Bengale! Comme on l'attend d'un film d'Armitage, on est dans l'état le plus simpliste du cinéma... Mais les trois autres films sur le même prétexte vont sérieusement compliquer la donne.

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Published by François Massarelli - dans Muet
9 janvier 2023 1 09 /01 /janvier /2023 18:27

On remonte aux tous premiers temps des images qui bougent avec ce film, qui semble-t-il n'a survécu que sous la forme d'une copie tirée d'un négatif lui-même conservé sur papier. Bref, les ravages du temps ont semble-t-il accompli leur triste tâche... 

Le titre dit tout ou presque: il y a une confusion, ou un jeu sur les mots; d'une part, "to serve the salad undressed", veut dire qu'elle sera servie sans fioritures, ni assaisonnement, au convive de l'accommoder à sa guise. D'autre part, to undress, c'est bien sûr se déshabiller; le film raconte comment une cuisinière ignare se voit contrainte de quitter ses vêtements et de servir la salade en chemise...

Le gag est néandertalien, et reviendra durant les années qui suivront, des dizaines de fois. On le verra également en fin des années 20, dans From soup to nuts, avec Laurel et Hardy. C'est Laurel qui jouera le nigaud...

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Published by François Massarelli - dans Muet
9 janvier 2023 1 09 /01 /janvier /2023 18:19

Les nourrices se mettent en grève, et c'est, on s'en doute, la pagaille dans la France de 1907: non seulement ces dames battent le pavé en lançant des slogans pour indiquer leur mécontentement, mais en plus elles laissent derrière elles des enfants tout aussi peu joyeux... Qui se fédèrent, à leur tour, en syndicats.

C'est un film Pathé, donc les concepteurs ne se sont pas sentis obligés, contrairement à ce qui aurait été le cas chez Gaumont, de revenir à l'ordre (celui qu'on qualifie de moral ou celui des choses, à vous de voir...): la situation, certes burlesque et traitée comme telle, est donc explorée jusqu'au bout de ses possibilités. La vision de ces bambins manifestant en réclamant des nourrices reste assez étonnante...

Rappelons qu'à l'époque, les manifestations de femmes étaient plus généralement destinées à obtenir le droit de vote, mais dans l'atmosphère très paternaliste de 1907, j'imagine que cette grève des nourrices est envisagée comme un dommage collatéral de ces autres tentatives de conquête sociale.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet
9 janvier 2023 1 09 /01 /janvier /2023 18:14

Miss Plumcake (Andrée Pascal), l'Américaine, est à Paris... et comme elle veut du came, pour échapper au grand monde et au journalistes, elle inverse son rôle avec sa dame de compagnie (Mistinguett)... 

La star des planches du tout-Paris des années folles n'a donc pas attendu le parlant pour montrer son minois (et surtout ses jambes) au cinéma. On avait déjà vu un film de Henri Diamant-Berger, qui la montrait reprendre un numéro à deux avec Maurice Chevalier, et ici elle se fait plaisir, en incarnant une dame de l'ombre qui tout à coup est en pleine lumière... 

Ce n'est sans doute pas la plus intéressante des comédies muettes, cela va sans dire, mais c'est une halte plaisante, et... historique. Notons qu'employée et patronne affichent ici une belle complicité.

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Published by François Massarelli - dans Muet
9 janvier 2023 1 09 /01 /janvier /2023 18:02

Les bonnes sont en grève, et le manifestent avec énergie: elles s'introduisent dans les salons, et sortent dans la rue, des pancartes vengeresses dans les mains. Gare à qui s'interpose...

Le film de suffragettes était un genre à part entière, aussi bien en France, qu'aux Etats-Unis ou au Royaume-uni. Et qu'on le sache tout de suite, les courts métrages qui montraient la lutte politique des femmes pour le droit de vote n'était pas vraiment favorable au mouvement. Mais ici, c'est une autre revendication, d'ailleurs pas explicitée, qui se fait jour, celle des bonnes... Elles sont donc dans la rue et réclament à corps et à cris du changement...

...Prétexte à défilé, violences et autres exactions plus ou moins anarchiques, le but principal du film étant de montrer la protestation sociale sous son jour le plus chaotique. Afin d'ajouter à la confusion des hommes déguisés sont mêlés au groupe de grévistes.

Le film a du marquer les esprits, puisqu'une Grève des nourrices (utilisant d'ailleurs des passages de celui-ci) a été réalisée par André Heuzé l'année suivante.

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Published by François Massarelli - dans Muet
8 janvier 2023 7 08 /01 /janvier /2023 16:44

Ena (Ena Letourneux) est en vacances avec ses parents près de l'étang de Berre, dans les Bouches-Du-Rhône. Elle rencontre un jeune pêcheur qui lui plait, Loïc, et il lui donne rendez-vous pour le dimanche d'après. Mais en faisant de la voile, avec Diego, un jeune moniteur de 14 ans, défiguré, elle l'écoute parler de "son île", l'Île Jaune, où il aime à dormir occasionnellement. Tout en étant toujours aussi déterminée à retrouver Loïc, elle demande à Diego de l'amener avec lui sur son île...

C'est étonnant, les connections avec les autres films de Léa Mysius sont nombreuses: la même jeune actrice que dans Cadavre exquis, et une envie furieuse pour une jeune fille de s'isoler du monde des adultes en compagnie d'un garçon plus âgé. Comme dans Ava, si la sexualité n'est qu'effleure, il est évident qu'elle est l'une des possibilités envisagée par Diego... Et Ena, délurée, fait partie au début, à l'école de voile, d'un groupe de filles qui évoquent les possibilités de rencontre avec les garçons...

Mais on peut aussi voir le film comme une variation sur Walkabout de Nicolas Roeg, dans lequel Jenny Agutter était une adolescente en fuite dans le bush, qui faisait la rencontre inattendue d'un aborigène, et les rapports qui se créaient étaient plus qu'ambigus. D'ailleurs, une péripétie du film renvoie directement à Walkabout.

Reste un univers spécifique, onirique, fait d'une curiosité enfantine et d'une envie d'expériences, d'une soif de se construire en imagination (ou de façon plus concrète, comme dans Ava!) un monde fait d'aventures, qui à mentir, ou fuguer...

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Published by François Massarelli - dans Léa Mysius
8 janvier 2023 7 08 /01 /janvier /2023 16:36

Maelys est une petite fille de 8 ans qui vit avec ses parents dans une ferme isolée... Elle est assez difficile, mais les parents semblent unis dans leur attitude vis-à-vis d'elle. Un jour, jouant au bord d'un étang, elle découvre le cadavre nu d'une jeune femme... Elle décide, après un temps, d'en faire son secret et son jouet. Mais des secrets, elle va en découvrir d'autres...

C'est étonnant, et dur: Maelys (Ena et Elsa Letourneux) est la première des petites filles et adolescentes mises en scène par Léa Mysius, qui est clairement intéressée par le fait de montrer des enfants en conflit conscient ou inconscient avec leurs parents: Ava en est un exemple évident. Mais ce que Maelys va vivre, puis découvrir, est assez impressionnant, et le film a le bon goût de nous laisser compléter ce qu'il suggère.

Les verts paradis de l'enfance et l'adolescence, comme on dit? j'ai un doute...

 

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Published by François Massarelli - dans Léa Mysius