Tout est parti d'un gag anecdotique: une souris qui s'est introduite dans la vitrine d'un pâtissier, et a traversé un gateau au rhum... Sorti complètement rond, le petit animal a donc du se réveiller le lendemain avec la gueule de bois du siècle... Pour soulager ça, ayant besoin de glace, il a commis l'erreur de se tromper de boutique, et de prendre un diamant dans la vitrine d'une bijouterie... Deux policiers (dont une andouille absolue) vont s'occuper de l'affaire)...
C'est un film deChuck Jones, moins connu que d'autres, mais qui partage une qualité certaine: le réalisateur se repose ici sur une situation unique et ça l'inspire généralement, hors des sentiers battus et des personnages un peu trop récurrents. Le personnage de la souris (au fait, chez Jones, la souris, c'est tout un univers! Comment, avec son attirance pour ces petites bestioles, a-t-il fait pour rater tous ses Tom & Jerry quand il a repris les personnages?) est particulièrement attacant, et on remarque une fois de plus le talent de Jones pour camper les imbéciles... Je parle bien sûr de l'un des policiers.
Daffy Duck se rend au Mexique, pour y faire du tourisme, et il commence par un petit passage dans un débit de boisson, où son premier contact avec la culture locale passe par une boisson tellement épicée, qu'il en perd connaissance... Ensuite, il se rend dans une corrida, dont il ne comprend pas les règles ("ce taurau est un nul, il a raté le toréador"); ayant vexé la bête, il est réduit à le combattre...
C'est un étrange film, une sorte d'anachronisme concernant Daffu Duck, dont les différents réalisateurs de la WB étaient en train de changer considérablement l'ADN! Pendant que McLimson l'assagissait tout en l'affadissant, Friz Freleng le transformait en un personnage falot, aigri et mesquin, alors qe Chuck Jones en faisait un éternel insatisfait, victime de la malice de Bugs Bunny notamment, ou faut protagoniste (dont le faire-valoir Porky Pig avait souvent plus de jugeotte et de valeur...)... Pas Arthur Davis qui restait relativement fidèle au taitement initial: Daffy Duck, chez lui, reste donc (sans atteindre la folie manifestée chez Tex Avery, Frank Tashlin et Bob Clampett) un personnage fou, parfois furieux, souvent incontrôlable et dont la mesquinerie n'est qu'une manifestation de son hyperactivité...
Une sauterelle saute, saute, saute... Et dans on indolence repère deux oiseaux qui la regardent. Elle décide de s'en amuser...
Le titre est un abominable jeu de mot entre une phrase à l'impératif contenant trois versions de l'action de sauter, et le mot chump qui désignerait ce qu'en français un rien surranné on appelait une andouille... Voir à ce sujet le film de Laurel et Hardy, A chump at Oxford.
C'est un film dans lequel Friz Freleng raffine son système, d'opposer une victime potentielle qui aura toujours le dessus sur des prédateurs trop malchanceux (Sylvester), bêtes (Yosemite Sam), ou disons, "différents". Ici, c'est plutôt la dernière version, avec deux corbeaux qui, sans vraiment de bonne raison d'ailleurs, font furieusment penser à Laurel et Hardy, en poarticulier ce dernier, dont la façon de parler est souvent subtilement parodiée...
On oublie parfois que McKimson, qui fut probablement le plus ennuyeux des réalisateurs de l'âge classique des Looney Tunes, avait au départ commencé par reprendre l'unité de Bob Clampett dont il avait été l'animateur... Et il avait même repris, sinon la folie furieuse de ses cartoons, en tout cas la poésie particulière, ce qui explique la réussite de certains films, comme Gorilla my dreams, ou celui-ci...
Celui-ci, qui d'ailleurs tourne autour d'un personnage éminemment Clampettien, un petit éléphanteau d'Inde qui répond au doux (?) nom de Bobo. Bobo en a déjà assez d'être une bête de somme et voudrait un meilleur destin que celui de transporter des rondins, dont il sait que quand il sera suffisamment grand et costaud, ils seront très grands eux aussi! Alors il tente de rejoindre son oncle qui lui a enviyé de bonnes nouvelles: il travaille dans un cirque aux Etats-Unis, et est la star de l'équipe de base-ball du chapiteau! Mais prendre le bateau, c'est plus facile à dire qu'à faire pour un éléphant...
Le film adopte le ton du conte, avec une voix off permanente (Bobo ne fait entendre sa voix qu'à la fin), avec un ton mielleux, mais sans sombrer dans la mièvrerie. Il faut dire qu'il y est question d'une trouvaille idiote, mais efficace: pour voyager sans problème, Bobo se peint en rose, car à partir de ce moment-là tous les passagers du bateau refusent d'admettre qu'ils l'ont vu!
Elmer Fudd achète un lapin... Mais il le met en cage ce qui a le don de l'énerver, et surtout de l'inspirer dans une multitude de façons de taquiner son nouveau maître...
Et donc, ce serait Bugs Bunny. Ca ne l'est pas, et ce pour un unique détail (si ce n'est que l'aspect du lapin en question mériterait d'être encore travaillé, ce que Robert McKimson allait bientôt se charger de faire, et avec les résultats que l'on connaît): Mel Blanc n'en a pas enregistré la voix, et si le personnage a déjà des éléments de conversation qui renvoient à son futur... Comment voulez-vous imaginer Bugs Bunny sans CETTE voix?
Quoi qu'il en soit, ce n'est pas un mauvais film du tout, juste une étape rare et essentielle vers la création d'un des personnages les plus importants de l'histoire du cartoon cinématographique... Un personnage sans filtre, assurément, dont linvention allait durant toute la décennie être mise au service d'une malice sans trop de compromis.
Première guerre mondiale, sur le front français, on décide d'envoyer un pilote pour supprimer le baron SamVon Shpamm (Yosemite Sam). Bien qu'on ait choisi uncochon (anonyme) c'est finalement Bugs Bunny qui s'y attèle...
C'est aussi idiot que ce qui précède, avec cet ajout de trente secondes qui voient Bugs remplacer le volontaire désigné auparavant... L'animation est à peine moins rudimentaire qu'un épisode des Fous du volant, et il y a malgré tout un moment qui vaut son pesant d'or: quand ça s'arrête, qu'est-ce que ça fait du bien... Il est vrai que ce film date de la périoce la plus noire du studio auparavant conduit par Leon Schlesinger, quand les films semblaient essentiellement produits vite et mal, pour alimenter les futurs programmes pour enfants de la télévision...
A noter qu'il y avait déjà eu un film sous le même titre, sorti en 1931, et dont la réalisation incombait à Friz Freleng, dont Gerry Chiniquy serait souvent un assistant.
Cendrillon est donc consignée à la maison, pendant que ses deux abominables presque soeurs et son affreuse marâtre vont faire la bringue. Mais elle a lu le conte et elle s'atonne que sa marraine, la fée, prenne tant de temps pour venir la tirer de ce mauvais pas. Ce qu'elle finit par faire quand même grâce à l'amicale intervention de la police! Une fois au bal, cendrillon tombe instantanément amoureuse du prince, qui est lui interprété par ce fameux personnage avec lequel Avery faisait de nombreuses tentatives dans tous les sens à l'époque (et qui n'aura droit d'être nommé que dans deux titres): il ne s'appelait plus tout à fait Egghead (Crâne d'Oeuf), et pas encore Elmer Fudd... Et sa voix n'était pas non plus encore fixée.
C'est un fstival de méta-film, on l'aura compris, dont la formule sera repsie et rendue parfaite durant les années MGM de Tex Avery. Ici, on constatera que le design de la princesse tient plus de l'image d'Epinal de la petite fille, que de la pin-up telle que les films MGM la consacreront...
Daffy Duck interprète un détective, China Jones, qui enquête à Hong-Kong, dans une mystérieuse affaire de disparition, qui réussit à être si embrouillée qu'elle n'a ni queue ni tête...
C'est un festival de tous les clichés possibles et imaginables du genre d'intrigue dont les films de la série Charlie Chan étaient nourris... C'est un film bien moyen, mais qui se laisse voir. Ce genre de court métrage en forme de commentaire sur un genre cinématographique précis était plutôt l'apanage de Chuck Jones, dont parfois le style de ce film se rapproche...
Dans les montagnes du Kentucky, deux familles se livrent une guerre sans merci... Sauf à l'heure de la sieste, manifestement, car au moment où commence ce cartoon, la plupart des protagonistes (vêtements rapiécés, pieds nus, grande barbe pour les messieurs, et des cruches d'un alcool maison toujours à portée de la main) sont attelés à cette saine occupation... Mais dès le réveil, la lutte reprend, et il serait intéressant de questionner le nombre de balles qui sont échangées.
Sur ces entrefaites, arrive un pacificateur, qui est la première incarnation d'Elmer Fudd tel que Tex Avery l'avait créé, qui répondait parfois au nom d'Egghead... Il arive en yodelant, sur un scooter, et se présente come celui qui amènera la paix aux deux familles en conflit. ...Ce qui a le mérite, au moins, de les mettre d'acoord puisqu'ils refusent sa médiation.
C'est un film, dont j'imagine qu'il a fallu se poser la question de le remettre dans le circuit ou pas, car après tout il présente un groupe ethnique spécifique (les populations des montagnes rocheuses, et des forêts environnantes), saisi dans tous ses clichés les plus odieux, et montrés avec un humour féroce dans un graphisme plus adulte que bien des cartoons de l'époque: par exemple, les personnages ne peuvent en aucun cas être assimilés à des animaux, et le style de l'animation (qui doit beaucoup à Sid Sutherland, se situe à l'écart du style des Merrie Melodies telles que Harman et Ising, ou Friz Freleng les concevaient, eux qui venaient de Disney...
Tex Avery en profite pour briser le quatrième mur aussi souvent que possible, avec plus ou moins de bonheur: le fait de représenter un personnage qui sort une blague de piètre qualité, dire tout à coup à la caméra "celle-là sonnait mieux en répétition" n'empêchera jamais la blague d'être ratée! Mais cet effort montre bien comment le réalisateur (on disait alors "superviseur", et on l'appelait encore "Fred Avery) tentait de faire bouger les lignes dans l'exercice de son métier...
Et le film montre surtout la fascination constante de Tex Avery pour tout ce qui touche au folklore westernien et/ou Sudiste. La prérogative d'un animateur né au texas, sans doute... Mais ce genre d'histoire de lutte acharnée entre deux familles a beau être un cliché, c'est un ressort dramatique fascinant: même dans ce court métrage qui sert essentiellement à se bidonner durant 8 minutes!
Ce tout petit film fait partie d'une petite série distribuée par Universal, lancée par Otto Messmer et Pat Sullivan, consacrés aux aventures animées dun clone de Charlie Chaplin, d'ailleurs finement rebaptisé Charley afin de se prémunir contre d'éventuelles poursuites...
Le personnage est probablement animé à partir de films de mouvements réels, mais cet ancètre de ce que sera le rotoscopage finit par apparaître très mécanique... L'intrigue est basée sur l'idée que "Charley" se fait engager comme garçon de ferme sur une grosse exploitation, et bien sûr il est d'une redoutable inefficacité... Comme tant de dessins animés de l'époque, c'est dans l'animation des animaux qu'il se distingue, dans un style schématique mais efficace...
Ces films étaient de toute façon voués à l'échec, et peu probants. Et il est assez frappant à en voir aujourd'hui qu'ils usent et abusent... du dialogue! Car l'utilisation des phylactères, prouvant d'ailleurs que ce type de production était une émanation de la bande dessinée, est très envahissante et n'apporte rien à la légende de Chaplin... Résolument muet.