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2 novembre 2022 3 02 /11 /novembre /2022 19:07

Faut-il que je l'avoue? Privé de boniment, et privé de cartons, souvent aussi privé du moindre intérêt visuel (uniquement du recyclé, de la récupération), je n'ai donc rien compris à ce film, si ce n'est qu'il concerne une pharmacie où il se passe des choses bizarres: apparitions, disparitions, fantômes...

Je vais m'empresser de mettre ce film au pertes et profits, et en considérant sa gaucherie monumentale, l'attribuer à Manuel, le second du studio. Les effets spéciaux trahissent un peut-mieux-faire de toute façon!

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Published by François Massarelli - dans Méliès Muet
2 novembre 2022 3 02 /11 /novembre /2022 10:59

Suite à une idée scientifique à côté de la plaque (un émission de gaz pour prévenir le réchauffement climatique, ayant résulté en une glaciation complètement hors de proportion), ce qui reste de l'humanité vit en permanence dans un train qui ne s'arrête jamais, car l'arrêt provoquerait une congélation immédiate... Le train est dominé par l'ingénieur Wilford, à la tête d'une organisation qui tente de maintenir l'ordre, et surtout, la démographie! Mais les wagons sont aussi organisés en couches sociales: en tête, les puissants, et Wilford est le premier d'entre eux; en queue de train, les plus pauvres, qui ont tous une volonté de changer les choses, surtout Gilliam, un ancien ami de Wilford, et Curtis, un grand gaillard déterminé à tenter le tout pour le tout... le jour venu.

La bande dessinée de Rochette, Lob et Legrand, Le Transperceneige, parue dans les années 80, faisait la part belle à la création d'un monde post-apocalyptique, qui appelait le cinéma. Mais c'est à l'initiative de Bong Joon-ho que le film s'est fait, le réalisateur étant plus ou moins déterminé... à tout tenter! Il a donc choisi une distribution internationale, mais principalement Anglo-saxonne (Chris Evans, Jamie Bell, John Hurt, Ed Harris, Octavia Spencer ou encore Tilda Swinton) avec deux acteurs qui reviennent de sa filmographie: Song Kang-ho, déjà présent dans Memories of muder et The host, interprète ici un agent de sécurité enfermé pour sa réputation de toxicomane, et que la "résistance" aimerait embaucher pour sa connaissance des systèmes de sécurité qui séparent les strates sociales, et donc les wagons du train immense...  l'autre est une actrice, la jeune Go Ah-sung, qui interprétait la jeune captive de The Host... Elle est la fille du précédent, un personnage lunaire qui en rappelle d'autres (The host, Barking dogs never bite, Mother, Memories of murder...).

C'est donc, on l'aura compris, un film entièrement situé dans l'espace clos d'un train. On a vu The lady vanishes, de Hitchcock, et Murder on the Orient-Express, de Lumet, et on ne s'étonnera donc pas que ce soit finalement aussi facile pour le spectateur de se glisser dans la narration; Lumet avait bien montré la notion de cohabitation des strates de la société dans un train, ce que ce film étend de manière considérable puisque le train EST la société... Et Hitchcock soulignait en permanence et avec génie (dans ce qui reste un de ses meilleurs films) la difficulté physique amenée par le fait d'être, justement, dans un train!

Bong Joon-ho nous met constamment en tête cette idée: nous sommes dans un train, donc il y a des contraintes, d'espace, de confort principalement... Il y a aussi un dehors, qui est dans un premier temps un univers nocturne et hostile, réservé uniquement aux spectateurs dans des plans (en 3D infographique) qui situent le train roulant à tombeau ouvert dans la nuit extrêmement froide; mais les personnages auront une révélation quand les "résistants" s'avanceront dans le train, vers l'avant, et de retrouveront face à des fenêtres... Un moment d'une grande beauté. Mais, cible de toutes les peurs (il fait très, très froid dehors, nous dit-on), et de toutes les convoitises (oui, mais... on irait bien quand même), le "dehors" devient en fait la clé du film...

Le réalisateur fait feu de tout bois: il utilise son environnement avec génie, se joue des contraintes linguistiques pour créer parfois des gags avec le personnage plus que bourru, mais pas exempt de mystères, joué par Song Kang-ho; il a réussi quelque chose ici d'impressionnant avec la création de toutes pièces d'un mode graphique, qui est tangible, et qui débouche sur du baroque absolu... D'ailleurs plus proche de l'univers de la SF des années 80, que des styles plus contemporains. Mais surtout il reste un maître de la précision extrême, que ce soit pour des scènes de bagarre ou de chaos, sans jamais se départir d'une impressionnante ironie mordante voire burlesque: Tilda Swinton, en exécutrice zélée et maniaque des basses besognes (elle est ministre...) l'a parfaitement compris, et Ed Harris joue la partition d'une manière impressionnante.

Sans être une réussite au même titre que ses films précédents (le film reste bavard et basé sur une mythologie dans laquelle il faut un moment pour entrer), c'est une nouvelle preuve de son aisance à se glisser dans un univers, que ce soit pour un drame, un film de monstres, une comédie ou un film policier, sans jamais y perdre son style ou son ton très particulier. Un film empreint aussi bien de son humour que de sa gravité, une prouesse graphique et un film au suspense très présent, véhiculant un univers très, très noir... Décidément, un auteur à suivre...

 

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Published by François Massarelli - dans Bong Joon-Ho Science-fiction
31 octobre 2022 1 31 /10 /octobre /2022 10:42

Une grand-mère raconte une histoire à son petit-fils au moment du coucher, ce qui motive des rêves merveilleux au pays des jouets, où nous le suivons...

Ce film revient enfin à un univers dans lequel nous reconnaissons, au moins, le style de Méliès... Mais pas sa maîtrise technique. Si l'inspiration (une visite au pays des rêves, des "tableaux" dominés par du carton-pâte, une aspiration à la contemplation de l'impossible) et les effets (des fondus, des arrêts de caméra et quelques effets mécaniques) sont bien dans la tradition, le coeur n'y est pas... Méliès va, décidément, bien mal en cette fin d'année 1908.

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Published by François Massarelli - dans Méliès Muet
31 octobre 2022 1 31 /10 /octobre /2022 10:35

U

n fanatique de théâtre tente de faire passer un bouquet à la star d'une production, mais un accessoiriste décide de lui faire un bien mauvais tour en le donnant à la place à la femme de ménage du théâtre (Fernande Albany)... Celle-ci n'en revient pas....

Moi non plus... Y avait-il vraiment un public pour ces très embarrassants films de complément et de remplissage tournés en l'absence de Méliès? Les gens devaient bien voir qu'ils ne faisaient pas le poids, quand même! Au-delà du fait que le film est uniquement fragmentaire, circulons: il n'y a ici rien à voir...

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Published by François Massarelli - dans Méliès Muet
31 octobre 2022 1 31 /10 /octobre /2022 10:28

Continuant l'exploration systématique des films estampillés Méliès, on arrive à ce mélodrame dans lequel une agression en Bretagne, dans un village ô combien rural, donne lieu à une erreur judiciaire, qui sera pourtant enraye in extremis par un témoignage de dernière minute... Un sujet, donc, hautement cinématographique...

...mais fort platement exécuté, par des acteurs qui essentiellement, se sont contentés de se grimer et de gesticuler. C'est encore un film de remplissage pour la Star-Film, prise au piège d'un contrat de distribution international qui l'obligeait à produire 300 m de pellicule par semaine, littéralement... Qu'elle soit bonne importait peu!

Maurice Mariaud, en 1913 (soit seulement 5 années plus tard!), allait lui aussi tenter de découvrir la couleur locale des petites gens de Bretagne dans Au pays des lits clos, avec un résultat aux antipodes: ce sera un chef d'oeuvre plastique, et un magnifique exemple de la façon dont le cinéma des années 10 a expérimenté avec la lumière...

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Published by François Massarelli - dans Méliès Muet
31 octobre 2022 1 31 /10 /octobre /2022 10:19

Le titre est en Anglais, ce qui nous indique que le film n'a probablement pas été destiné au marché domestique, où le titre aurait probablement été Des policiers apprennent l'anglais... On notera l'utilisation du vocable familier Cops et non Policemen... Une indication du fait que l'auteur (ou les auteurs) du film souhaitaient annoncer la couleur: le film est irrévérencieux, se moquant dans un esprit si typiquement français de nos forces de l'ordre bien-aimées...

Mais pas dans la subtilité: des pandores sont donc inscrits à des cours d'anglais, et ils sont nuls. L'un d'entre eux traduit What a fair fish par Va te faire fiche, sur un tableau noir, un instrument qui généralement inspirait un peu plus Méliès...

Seulement voilà, le film fait partie du quota des vite-faits-mal-faits, de ces comédies hâtivement concoctées, tournées soit par Méliès (il est présent donc il est probablement l'auteur de ce, hum, film) soit par son assistant Manuel... Sur le thème de l'entente cordiale, Max Linder fera beaucoup mieux dans L'Anglais tel que Max le parle, avec la délicieuse Jane Renouardt...

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Published by François Massarelli - dans Méliès Muet
30 octobre 2022 7 30 /10 /octobre /2022 16:46

Le titre de cet article est en réalité celui du film, tel qu'il apparaît au générique de fin. Le film adapte la première moitié du roman de Stephen King de 1986, er la deuxième moitié fera l'objet d'un deuxième film du même metteur en scène, sorti deux années plus tard. Pourquoi pas après tout, les deux films touchant à deux époques différentes... Et l'une des délicatesses des auteurs du script a été d'inclure dans la continuité l'hypothèse d'une suite, sans pour autant négliger d'offrir une vraie résolution aux spectateurs de cette première. Une attention délicate à l'heure des franchises triomphantes...

En 1988, à l'automne (bien sûr), Georgie Denbrough qui joue dans la pluie avec un bateau en papier que lui a confectionné son grand frère Bill (jaeden Martell), fait une mauvaise rencontre: d'un égout, un clown s'adresse à lui, puis l'agresse et l'emporte... Des mois plus tard, Bill et ses copains, qui sont considérés comme un groupe de losers finis, et les proies de la malice d'Henry Bowers et de ses copains, les caïds du lycée, s'interrogent: qu'est-il advenu de tous les enfants, dont Georgie, qui ont disparu?

Parallèlement, ils forment une équipe de choc, avec un gamin noir, maltraité par la même meute de voyous, Ben, le garçon en surpoids, forcément la cible des moqueries, et Beverly (Sophia Lillis), une fille à la réputation désastreuse mais fausse, qui doit faire face à deux fléaux: d'une part, l'arrivée de la puberté, et d'autre part son père célibataire, dont les affections se font de plus en plus précises... Et à eux sept, le "club des losers" va affronter la terreur...

Oubliez la simple équation clown + enfants = peur, c'est finalement un truc simpliste pour épater la galerie et exploiter le goût des foules (étrange, mais passons) pour Hallowe'en: ce film est basé sur un roman de Stephen King, qui n'a pas son pareil pour transcrire les affres du quotidien en des armes tranchantes de terreur massive. C'est pour ça qu'on appréciera de quelle façon le film fait la part belle à la personnalité de chacun, non seulement Bill, Beverly et leurs copains, mais aussi les gosses qui ont mal grandi, et sont devenus des ados harceleurs, encouragés en ce sens par des adultes aux courtes vues. Un passage du film est glaçant, qui montre Henry, le chef de la bande de voyou, se faire littéralement terroriser devant ses copains par son père policier... La vie quotidiennes des jeunes héros de King est, comme toujours, une confrontation à la frustration, à l'ennui, à l'adversité, et à la violence. Celle-ci vient souvent de la culture de groupe, voir Carrie à ce sujet... Parfois elle vient aussi des parents... 

Et à travers cette aimable histoire de clown, l'auteur et donc le film, qui en reprend les thèmes, s'attaquent à ce qui fait l'identité même de cette jeune Amérique dans laquelle tant de monde peut hélas se retrouver (et pas que dans le Maine, ou les 49 autres états!): Pennywise, le personnage, ressemble pour moi à une sorte de croquemitaine-couteau-suisse, il est forcément un leurre pour le lecteur et le spectateur. Les enfants ici triompheront parce qu'ils sauront se passer des adultes, aller contre leurs préceptes (le père de Bill qui lui demande d'oublier son frère et d'accepter qu'il soit mort, la mère d'Eddie qui lui a communiqué sa paranoïa et son hypochondrie pour le maintenir à la maison), voire se défendre contre leur violence (Beverly, Henry). Et on se rappelle de Carrie affrontant l'preuve du sang à l'arrivée de la puberté, dans une scène qui nous prouve que ce qui fait le plus peur à Beverly, c'est justement ce passage à l'âge adulte, qui lui fait affronter le risque de plus en plus gros du désir qu'a pour elle son propre père...

Il y a bien un message (à sept, on n'a plus peur, et par ailleurs cultivons nos différences, rien de très novateur mais c'est de bon aloi), de a terreur, mais ce n'est évidemment pas le plus intéressant. Comme d'habitude, les effets de terreur pure (c'est-à-dire suggérée) sont nettement plus intéressants que les effets spéciaux (quand on a un clown entre les mains, rien ne sert de lui rajouter 25 rangées de dents, il est suffisamment repoussant tout seul!), cette sale manie frimeuse d'un cinéma de grande consommation. Non, le film vaut bien plus que ça et louche avec bonheur vers le cinéma Spielbergien de grande consommation (de Spielberg, mais aussi Zemeckis ou Dante), avec ces gamins seuls contre l'adversité; et c'est, derrière la belle adaptation de King dans laquelle on retrouve bien son univers, la grande force de ce film réussi...

 

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Published by François Massarelli - dans Stephen King Boo!!
29 octobre 2022 6 29 /10 /octobre /2022 19:00

Le titre s'explique ainsi: c'est un film comique impliquant un peintre, une foule et un train, pour le marché étranger et en particulier Anglo-saxon... Méliès n'y a sans doute une fois de plus pas participé, et c'est une comédie sans relief ni grande invention, qui est particulièrement fatigante...

On sait qu'en plus ces efforts de diversification n'ont finalement rien donné... Méliès était mal parti, et le dépôt de bilan à venir est déjà inscrit dans l'obligation manifeste de faire ce genre de pochade. A fuir et oublier...

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Published by François Massarelli - dans Muet Méliès
29 octobre 2022 6 29 /10 /octobre /2022 18:50

Un fakir (Méliès) et son assistante. Il fait des tours, et ça passe par des disparitions, des surprises et des effets spéciaux, sans grande nouveauté... Mais c'est tellement plus Méliès que les films assurés de la main gauche en son absence par ses assistants.

Il ne renouvelle ni son style ni sa manière et il fait ici usage de tout ce qui peut lui permettre soit de créer une illusion, soit de placer un effet, soit de détourner l'attention. Sa gestuelle est exubérante, mais elle est dans le ton de ce à quoi il nous a habitués...

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Published by François Massarelli - dans Méliès Muet
29 octobre 2022 6 29 /10 /octobre /2022 18:35

Il n'y pas (ou je n'ai pas vu) de documentation sur ce point, mais je doute vraiment que ce film soit de Méliès lui-même: il n'est pas bon, ne repose pas sur des effets spéciaux, et est d'une gaucherie sans pareille...

Il raconte le malheur, en effet, d'un photographe qui doit prendre le portrait d'une famille, et qui se fait avoir par le garnement de la famille, qui pose une lance d'incendie dans l'appareil de prise de vues pour l'importuner...

Donc non seulement ce n'est pas bon, mais même ce qui aurait pu donner lieu à de bonnes choses est raté. Le film est en deux plans, essentiellement: le premier dans l'atelier même, et le deuxième est situé dans un autre espace, d'ailleurs absolument pas maquillé à la façon de Méliès! Le lien entre les deux ne se fait pas du tout... Et sinon, on est en pleine régression, avec ce film qui repose entièrement sur un gag, disons, antédiluvien. Le film a vraisemblablement été tourné pour alimenter le marché Américain...

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Published by François Massarelli - dans Méliès Muet