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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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31 mai 2021 1 31 /05 /mai /2021 15:07

Une famille modèle du Sud de la Californie: Nic (Annette Bening) est obstétricienne et Jules (Julianne Moore) est à l'origine une ménagère (comme on dit) qui décide de profiter du fait que leurs deux enfants sont maintenant grands, pour se lancer dans une entreprise de paysagiste... Leurs deux enfants, justement, Joni (Mia Wasikowska) et Laser (Josh Hutcherson) ont décidé de trouver leur père biologique, car c'est le même donneur qui a été choisi pour permettre aux deux femmes d'accoucher, chacune, d'un enfant. Elles vont donc entrer en contact avec Paul (Mark Ruffalo), une décision qui va entraîner un bouleversement du foyer...

C'est un film d'après: car en Californie, le temps des révolutions de la planète LGBTQ appartient quand même un peu au passé; concernée au premier chef, Lisa Cholodenko a donc résolument refusé de réaliser un film militant, et c'est ce qui fait le prix de cette grinçante comédie... La splendide collection d'acteurs compose donc un portrait saisissant par son réalisme, sa tendresse, son refus de tout prosélytisme et surtout un humour communicatif (et triste): les deux femmes qui ont probablement en leur temps participé à une petite révolution, sont elles aussi, désormais, en crise, et la décision de leurs enfants va provoquer plus de mal que de bien...

Tout est en petites touches, en notations banales et toujours bien vues, en choses de la vie quotidienne, sans jamais le moindre misérabilisme, sans gentils et sans méchants: tout ici est dans les choix de vie, les conceptions qui se révèlent, des années après, aux antipodes, les agacements accumulés, les impulsions sauvages (ah, la scène de fesse grandiose avec Julianne Moore et Mark Ruffalo!!)... Comme Olive Kitteridge, la jolie mini-série de Cholodenko réalisée quatre ans plus tard, ces gentilles mais impitoyables scènes de la vie quotidienne sont désarmantes...

 

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Published by François Massarelli - dans Lisa Cholodenko Comédie
29 mai 2021 6 29 /05 /mai /2021 14:22

Une équipe féminine d'athlétisme va participer à une compétition importante, le coach (Daphne Pollard) prend ça très à coeur... Pas sa star (Carole Lombard) pourtant, qui décide de continuer à vivre normalement, c'est-à-dire sortir et en particulier voir son petit ami...

C'est un court métrage Sennett de la fin des années 20, à une époque où l'influence de Roach était écrasante, et ça se sent... d'autant que Goulding (aucun rapport avec l'autre metteur en scène de ce nom) a lui-même fait partie du studio qu'on appelait le "lot of fun", où il a réalisé des films avec Harold Lloyd... Carole Lombard, à l'aube d'une grande carrière, vole sans aucun souci la vedette à la star en titre, Daphne Pollard.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Muet
29 mai 2021 6 29 /05 /mai /2021 14:03

Michael Curtiz a sorti 6 films en 1933, tous pour la Warner (y compris quand le studio est sous le subtil pseudonyme de First National!) et tous sont, dans des genres différents, indispensables... Celui-ci est sans doute le plus léger, et le plus frivole, aussi: on est bien loin de la sombre et fascinante intrigue de The mystery of the wax museum, et son effroyable embaumement à la cire! Warren William, qui tentait de changer son image de vieux garçon séducteur à sang froid, y expérimente avec la comédie, et donne la réplique dans cette adaptation d'une pièce de théâtre à un superbe casting: Joan Blondell, Genevieve Tobin, Wallace Ford et Hugh Herbert...

Ken Bixby (William) est un auteur à succès: toutes les lectrices s'arrachent ses romans sulfureux, et il passe un temps important et lucratif à les rencontrer... Parfois, il fait aussi des conquêtes, au grand dam de sa secrétaire Anne (Blondell), qui l'aime sans jamais le lui avoir dit. Lors d'une étape, ils vont tomber dans les griffes d'une ancienne camarade d'université (Tobin) du romancier, qui a décidé qu'elle était certainement son inspiration. Il va être très difficile de se débarrasser d'elle, ainsi d'ailleurs que de son encombrante famille, et de leur avocat...

Fidèle à son habitude, Curtiz a pris la pièce en l'état et s'est amusé à lui donner de l'énergie, laissant les acteurs faire leur boulot avec conviction. On sent bien que Warren William s'amuse beaucoup, et il n'est pas le seul! Et époque pré-code oblige, le marivaudage éclabousse pas mal, d'autant que Genevieve Tobin, qui joue une bourgeoise fofolle, a le chic d'apparaître exactement où il ne faut pas être, à commencer par un lit qui n'est pas le sien. Curtiz a-t-il profité de ce film pour réaliser l'auto-portrait d'un coureur sans vergogne? Un regret toutefois: Joan Blondell est sous-employée...

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Pre-code Michael Curtiz
16 mai 2021 7 16 /05 /mai /2021 10:11

C'est un film plusieurs fois paradoxal: à la fois un film de prestige et un tournage bâclé, un casting prestigieux et une note en bas de page de la plupart des filmographies de ses protagonistes, un film de John Ford ET un film de Mervyn Le Roy... Avec avantage évident au premier, mais ce n'est pas clair...

Le film conte la vie sans enjeu à bord d'un bateau stationné dans le Pacifique, sous la responsabilité d'un capitaine despotique (James Cagney) et détesté de tous: l'équipage, mais aussi son lieutenant Doug Roberts (Henry Fonda), le médecin du bord (William Powell) et un jeune officier qui en quatorze mois a réussi à éviter de croiser son supérieur tellement il lui fait peur (Jack Lemmon)... Roberts reste la mascotte de l'équipage, à force de faire tampon entre les hommes et leur capitaine... Pourtant il souhaite ardemment quitter le navire, non seulement pour échapper à son officier, mais surtout parce qu'il souhaite faire son travail de soldat, ce que la vie indolente du bateau ne lui permet pas de faire. Seulement, en conflit permanent, le capitaine refuse de l'aider à se faire muter.

Le tournage n'a pas été de tout repos: Ford a, paraît-il, été infect sur le plateau, en cherchant constamment des poux dans la tête de Fonda et surtout de Cagney. Pour Fonda, on peut sans doute l'expliquer, puisque le réalisateur vétéran le considérait, comme John Wayne, comme une de ses propres créations à tort ou a raison, et appréciait sans doute peu le fait d'avoir été engagé sur un projet qui venait de l'acteur. Ca ne justifie en rien, mais ça explique... Pour Cagney, en revanche, ça a l'air particulièrement gratuit, et l'acteur ne s'est pas gêné pour opposer une fermeté face à son metteur en scène, que Ford a rarement eu face à lui... Au final, Ford a quitté le plateau, d'autant qu'il était sujet à de sérieux ennuis de santé. Deux metteurs en scène l'ont remplacé, Mervyn Le Roy (qui selon ses dires à imité le style de Ford!) et Joshua Logan, auteur de la pièce, qui a retourné des scènes à la demande de Fonda.

Le résultat porte deux empreintes: une, anonyme, qui peut être aussi bien celle de Logan que de Le Roy, puisqu'il s'agit d'une stricte tendance à filmer les acteurs récitant le texte de la pièce (Le Roy avait tendance à le faire à cette période). On s'apprête à bailler, mais... Fonda, Powell, Cagney, Lemmon. L'autre marque stylistique est du pur Ford: des premières prises, bonnes ou mauvaises, remplies de santé comme pétries de menues erreurs techniques, assez typiques de ce que le vieux réalisateur pouvait faire y compris dans des projets plus personnels (il y a de éléments de ce genre y compris dans The searchers)... Et il y a des moments où certains acteurs, Fonda en particulier, sont de façon évidente saouls. C'est donc du Ford, brut, mal poli, grossier et sans filtre. Y compris, donc, quand c'est du Le Roy imitant Ford!

Pourtant, dans cette comédie de caractères, située sur un bateau en plein Pacifique, il y avait vraiment de quoi attirer le metteur en scène: c'est l'univers dont il se réclamait, et ça se voit aussi dans la façon dont il a mis en valeur les anecdotes pendables, les farces, les resquillages de toutes sortes sur le bateau, où désobéir devient un art. Le temps devient suspendu comme dans la vie au fort dans les films du cycle de la cavalerie... Ford, qui tenait son passage dans la Marine comme le point culminant de sa vie, a quand même du apprécier un peu ce tournage.

Après, tout est affaire de goût: bien sûr que c'est un film mineur, ce n'est pas pour autant un film indigne (il y en a chez Ford, ils s'appellent What price Glory? avec... James Cagney, et The rising of the moon, qui est l'un des pires moments de sa carrière): on y retrouve cet univers foutraque et sympathique, ce sentimentalisme aviné, ce refus de la sophistication qu'on trouve dans tant de ses films. Et puis... il y a Ward Bond, Harry Carey Jr, Jack Pennick et Ken Curtis! 

Lemmon y a gagné ses galons de future vedette, Fonda y fait des adieux probablement très douloureux à son mentor et ami John Ford, et William Powell y fait ses adieux au cinéma avant de prendre une authentique retraite bien méritée... Ce n'est pas rien.

 

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Published by François Massarelli - dans James Cagney John Ford Mervyn Le Roy Comédie
14 mai 2021 5 14 /05 /mai /2021 10:19

Retirée dans sa maison, une ancienne conseillère politique et mercenaire de la chose publique, Jane Bodine, va reprendre du service à contrecoeur: sa mission? aider un candidat Bolivien à la présidentielle sur le retour (Joaquim de Almeida) à dépasser le statut de has been qu'il a acquis: ancien chef de l'état, il a du mal à faire oublier qu'il a fait tirer sur des manifestants. Aidée d'une équipe hétéroclite, dans laquelle on trouve des vieux de la vieille au passé douteux (Ann Dowd) et une jeune diplômée ultra-efficace (Zoe Kazan), Jane arrive à La Paz où elle va prendre la situation en mains après un temps d'adaptation plus qu'embarrassant. Elle va aussi devoir compter avec un ennemi personnel, Pat Candy (Billy Bob Thornton), qui oeuvre pour l'équipe adverse, et la connaît par coeur.

La satire politique est un élément important du film, mais jamais autant que les aventures en terrain médiatique de ces pieds nickelés des élections, qui ont toujours un coup fourré à sortir, et au final, il est difficile de choisir un camp si les critères sont l'honnêteté et la probité! Je ne parle même pas des candidats, qui sont finalement jusqu'au dernier quart d'heure des fantoches dans les mains des experts qu'ils ont engagés. Le film appartient clairement à Sandra Bullock, qui y compose un personnage avec un passé dur à porter, encombré d'une faute personnelle qui a précipité son retrait. C'est un peu de sa renaissance qu'il est question, avec un final inattendu, qui fait mentir le statut de comédie.

C'est peut-être ce refus de choisir entre satire politique, chronique d'un retour difficile, et comédie grinçante qui explique l'insuccès du film. Pourtant il est plus que soigné, même attachant, avec cette belle recréation de La Paz dans... les rues de la Nouvelle Orléans. Ca ne s'invente pas!

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Zoe Kazan
9 mai 2021 7 09 /05 /mai /2021 16:43

Un commissaire de police donne une mission à eux de ses agents: Henderson et son collègue vont devoir se grimer en femmes pour les besoins d'une enquête. ce qui va tourner au vinaigre, d'une part quand l'un des deux se fait draguer avec insistance, et l'autre va devoir expliquer à son épouse ignorante des faits pourquoi il y a les affaires d'une autre dans sa penderie...

C'est un petit film, et il me semble que si les pudeurs contemporaines ont du se sentir atteintes, on y évite bien des pièges. C'est gentiment drôle et tout revient à l'ordre au final... Comme dans The cousins of Sherlock Holmes de la même année, on remarquera que les hommes grimés en femme évitent par tous les moyens l'excès de ridicule. 

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Published by François Massarelli - dans Muet Alice Guy Comédie
9 mai 2021 7 09 /05 /mai /2021 16:36

Des détectives plus ou moins sous-doués soupçonnent un homme honnête et innocent d'être le bandit Jim Spike, qui il est vrai, lui ressemble comme deux gouttes d'eau... L'innocent a l'idée de se grimer en femme pour échapper à ses poursuivants, mais d'une part ça ne marche pas, et d'autre part, pendant ce temps sa fiancée se fait aborder par le vrai Spike...

Le principal ressort de cette petite comédie (également appelée Cousins of Sherlocko, probablement dans le but d'échapper à la main leste de Conan Doyle qui faisait des procès à tour de bras) est le travestissement, qu'on retrouvera dans Officer Henderson. La petite entreprise de la Solax fonctionne à plein régime et le film est assez plaisant: plus sophistiqué, en tout cas, que les productions Keystone contemporaines.

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Published by François Massarelli - dans Alice Guy Muet Comédie
8 mai 2021 6 08 /05 /mai /2021 17:49

A Dôle, dans le Jura, Francis Bergeade (Michel Serrault), dirigeant d'une PME, affronte une grève de ses employées. Elles font des lunettes, mais de toilette, et le marché semble en crise... Par-dessus le marché, bien qu'il vive avec elles, il est en froid avec sa fille qui s'apprête à se marier, et avec son épouse (Sabine Azéma) qui le prend de haut. De très haut... Bref, il n'y a qu'avec son copain Gérard (Eddy Mitchell) qu'il se sent bien. Mais lors d'une sortie des deux amis au restaurant, Francis plonge la tête dans ses rognons... C'est un malaise vagal, mais clairement il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. 

Lors d'une émission de télévision (une vaste connerie, mais dans la mesure où c'est, je me cite, "une émission de télévision", forcément...), une famille du Sud-Ouest se présente: le père de famille a disparu corps et biens en 1967, pourrait-on le retrouver... Francis se voit, sur la photo d'époque diffusée à la télévision... Est-il vraiment Francis Bergeade, industriel Franc-Comtois, ou est-il Michel Thivart, agriculteur disparu de Condom (Gers), et époux de la belle Dolores (Carmen Maura)?

On le saura, et on le saura très vite... Car ce film n'est pas une sombre enquête autour de la disparition mystérieuse d'un homme, mais une comédie qui va nous montrer un homme qui revit en se découvrant une porte de sortie, à la vie terrible qu'il mène. Alors on va le dire tout de suite, le film sortirait aujourd'hui, je pense qu'il se prendrait une volée de bois vert, pour des raisons diverses et variées tournant autour d'un féminisme bien éloigné des préoccupations de Chatilliez et de sa scénariste Florence Quentin. Mais ce que le film accomplit, et son dialogue aussi particulièrement, c'est de nous transporter dans un monde où Sabine Azéma est vraiment une emmerdeuse, une vraie...

Il y a des incohérences dans le film, mais à travers ses acteurs et actrices, Chatilliez transcende l'écueil. Et à travers les dialogues là encore, car c'est sinon d'une grande justesse, un grand bonheur. Et la palme du couteau suisse revient à cet acteur fabuleux qui fait tout, mais alors tout passer dans un éclat de rire permanent: Eddy Mitchell, dont c'est sans doute le plus beau rôle de tous les temps...

Car ce qui compte avec ce film, c'est cette illusion de bonheur qui nous est montrée, comme une halte salutaire, au milieu de tous ces gens qui, si on écoute bien, n'ont que des platitudes à dire, mais ils le disent avec l'accent, et une évidente humanité. Ca repose, et ça ressemble un peu à une madeleine. 

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie
5 mai 2021 3 05 /05 /mai /2021 10:05

Un homme et une femme souhaitent se marier, mais le fiancé n'est pas au goût du père qui va essayer de lui substituer un comte, tout ridicule avec sa moustache et sa barbichette, et sa particule. Mais les amoureux ne se laissent pas faire, et une idée toute simple va leur permettre de se marier: le garçon va se déguiser en l'autre...

D'une part, voilà un sujet en or pour une comédie, quelle qu'en soit l'origine, (on imagine aussi bien Pathé que Gaumont, Roach que Christie ou Keystone), avec son lot de gags plus ou moins drôles, plus ou moins graveleux. Et ça marche! 

D'autre part, dans la série "l'origine d'un gag", ici, les deux "doubles" se livrent à une séance de pantomime autour d'un miroir brisé, qui ne sera pas perdue pour tout le monde: Max Linder, Billy West, Charley Chase, et les Marx Brothers (entre autres!) s'en souviendront tous...

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Published by François Massarelli - dans Alice Guy Muet Comédie
1 mai 2021 6 01 /05 /mai /2021 11:13

Rien à voir avec Shakespeare... Dans une ville moderne, un homme (Billy Quirk) voit en face de chez lui une femme (Blanche Cornwall) qui signale à son mari son amour en lui envoyant des baisers. C'est touchant, sauf qu'il ne voit pas le mari et il prend donc les baisers pour lui... Il saisit un prétexte (un livre qu'elle a fait tomber depuis sa fenêtre) pour s'inviter chez elle. Elle lui explique la situation, il finit par comprendre, et sort. D'autant qu'elle lui a dit que son mari (Darwin Karr) était fort baraqué... Sauf que, d'une part, le voisin dépité oublie son parapluie; et d'autre part le mari revient inopinément, ce qui enclencher une série de quiproquos car à chacun de ses allers-retours, le voisin oubliera un détail et à chacune de ses interventions le mari sera de plus en plus soupçonneux...

On n'imagine pas Griffith faire un film comme celui-là: d'une part il aurait refilé le bébé à Sennett, d'autre part même ce dernier aurait très vite choisi de jouer la carte du délire... Ici, le ton de la comédie est assumé depuis le début, mais la situation s'installe en douceur, avant que la comédie ne dégénère. On pourrait trouver des griefs: Bily Quirk, par exemple, est un peu trop enclin à utiliser la grimace comme principale forme d'expression, mais ce n'est pas grave, car c'est Blanche Cornwall qui mène (plutôt adroitement) la danse... 

 

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Published by François Massarelli - dans Alice Guy Comédie Muet