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17 mars 2017 5 17 /03 /mars /2017 18:47

La rom-com, comme on dit, ça vient en droite ligne de la screwball comedy, mais le plus souvent la comparaison est mortelle: imagine-t-on de comparer, disons, Notting Hill avec Bringing up baby? Alors lorsqu'un film du genre est réussi, on peut se réjouir, ça veut dire qu'il y a encore des artistes qui croient à l'alchimie plus qu'au dosage, à l'implication plus qu'à la programmation. Il faut aussi dire que ce film est Canadien, réalisé par un Britannique habitué des coups filmiques inattendus, et mené par des acteurs qui n'ont pas un plan de carrière totalement écrit d'avance et aiment prendre des risques...

Donc, le mot en F dont il est question dans le titre, c'est bien sur... Friend. A Toronto, Wallace (Daniel Radcliffe), un ancien étudiant en médecine à l'histoire amoureuse compliquée, rencontre lors d'une soirée Chandry (Zoe Kazan), une jeune artiste travaillant dans l'animation publicitaire. Elle est charmante, il est charmant, ils s'entendent à 100%, il est libre... mais elle ne l'est pas, ils se jurent donc amitié.

Tu parles... Ca va tenir, mais l'environnement (Les amis, la famille, les observateurs les plus anodins, le cosmos, l'univers) va les pousser l'un contre l'autre, là, tout prêt... 

Je ne vous raconte pas la suite qui évite soigneusement de devenir mécanique et est entièrement soumise à des personnages totalement attachants, à un dialogue hilarant et souvent improvisé. Bref, si c'est un bonbon, donc bien sucré, le goût en est novateur et donc inattendu, et on passe du bon temps. Et Daniel Radcliffe prouve qu'il y a bien une vie après HP. Quant à Zoe Kazan, elle n'a rien, absolument rien à prouver. Elle est radieuse, et puis c'est tout. Notons également le naturel toujours impressionnant de Adam Driver qui joue le meilleur ami de Wallace, et son principal partenaire lors de joutes verbales très drôles, et qui évitent de trop dévier vers l'égout pour devenir largement surréalistes. Ce gars ira loin...

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Published by François Massarelli - dans Comédie Zoe Kazan
15 mars 2017 3 15 /03 /mars /2017 10:40

Bon, Michael Curtiz a vraiment tout fait... Et même si décidément ça ne lui réussit pas vraiment, il a aussi tâté de la comédie. Avec toujours ce sentiment que ce genre de films était surtout pour lui une mission imposée, à laquelle il ne comprenait pas grand chose. Ce genre, pour lui, est toujours l'occasion de développer un sens mécanique de la mise en scène, qui tranche sur la complexité de ses drames, et le panache de ses films d'aventures...

Cette petite rareté avec James Cagney et Bette Davis tourne autour de deux initiatives de Cagney et d'un concurrent de créer une entreprise qui, moyennement une commission, permet aux légataires ignorant leur bonheur de toucher leur héritage; c'est plus ou moins légal, fait avec malhonnêteté, et puisque c'est du Curtiz et que ce dernier n'a aucun scrupule en matière de comédie, le tout permet des gags douteux sur le mariage, la bigamie, ainsi que d'innombrables tricheries. C'est sans prétention, et Cagney, Bette Davis et les autres font très bien ce qu'on attend d'eux. L'utilisation des accents New-Yokais et Irlandais-Américain (Concernant Cagney, un mélange des deux) rend le tout un peu savoureux quand même.

Quant à Curtiz, il fait, discrètement, son travail, c'est à dire qu'il laisse sa mise en scène se faire dicter par Cagney et Davis. Une scène de quasi-suspense, dans laquelle Cagney et ses sbires essaient de faire sortir un truand en cachette (Sur le point d'hériter) de son appartement nous rappelle la versatilité de Curtiz, mais ce qui frappe, c'est la tendresse évidente pour ces escrocs, tous poursuivant à leur façon leur rêve Américain... Mais vite!

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Pre-code Michael Curtiz
14 mars 2017 2 14 /03 /mars /2017 11:19

Rappeneau prend son temps, mais restait fidèle, jusqu'à ce film précisément, à son idée d'une comédie à la Française, qui reposait sur le mouvement, l'action en somme, en s'inspirant des comédies Américaines de l'âge d'or. par la suite, à travers Le hussard sur le toit et Cyrano, il a changé son fusil d'épaule. Mais ce qui marchait si bien avec Belmondo (Les mariés de l'an II) marche-t-il autant avec Yves Montand, que le réalisateur retrouve après Le sauvage?

A Paris, les soeurs Valence se débrouillent avec leur grand-mère: leur maman est décédée, et le père est absent, on n'a d'ailleurs qu'une très vague idée de ce qu'il a bien pu advenir de lui./ Pauline (Isabelle Adjani) est la tête de la famille, et elle a réussi: elle est conseillère d'un ministre, et par moment on a le sentiment qu'elle tire les ficelles. Mais admettons: elle est coincée. Pas une marrante, donc... Mais un soir, le père, Victor (Yves Montand) débarque, et se réinstalle dans les vies de ses filles et de sa mère, ce dont Pauline qui l'a si souvent vu partir sans crier gare, se doute que ça ne va pas durer. Mais il est aussi recherché par de mystérieux inconnus inquiétants, et vu la réputation de Victor, Pauline s'imagine que son père est en fait un dangereux escroc international...

C'est très gentil, ça raconte la refondation d'une famille et l'humanisation d'une jeune femme trop froide et trop triste, par son gentil papa (re)venu d'ailleurs, et clairement Montand est l'homme du personnage... Mais Adjani? Comme tout le reste du casting, elle doit forcer la dose, et le surjeu l'emporte, et on n'y croit plus. C'est mécanique, pas drôle. Au moins, le titre annonce-t-il la couleur...

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Published by François Massarelli - dans Comédie
10 mars 2017 5 10 /03 /mars /2017 18:17

Louise (Fazenda) est la fille d'un fermier (Bert Roach), et aimerait se marier avec le garçon de ferme, Harry Gribbon. Mais le propriétaire (James Finlayson) a lui aussi envie d'épouser la jeune femme. Il est vrai qu'il a une certaine manie qui consiste à utiliser sa position de force pour tenter d'extorquer des faveurs auprès de tout ce qui porte jupon. Mais afin de se dépêtrer de cette situation délicate, la jeune femme a une idée: celle de prétendre avoir été abusée dans le passé par un homme de passage... Ce qui va tout compliquer, c'est d'une part que le bruit va se répandre; et d'autre part que c'est précisément le moment que choisit le faux séducteur pour refaire une apparition.

Beaucoup de bonnes choses dans cette comédie centrée autour de Louise Fazenda. du moins bon aussi, l'impression dominante étant que ce qui aurait tenu en trois bobines a été gonflé sur un long métrage de cinq... Mais le petit univers rural qui s'agit sous nos yeux, avec le grand James Finlayson (Bientôt chez Hal Roach) en propriétaire terrien manipulateur qui cherche à se marier avec la jeune fille de la ferme lorsqu'il apprend que celle-ci va hériter (Une intrigue TRES fréquente, décidément). Le film se dirige vers un final avec poursuite, chaos, anarchie, bourre-pifs et autres réjouissances...

Et puis une scène, située en fin de la première bobine, nous montre Finlayson en roue libre, qui tente d'exercer un chantage à la coucherie sur marie Prevost en attendant que son mari (Ben Turpin) ne revienne... On a droit à un catalogue complet de fourberie et autres scènes jouées à fond la moustache par un grand, très grand acteur... Et quel casting!

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie 1920
10 mars 2017 5 10 /03 /mars /2017 16:43

Un couple va avoir un enfant. Mais c'est un couple à problèmes: elle (Maya Rudolph) a perdu ses parents, et sa soeur habite loin; Lui (John Krasinski) travaille dans les assurances, mais on ne peut pas vraiment dire qu'il ait réussi. Heureusement, ses parents n'habitent pas loin, et vont pouvoir les épauler une fois la naissance arrivée... Du moins le croient-ils! Car les parents de Burt ont égoïstement décidé de partir pour vivre deux ans en Belgique, totalement oublieux de leur promesse d'aider le jeune couple. Ceux-ci décident de se mettre en quête d'un endroit où s'installer, près d'amis (Une ancienne patronne de Verona, à Phoenix, des amis de fac à Montreal), de parents (La soeur de Verona à Tucson, une cousine de Burt dans le Wisconsin ou encore son frère à Miami)... Leur idée: se choisir une famille, et de là, un lieu de vie. Le voyage commence, pour les deux amoureux...

Voilà un road-movie peu banal, avec deux héros qui n'ont rien de vraiment glamour. La barbe mal fichue de l'un, le relief encombrant des six mois de grossesse de l'autre, on sent déjà un décalage... Mais le film va plus loin en se gardant constamment d'être Hollywoodien, justement. Il y a un côté cinéma-vérité dans ces épisodes disjoints, et souvent d'une grande méchanceté (Les personnages rencontrés ne sont pas tendres, mais Mendes l'est encore moins avec eux) mais qui débouchent sur une infinie tendresse pour ces anti-héros qui se transforment en des révélateurs d'une Amérique qui ne tourne pas tout à fait rond. Cela reste constamment une comédie, et ma préférence va à l'épisode de Phoenix, d'une part, dans laquelle une femme hystérique menace de dégoûter les deux futurs parents de ce qui les attend, et bien sur l'hilarante équipée à madison, Wisconsin, auprès de deux hippies fous furieux qui font un scandale si on leur parle de poussette, et qui prônent les relations sexuelles devant les enfants afin de les éduquer...

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Published by François Massarelli - dans Comédie Sam Mendes
4 mars 2017 6 04 /03 /mars /2017 18:43

Je pense que lorsque John Lennon a été assassiné, on a du en informer Ringo Starr sur le plateau de ce film... Ce qui compte tenu du genre (Comédie burlesque sans aucune retenue) et du sujet (Des hommes des cavernes) n'a pas du faciliter les choses. Quoi qu'il en soit, le souvenir de Lennon est bien présent, puisque le film commence, "un zillion d'années avant notre ère", un 9 octobre... Il s'agit d'un film situé à l'âge de pierre, et les premiers hommes vont apprendre à se tenir de bout, à utiliser le feu, à fabriquer et utiliser des armes, et à domestiquer un improbable dinosaure qui comme ses congénères présents dans le film, n'a pas compris le sens du mot "anachronisme".

Ringo Starr en homme des cavernes? Ca doit être idiot!

...Oh que oui.

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Published by François Massarelli - dans Groumf Navets Comédie
2 mars 2017 4 02 /03 /mars /2017 18:30

Il n'y a qu'un film comme celui-ci, qui part d'un présupposé glorieusement improbable et va au bout de l'hypothèse, sans laisser une seule piste de côté, sans jamais s'égarer dans les chemins de traverse d'une explication rassurante au phénomène qui agite le héros Phil Connors: celui-ci vit et revit sans arrêt la même journée, si on cherche à savoir pourquoi, on en sera pour ses frais...A quoi d'ailleurs cela servirait-il? Autant aller chercher un sens aux microfilms cachés dans les statuettes de North by northwest! on, ce film n'a rien de fantastique au-delà de ce phénomène qui reste en dépit des nombreuses fois ou Phil Connors s'en ouvre notamment à la dame de ses pensées, un embêtement privé! Et le film se promène du côté d'une Amérique ordinaire, visitée comme tous les ans par un sale type qui va changer de façon impressionnante...

Rappelons les faits: journaliste météo à TV Pittsburgh, imbu de lui-même et porté sur le cynisme et le sarcasme, Phil Connors (Bill Murray) doit se rendre à Punxsutawney, Pennsylvanie, pour y enregistrer une émission clin d'oeil, et y couvrir un festival folklorique délicieusement ringard, le jour de la marmotte. Il déteste ça, à plus forte raison parce qu'il ambitionne de faire de la télévision nationale. Une fois l'enregistrement terminé, il s'apprête à partir en compagnie de l'équipe très réduite, dont la jolie productrice Rita (Andie McDowell) avec laquelle on ne peut pas dire que les rapports aient été chaleureux... Mais le blizzard les contraint à rester sur place, et le le lendemain, Connors est surpris de constater que la même journée recommence. Puis recommence, encore et encore... Lui seul le sait.

La transformation absolue de Phil en un type ouvert sur les autres, sympathique et constructif, qui cesse de se cacher derrière une carapace de méchanceté et d'égocentrisme, ne serait pas crédible si on n'avait pas clairement l'impression qu'il passe en réalité dans sa prison temporelle de 24 heures sur 24, plusieurs mois sinon années. Il va passer par tous les stades: surprise, angoisse, déprime, exubérance devant les possibilités offertes à quelqu'un qui sait ce qui va arriver minute après minute dans une petite ville, mais qui connait aussi la vie, les goûts, les opinions et l'emploi du temps pour  la journée, d'absolument tout le monde en ville! il va aussi essayer de séduire, des inconnues d'abord, avant de s'intéresser à Rita. Et il va accomplir des rêves, les siens, d'abord, puis pas que. Enfin il va, clairement, tomber amoureux... et enfin s'ouvrir.

Le tout reste une comédie, bien sur, impeccable, servie par la simplicité limpide de l'action et le traitement exceptionnel des caractères: un personnage contre tous les autres, d'une certaine façon. Et puis comme dans le film suivant de Ramis, qui repose aussi sur un dispositif fantastique arbitraire et rigolo (mais moins productif à mon sens), le réalisateur profite de son jouet avec une gourmandise visible. Et il invente un comique de répétition d'un genre nouveau, le comique de variation, parfois subtile, parfois spectaculaire. On débouche enfin sur un film qui fait le même voyage que son héros. Et j'applaudis un film qui sait éviter le cynisme à la fin sans tomber dans le larmoyant: je n'ose imaginer ce que ce brave Ron Howard aurait fait de ce film... 

Qui n'aura hélas, à part le sympathique Multiplicity, pas vraiment de suite: les comédies ambitieuses de Ramis sont désormais du passé, mais celle-ci est un joyau. Avec Bill Murray en cerise sur le gâteau: il est splendide.

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Published by François Massarelli - dans Comédie
27 février 2017 1 27 /02 /février /2017 15:24

Si on veut trouver quel est le film qui symbolise le mieux la cristallisation de ce qu'était le libéralisme à la sauce Reaganienne, oubliez ce pauvre Wall Street d'Oliver Stone, mélodrame dont la bassesse peine à cacher la vacuité. Non, pour moi, la meilleure façon de représenter les excès boursicoteurs des années 80, c'est cette comédie. Et pour commencer, je pense que si John Landis, qui connaît bien l'histoire de la comédie, et qui fait rarement les choses au hasard, a confié à deux vieilles gloires de la screwball comedy, Don Ameche et Ralph Bellamy, des rôles si importants que ceux des deux abominables frères Duke, c'est tout sauf un hasard: son film se situe dans la droite ligne du genre, tendance Preston Sturges. ...Mais à la façon de John Landis, un réalisateur qui n'oublie jamais de vouloir d'abord et avant tout rester un iconoclaste, un punk de la caméra, un trublion, qui préfère soigner ses effets et ses gags, plutôt que de faire de l'art. Bref, Trading places est un film efficace, qui énonce clairement son intrigue avant de déclencher un feu d'artifices loufoque...

Et il y a de l'exagération, bien sur: les deux frères Duke (Ameche et Bellamy), à Philadelphie, règnent sans partage sur la spéculation, un art dans lequel ils sont passés maîtres. Côté face, ils ont pignon sur rue, avec un cabinet dirigé d'une main sure par Louis Winthorpe III (Dan Aykroyd), un quasi clone des deux frères, qui est à leurs ordres, et qui vit dans une maison qui leur appartient. Côté pile, ils manoeuvrent en douce et pratiquent le délit d'initiés avec un talent rare. Mais les deux frères ne s'entendent pas sur tout: Mortimer (Ameche) est persuadé que l'homme est doté par la nature de talents, et que suivez mon regard, si Louis est si doué c'est parce qu'il est blanc. Randolph (Bellamy) de son côté reste persuadé que c'est le milieu qui fait tout. Ils décident de faire un pari: trouver un prétexte pour virer et dégrader Louis Winthorpe, le renvoyer dans la rue, et le remplacer par un voyou de la pire espèce, un raté, si possible noir: Billy Ray Valentine (Eddie Murphy)... Si ce dernier s'en tire, c'est que Randolph a raison, si en revanche Louis réussit à remonter la pente, c'est Mortimer qui a raison...

Le film va donc suivre les aventures cocasses de Louis déchu, trouvant refuge auprès d'une prostituée au grand coeur (Jamie Lee Curtis), pendant que Billy Ray va très vite fort bien s'adapter à son nouvel environnement. Mais l'intérêt du flm redouble au moment où les deux "cobayes" vont unir leurs forces contre leurs manipulateurs...

L'esprit satirique de Landis ne le pousse en rien à accomplir un film militant, au contraire. La vengeance de louis Winthorpe et Billy Ray Valentine s'effectuera avec les propres armes des deux frères Duke, mais au moins, le metteur en scène va tout faire pour mettre le public du bon côté, c'est à dire contre la noblesse d'argent de l'est, ces abominables riches, que nous voyons vivre entre eux dans leurs clubs (Des scènes probablement tournées dans un club quelconque, ce qui est assez amusant en soi), et dont les occupations principales sont d'exercer un métier sans aucune justification morale, d'avoir des discussions sur ce qui se fait ou ne se fait pas qui débouchent le plus souvent sur des propos racistes, et bien sur la manipulation des masses. Et les deux grains de sable seront une prostituée (Jamie Lee Curtis est bien sur excellente, mais ça allait de soi) et un noir, joué avec inventivité, et une certaine forme de génie dans l'excès par Eddie Murphy. 

Et il y a un gag lamentable avec un gorille. Ou deux. bref, on rigole.

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Published by François Massarelli - dans Comédie
21 février 2017 2 21 /02 /février /2017 19:59

Un film écrit par John Cleese, avec lui-même, Jamie Lee Curtis, Kevin Kline, Michael Palin, Mary Aitken, et qui est probablement un sommet de la comédie de tous les temps... Mais assez parlé de A fish called Wanda, et reconnaissons à ce film écrit par John Cleese, avec lui-même, Jamie Lee Curtis, Kevin Kline, Michael Palin, Mary Aitken, qui n'est certainement un des sommets de la comédie, que l'équipe, d'une part, a eu le courage de ne pas se limiter à l'évidente tentation de créer une suite à l'énorme succès de Wanda, et d'avoir dépensé une belle énergie... Pour pas forcément grand chose, ça c'est sûr.

On retrouve pourtant beaucoup d'ingrédients qui auraient du faire un bon film: les acteurs pour commencer dont on sait à quel point ils fonctionnent bien ensemble; les obsessions de Cleese pour les animaux, le volontarisme de Palin pour assumer les textes les plus horripilants, l'absurde de l'exagération (Jamais d'absurde gratuit chez Cleese, dans les Monty Python, c'était le terrain de jeu de Terry Jones et Michael Palin), et même une série d'allusions bien placées: "It's only a flesh wound", "Beautiful plumage" d'une part, les connaisseurs apprécieront; et à un moment, Rollo (Cleese) appelle Willa (Curtis) "Wanda"...

Mais rien n'y fait: le script s'enlise en dépit du volontarisme sus-mentionné. Reste, dans cette histoire de zoo dont les employés s'attaquent à la haute finance qui les gouverne, quelques jolis moments de comédie, basée sur des gags parfois bien ficelés... et parfois sur des pets intempestifs, lâchés par un Kevin Kline qui a quand même tendance à en faire, disons, beaucoup, beaucoup, beaucoup. Je parle de ses excès d'acteur, bien sur, pas de ses conséquences sonores d'une digestion mal assumée. Une occasion manquée? Un proverbe anglais nous assure que "lightning never strikes the same place twice"... 

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Published by François Massarelli - dans John Cleese Comédie
21 février 2017 2 21 /02 /février /2017 10:25

Sherwood Nash (William Powell) est un homme d'affaires, polyvalent, mais qui n'a pas encore trouvé son créneau... Ce qui l'encourage à tout essayer! Après avoir raté son entrée dans la finance, il rencontre une jeune femme au talent certain, Lynn (Bette Davis), qui dessine à la perfection des costumes. Il a l'idée de lui faire plagier les robes importées de Paris par les trois principales maisons de couture de New York, ce qui va évidemment lui rapporter des ennuis... mais s'il joue ses cartes de façon appropriée, ça va aussi lui rapporter tout court, avec un voyage à Paris à la clé, et bien sur, une question qui va le hanter, aussi bien que Lynn: sont-ils, ou ne sont-ils pas, faits l'un pour l'autre?

Voilà le type de film que Dieterle pouvait tourner en trois semaines sans avoir l'air de se fatiguer... Pur produit de la Warner de ce début d'années 30, avec la star William Powell qui s'apprêtait à passer à la concurrence (MGM) avec armes et bagages, Fashions of 1934 (Parfois appelé seulement Fashions) est aussi un film aux frontières mal définies entre comédie et comédie musicale, grâce à l'apparition d'un numéro de music-hall dont le maître d'oeuvre est bien sur Busby Berkeley. Et Bette Davis, qui a détesté le film et la direction que souhaitait lui voir prendre le studio, est adorable, comme toujours dans les films de cette période... Si le plaisir qu'on prend à suivre ces immorales aventures d'un escroc au capital de sympathie indéniable est très palpable, on s'autorisera quand même une réserve: tout ça ne vole pas très haut, et derrière l'intrigue gentiment immorale et l'élégance efficace habituelle de la réalisation de Dieterle, on a beaucoup de grivoiserie, incarnée en particulier par l'homme de main de Nash, Surnommé Snap (Frank McHugh), qui est un obsédé sexuel d'un niveau très avancé. Bref, cette histoire de mode et de plumes d'autruche est légère, légère, et pas très conséquente.

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Published by François Massarelli - dans William Dieterle Busby Berkeley Comédie Pre-code