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En sept (ou huit) historiettes, le diable nous fait la démonstration de son emprise sur l'homme, qui s'essaie malgré tout mais sans grand succès à une relative obéissance aux dix commandements. Michel Simon, qui travaille comme homme à tout faire dans un couvent, sert de prétexte initial, puisqu'il incarne un homme foncièrement bon mais un peu rustique, qui a le "nom de Dieu" un peu trop prompt, ce qui a pour effet de choquer les chastes oreilles qui l'entourent; Henri Tisot, fidèle client d'une boîte de strip-tease, a le privilège de rencontrer son idole, la belle strippeuse Tania (de son vrai nom Mauricette, incarnée par Dany Saval), mais la réalité va le faire sérieusement déchanter; Charles Aznavour, prêtre défroqué, ourdit une vengeance froide sur Lino Ventura en caïd du milieu qui a causé la perte de sa soeur, sous le regard impuissant de Maurice Biraud, inspecteur de police; parce qu'elle convoite un collier qu'elle ne peut s'offrir, Françoise Arnoul va céder aux avances d'un playboy (Mel Ferrer) sans savoir que la maîtresse de celui-ci (Micheline Presles) en profiterait pour coucher avec son mari (Claude Dauphin); un homme qui se prétend Dieu (Fernandel) arpente les routes désolées d'Auvergne et tente de réconcilier les hommes avec la religion; Alain Delon, étudiant en médecine, apprend de son père que sa mère n'est pas sa mère. Il rencontre donc la vraie (Danielle Darrieux), et... déchante bien vite; Un cambrioleur (Louis De Funès) fait un hold-up et le caissier (Jean-Claude Brialy) tente d'en profiter pour faire un peu de chantage et d'escroquerie. Pour finir, on retourne au couvent du début...
On pourrait s'arrêter là, car le casting est un sacré argument, et encore nous pourrions ajouter qu'il y a aussi Mireille Darc à ses débuts, Noël Roquevert, pour un rôle court mais mémorable, George Wilson et Madeleine Robinson, ou encore Jean Carmet pour quelques minutes marquantes... Mais un casting ne fait pas un film... Un sujet, surtout gros et gras comme la religion, si, semble-t-il. Donc Duvivier, esprit naturellement sceptique et noir, mais qui a débuté dans le film religieux (dans les années 20) louvoie entre une certaine irrévérence de bon aloi, et une tentation de laisser planer le mystère: moraliste ou narquois?
Ce qui est sûr dans ce film fort bien fait, et dont le temps escompté pour chaque prestation d'acteurs, réussit fort bien et bien paradoxalement à limiter les excès d'ego de nos chers monstres sacrés, c'est qu'il y plane un soupçon de sexisme bien trop assumé, comme si souvent dans la comédie à la Française, et aussi un goût de beaucoup trop! D'ailleurs il en existe une version courte (la sortie générale, à 2 heures et 5 minutes) et un version longue de vingt minutes supplémentaires: le sketch avec Tisot. Inégal, mais parfois très distrayant, il n'ajoute pas grand chose à l'intérêt qu'on peut (et qu'on doit) porter à Duvivier.
...Mais vous avez vu le casting?
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