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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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20 décembre 2022 2 20 /12 /décembre /2022 23:36

M. et madame Joukov, des lucanes, vivent heureux... sauf que profitant d'un voyage d'affaires, M. fricote avec une libellule, au grand désespoir d'une sauterelle qui en était amoureux. Mais pendant que Mme Joukov s'abandonne dans les bras d'un peintre, la sauterelle (qui travaille dans le cinéma) assume sa vengeance, et filme les turpitudes de M. Joukov...

C'est peut-être le film le plus connu et le plus représentatif de la manière de Starewitch en Russie, et honnêtement c'est un petit chef d'oeuvre. D'animation, d'abord, ça va de soi: Starewitch continue ici avec la méthode qui lui a porté chance: des personnages inspirés d'insectes, et animés dans des scénarios qui les font adopter un comportement humain... proche d'un La Fontaine, qu'il adaptera souvent, il leur prête ainsi des turpitudes qui lui permettent de se placer en caricaturiste déguisé en moraliste, et de mettre les rieurs de son côté...

J'ai pu en juger lorsque ce film a été présenté au festival du film d'animation de Cardiff en 1994, il a eu un franc succès! Il passe du vaudeville au baroque, en profitant de l'effet burlesque de ces marionnettes si ressemblantes, qui conduisent des voitures, et possèdent des caméras...

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Published by François Massarelli - dans Muet Animation Ladislas Starewitch
20 décembre 2022 2 20 /12 /décembre /2022 23:24

C'est l'un des rares courts métrages conservés de la période Russe de Starewitch, et on comprend pourquoi il a pu jouir d'une carte blanche pour la compagnie Khanjonkhov, qui l'employait et distribuait ses films: avec de petites vignettes, qui parfois comme ce film ne dépassaient pas cinq minutes, il accomplissait un miracle de cinéma, en forgeant seul et avec ses marionnettes dans des décors de conte de fée... Il agissait en entomologiste peu banal, puisqu'au final ses insectes finissaient par singer les hommes... 

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Published by François Massarelli - dans Muet Animation Ladislas Starewitch
20 décembre 2022 2 20 /12 /décembre /2022 23:12

Starewitch est resté dans l'histoire comme un singulier animateur, l'un des premiers à avoir fait son univers à partir de la technique de l'animation image par image. On possède peu de ses films Russes, celui-ci est le plus ancien encore existant, et nous montre sa technique à ses débuts: il animait des personnages qui provenaient de deux sources: des insectes naturalisés, notamment de lucanes qui vont peupler ses courts métrages avec insistance, et des marionnettes plus maniables qui vont souvent lui permettre d'allier la ressemblance avec les bestioles qu'elles figurent, et l'efficacité narrative grâce à la maniabilité de ces poupées de bois articulées...

Ce film est une transposition assez ironique de la guerre de Troie, avec des lucanes en lieu et place d'Agamemnon, Hélène (d'où le titre), et Paris... L'action est située autour d'un champ de bataille...

Bien sûr, on est ici devant une technique qui ne demande qu'à être raffinée, et on est encore loin des efforts du studio Aardman, par exemple... Mais les bases sont là, et à la façon d'un Méliès, Starewitch construit son univers en créant sur le champ les truquages et moyens de narration dont il a besoin, et comme le magicien de Montreuil, il s'agit d'un univers bien singulier! On est frappé devant la façon dont déjà, l'animateur qui est confronté en permanence à des poupées inertes, pense et repense en termes de mouvements, et de rien reconstruit la vie... 

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Published by François Massarelli - dans Muet Animation Ladislas Starewitch
20 août 2022 6 20 /08 /août /2022 22:05

C'est l'avant-dernier film de la série des Captain and the kids, et le sort en était probablement scellé. Freleng allait pouvoir retourner à la Warner chez Leon Schlesinger, et diriger une salve de ses plus beaux films...

Ce que celui-ci n'est pas, en dépit d'une indéniable réussite de l'animation. C'est juste que le scénario n'est pas des plus novateurs, les personnages sont assez peu intéressants, et on est trop proche de l'univers Disney, mais sans âme: on raconte ici la rivalité entre le Capitaine et l'équipe des pirates de John Silver, pour capturer une femelle phoque facétieuse qui a décidé de quitter un zoo urbain pour retrouver sa banquise. 

Ca me laisse froid...

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Published by François Massarelli - dans Animation Friz Freleng
20 août 2022 6 20 /08 /août /2022 11:27

Sorti en décembre 1938, c'est un film de la série d'animation MGM The Captain and the Kids, qui surfait sur le succès du comic The Katzenjammer Kids. Le titre est particulièrement paradoxal, car si c'est bien le Capitaine, représenté sur le carton de générique, qui avait prévu de "jouer" le Père Noël pour offrir aux enfants leurs cadeaux, il se fait voler la vedette dès la première minute et disparaît quasiment du cartoon!

Le capitaine a donc revêtu les habits rouges du Père Noël, et s'apprête à officier pendant que sa famille attend, mais il se fait attaquer par le pirate John Silver et ses sbires, et c'est désormais Silver qui va pouvoir "être" le Père Noël. Ses motivations sont obscures: simple frustration? Envie de compenser? Attirer l'attention? maintenant, une fois dans la place, il se comporte de telle façon que, même sans l'avoir voulu, il détruit tous les jouets. Sa bonne conscience va lui faire revenir en arrière...

C'est l'un des rares cartoons en couleurs de la série, une preuve que, si le studio (la MGM) était déterminé à concurrencer les autres labels d'animation, et surtout Disney, avec des grands moyens, ils avaient quand même des réserves. C'est d'ailleurs très proche de Disney dans la mièvrerie, et si l'animation est solide, on ne retrouve pas beaucoup la patte de Freleng dans ce court métrage... Si ce n'est dans la méchanceté et la violence d'un personnage! Notons aussi que les deux gamins, qui sont souvent le centre d'attention dans la bande dessinée, sont ici réduits à un rôle de figuration plus ou moins utile. Bref: c'est un film sans grand intérêt, qui prouve que la MGM faisait fausse route en demandant à ses animateurs, avant 1942, de travailler pour les enfants. 

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Published by François Massarelli - dans Friz Freleng Animation
19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 09:04

Deuxième film de la série Captain and the kids dirigé par Freleng, ce court métrage aurait pu être un film Disney de l'époque, avec par exemple Mickey, Goofy, Minnie et Donald à la plage: pas vraiment de script, juste une idée de base et des gags poussés au delà du supportable... Bref, ce n'est pas excessivement intéressant. 

L'animation est adéquate, mais l'ennui s'installe très vite et comme le film est assez long (9 minutes), on ne peut pas dire que l'emballement soit au rendez-vous...

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Published by François Massarelli - dans Friz Freleng Animation
19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 08:44

On associe tellement Freleng à la Warner, aux Merrie Melodies et à Leon Schlesinger, qu'on oublie un peu trop facilement que le graphiste/animateur/réalisateur a eu une autre vie, aussi bien avant, qu'après et que... pendant. Des débuts chez Disney, sous la direction d'Ub Iwerks, le seul et le vrai créateur de Mickey et des Silly Symphonies d'un côté, la réalisation d'un générique célèbre (The Pink Panther) ayant donné naissance à une série de dessins animés dans les années 60 et au-delà... Et au milieu, un conflit ouvert sur son salaire a poussé Freleng, en 1938, à quitter Schlensinger pour la concurrence: Fred Quimby avait été désigné pour lancer un département d'animation propre à la MGM. La première tentative a été une série de courts métrages adaptés de la bande dessinée The Katzenjammer Kids, connue ici sous le titre ridicule de Pim, Pam, Poum. En 1938, au moment de la montée des périls, la série animée s'est donc appelée The captain and the kids... Ce film est le premier de Freleng pour cette série.

On y trouve donc un personnage, un seul, aux prises avec des éléments naturels: le Capitaine est aussi un jardinier responsable, qui souhaite empêcher la volaille de manger ses salades. Il va donc s'employer à tout faire pour protéger sa verdure, et va provoquer une catastrophe.

On est en plein Disney, finalement: un personnage livré à une situation qui le dépasse, impliquant la nature et/ou les animaux... Ici, ce sont des poules, des poussins et un coq vindicatif qui vont s'avérer une menace pour le capitaine colérique: celui-ci est un personnage d'irascible bougon doté d'une mission, aussi absurde soit-elle, ce qui sied bien à Freleng, qui adorait ce type de caractère, au point de se projeter dedans! Mais à partir de cette situation "disneyienne" de menace du quotidien, le genre de choses qui peut idéalement arriver à un Mickey ou un Donald, par exemple, Freleng utilise une autre partition, quasi muette, ou en tout cas sans abondance de dialogues, et il repose sur un slapstick impeccable. 

Son meilleur atout, outre une animation de belle facture, c'est bien sûr la bande-son. Freleng a toujours poussé l'utilisation dramatique de la musique, et sa faculté à générer des contre-points, d'une façon magistrale. Ici, il est à la fête dans cette confrontation entre un humain et une bande de poulets sauvages! Et dans une séquence, il va plus loin, substituant le son à l'image pour aller à l'économie et obtenir un effet très clair: quand le capitaine provoque la destruction de la palissade qui empêche les poules de venir manger ses salades, c'est le son (des notes uniques qui montent vers l'aigu) qui nous renseigne que l'une après l'autre, les planches tombent...

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Published by François Massarelli - dans Friz Freleng Animation
18 août 2022 4 18 /08 /août /2022 09:04

Un camp militaire Allemand est survolé par des avions... Un parachutiste se lance: c'est Daffy Duck...  S'ensuit une lutte sans merci entre des nazis et un canard. 

Ce dernier n'est pas la créature veule et malchanceuse (a faute à Chuck Jones qui en a fait un anti-Bugs) des dessins animés futurs: Freleng utilise encore les côtés incontrôlables et parfaitement cinglés du personnage tel qu'il a été créé par Bob Clampett sous la responsabilité de Tex Avery. Et son personnage a une légitimité dans ce contexte, en outsider venu semer la pagaille dans l'armée des nazis...

Freleng, dont le forte allait bientôt devenir de réaliser des courts métrages dont l'ingrédient unique serait une confrontation entre une figure d'autorité menaçante mais défectueuse (Yosemite Sam ou Sylvester) et un personnage ayant tout pour être une victime, mais infiniment supérieur intellectuellement (Bugs Bunny, Tweety ou Speedy Gonzales), s'essaie ici à cette figure, avec un officier nazi qui s'en prend plein la figure, mais il est flanqué malgré tout d'un troisième larron, un aide de camp nommé Schultz, qui donne d'ailleurs lieu à un running gag.

Quoi qu'il en soit les nazis ne sont qu'une proie facile pour la folie furieuse de Daffy Duck, qui donne ici son meilleur gag avec une cabine téléphonique... Et un gag autour de la traduction qui débouche sur du loufoque. Notons une allusion à une mystérieuse Myrt, au téléphone, qui vient tout droit de Blitz Wolf de Tex Avery, aussi...

Et puis Hitler s'en prend plein la figure, littéralement d'abord, mais aussi dans un gag sublime, qu'on rêve d'essayer avec Eric Zemmour Eric Ciotti ou Eric Dupont-Aignan: l'officier Nazi passe près d'une tente, et se fend d'un salut agrémenté d'un "Heil Hitler" retentissant... Mais c'est un putois qui sort de la tente. L'erreur était bien compréhensible. L'officier, gêné mais fataliste, nous prend à témoins de sa méprise...

 

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Published by François Massarelli - dans Friz Freleng Animation Looney Tunes
18 août 2022 4 18 /08 /août /2022 08:54

Ce film est une fois de plus un de ces faux documentaires contenant anecdotes et vignettes autour d'une thématique: cette fois, il s'agit de l'armée et de ses nouvelles recrues, le décor est donc une base d'entraînement, avec ses tentes, et ses jeunes aspirants. Tous les gags tournent autour de cet aspect, et le ton est bon enfant... Un avant-goût inoffensif de ce que la production des courts métrages d'animation allait devenir chez Warner, après Pearl Harbor... 

C'est d'ailleurs certainement symptomatique d'une nation entière qui devait bien se douter vers quoi le pays allait, l'intervention devenant inéluctable. La production de ces courts métrages le reflète: même sans déclaration de guerre, et en dépit d'une forte attente de non-intervention, le sujet de l'armée, de ses forces, de la préparation des recrues actuelles et futures, tous ces sujets étaient dans l'air...

Ca reste pourtant typique de Freleng: léger, sans la méchanceté caractéristique ou le délire absolu des films de Bob Clampett, sans la dent dure des films de Tex Avery. Freleng observe, transcrit ou illustre, il se fait constamment plaisir avec le rythme et la musique, mais son film n'a pas de possibilités d'interprétations idéologiques, et son absurde reste, aussi inattendu que ce soit possible, très premier degré. Bref, c'est de la rigolade...

 

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Published by François Massarelli - dans Friz Freleng Animation Looney Tunes
16 août 2022 2 16 /08 /août /2022 09:25

Dans une ferme, deux canards attendent un heureux événement... L'oeuf est noir, et quand il se rompt, le nouveau né a une petite moustache carrée... Devenu adulte, la chose confirme toutes les craintes de son entourage: violent, intolérant, méchant et agressif, il va malgré tout devenir copain avec une oie énorme qui parle avec un abominable accent italien, puis ils seront rejoints par un canard Japonais. 

Le film multiplie les allusions aux conflits en cours, à la politique expansionniste et dictatoriale des peuples alliés à l'Allemagne, et tant qu'à faire les piques les plus osées aux trois dictateurs. Accessoirement, on pourra toujours objecter, devant la force de l'attaque, que la représentation des Japonais effectuée dans le film est odieuse, mais... Propagande oblige, sans doute. Quoi qu'il en soit, voici un film hautement inflammable, à l'animation survoltée...

Pour finir, bien sûr, le film s'inscrit de plain-pied dans l'effort de guerre, en finissant sur un rappel: si on veut (comme c'est le cas dans le film, et de manière radicale) se débarrasser du problème des dictateurs visés par ce court métrage, on peut participer en achetant des bons de la défense.

 

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Published by François Massarelli - dans Norm McCabe Looney Tunes Animation