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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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25 décembre 2023 1 25 /12 /décembre /2023 09:42

Cinq jeunes femmes se rendent dans un hôtel-casino situé en pleine montagne (c'est du côté de Laruns, mais c'est probablement au printemps, et le temps est un peu spartiate...) pour l'enterrement de vie de jeune fille de l'une d'entre elles. La soeur de la fiture mariée, Axelle (Luna Carpiaux) se remet mal d'une rupture et ne parvient pas à trouver le plaisir d'être en compagnie de ses amies; elle est attirée par Marguerite (Aloïse Sauvage), une amie de sa soeur qu'elle ne connait pas très bien. Pendant ce temps, les trois autres se réfugient dans un conformisme des plus irritants...

C'est assez peu une comédie, mais le film repose beaucoup sur l'observation des caractères de ses protagonistes, et il y a un assez grand naturel dans les échanges entre les cinq jeunes femmes. Le suspense principal est évidemment lié au rapprochement (inéluctable) entre deux d'entre elles, mais il est troublant de voir que si d'un côté le séjour (qui tournera au fiasco lors d'une alerte incendie) est effectivement la chronique tendre de la naissance d'un amour, avec les signes extérieurs les plus traditionnels (nature en fête, sous-bois, utilisation du regard et du point de vue sur les corps, mais aussi et surtout l'eau ruisselante d'un cours d'eau local), le film glisse vite vers un point de vue très noir sur les dprimes des trois copines qui sont mariées, en couple, et qui ont perdu tout sens du bonheur au-delà des conventions et d'un conformisme qui encourage le mensonge et la joie de façade...

A travers les rituels, les passages obligés Maïté Sonnet réussit à évoluer sur ces deux plans sans jamais se prendre les pieds dans le tapis, et nous livre un joli film sensible, tactile, situé dans un décor sublime, et réussit à offrir un point de vue sur la fragilité des sentiments, tout en nous les montrant en action...

 

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Published by François Massarelli - dans Court métrage
10 novembre 2022 4 10 /11 /novembre /2022 18:09

On tourne une scène intime, pour un film assez typiquement Européen (le réalisateur parle en Allemand, mais aussi en Anglais et parfois en Français, à des techniciens et des acteurs qui sont de plusieurs nationalités. La tension est palpable, c'est un tournage de nuit ou plutôt de fin de matinée, pour obtenir la bonne lumière pour filmer les ébats d'un jeune couple. Outre les acteurs et techniciens, le metteur en scène montre une certaine impatience avec la coordinatrice d'intimité, chargée de maintenir les acteurs devant se dénuder et entrer en contact pour mimer un acte sexuel... Une attitude qui va avoir de réelles répercussions...

Le film est assez atypique, puisqu'il montre l'envers du décor d'une façon qui a rarement été aussi troublante: en effet, la coordinatrice d'intimité est non seulement jouée par une actrice, mais cette actrice est justement la coordinatrice d'intimité sur le plateau de Luis Schubert! Elle a apporté à son rôle (intégralement joué en Anglais, mais Julia Effertz est Allemande) une véracité étonnante... Derrière la tension forte entre le réalisateur et elle, l'équipe semble jouer une comédie: les techniciens ont bien compris que leur matinée sera peut-être compromise à cause de l'ambiance et la scène, de par l'humeur générale, devient presque une comédie...

Sauf que c'est un drame si on considère le point de vue des acteurs: sensés jouer la sensualité d'une scène intime, un petit câlin matinal, ils vont se retrouver en conflit corporel. L'acteur prend l'initiative de toucher sa partenaire à un endroit imprévu et la querelle qui s'ensuivra entre réalisateur (qui a poussé le jeune homme à sortir du script) et la coordinatrice les mettra très mal à l'aise. A la fin, l'amour tourne court et la scène sera filmée dans une grande violence... Et ce n'est plus, mais alors plus du tout une comédie.

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Published by François Massarelli - dans Zizi Panpan Court métrage
30 janvier 2022 7 30 /01 /janvier /2022 09:11

Quand Sam (Noée Abita) et Lucile (Manon Valentin), deux lycéennes, rencontrent Troy (Andranic Manet), le nouveau du lycée, l'une d'entre elles a une révélation: ce grand gaillard un rien effrayant (il a une tête de psychopathe, mais il a surtout un comportement sérieusement limite) devient son petit ami, et la séduit en lui montrant qu'elle peut le frapper autant qu'elle veut, il ne sentira rien... Très vite, ils deviennent la cible de moqueries prudentes...

L'initiation amoureuse, ici, en prend sérieusement un coup: les deux tourtereaux se séduisent à coups de beignes, du moins sur les autres: car si Troy a la batte qui le démange, on ne le verra jamais taper sur sa petite amie... C'est un contre-pied ironique qui nous est montré ici, renforcé par un recours à la musique doo-wop. Et les ralentis dans certaines scènes de groupe et d'exaltation, accompagnés de cette musique des années 50, font sérieusement penser à Martin Scorsese.

L'interprétation de ce court métrage est plutôt soignée, et Noée Abita (qui commence à se sentir à l'aise, semble-t-il, dans les initiations sexuelles, disons, "alternatives"!) est aussi intéressante que son partenaire: on voit bien que pour Sam, le choix est entre une attirance fascinante, et une vie sans problèmes; et elle sait que la rencontre avec Troy aura un impact sur toute sa vie... Nouveau venu, Andranic Manet a un jeu tout en intériorité qui lui fait par moment ressembler à... Grimsrud, le psychopathe interprété par Peter Stormare dans Fargo. Ca doit être la batte de base-ball.

 

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Published by François Massarelli - dans Court métrage
16 décembre 2021 4 16 /12 /décembre /2021 08:12

Sur une route entre Périgueux et Bordeaux, pendant l'été, un car a un accident. Parmi les passagers, deux sont particulièrement pressés: l'une qui a sans doute un traitement pour un cancer du sein (elle a déjà subi une ablation du sein droit et bien qu'elle tente de le dissimuler ce sera vite évident) et un homme qui a un bracelet électronique, dont les sorties sont sans doute comptabilisées avec une rigueur implacable. Ils décident de partir ensemble et de joindre le village le plus proche à travers bois... Ils n'arriveront jamais. Une fois en pleine nature, les sens de Lupa, la jeune femme, commencent à s'éveiller étrangement...

Ce n'est pas un film d'horreur, mais c'est un court métrage très intrigant, dans lequel la danse est menée par l'actrice Pauline Lorillard: dans le rôle de Lupa (un nom ô combien explicite, mais ce n'est pas une histoire de loup-garou): après avoir été autour de l'accident une jeune femme inquiète, aux abois, elle se débarrasse peu à peu de ses complexes et de ses vêtements, ainsi que de ses manières de citadine. Le garçon est bourru, mais un renversement des rôles se passe, sous nos yeux, dans l'eau d'une rivière qu'on traverse et qui s'avère bien plus profonde qu'il n'y paraissait... 

Derrière ce conte superbement rythmé, qui a la bonne grâce de n'en dire jamais trop, on est conquis par l'étrangeté et la simplicité directe de l'action, par le jeu sans embarras de son actrice principale aussi. C'est un conte de liberté absolue, de reconquête de l'animalité derrière une humanité grise, et bien sûr ça se finira mal, même si on peut rester un peu en arrêt devant l'énigmatique situation qui nous est présentée. Une cinéaste à suivre...

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Published by François Massarelli - dans grr Court métrage