Une cigogne fait son travail, qu'elle aime particulièrement: elle apporte bébé après bébé, et on lui fait un merveilleux accueil, avec un petit verre par-ci et un petit verre par là... Pendant ce temps, chez daffy Duck on attend justement un heureux événement. Du moins madame (Daphné, en l'occurrence), pas monsieur. Celui-ci est clairement décidé à empêcher la venue de l'oiseau de malheur...
Au-delà du fait que le film repose sur la croyance infantile plus qu'enfantine de la légende de la cigogne apportant les enfants à leurs parents, c'est noir, très noir même! Car Daffy Duck, prêt à tout, ne veut absolument pas d'un nouveau bébé, et le fait savoir... Sa détermination nous rappelle de quelle façon il accueillait (avec la plus sourde angoisse) l'idée d'aller servir son payx dans un court de Bob Clampett. Plutôt que lâche et minable, au moins on l'aime assez facilement quand il est aussi vindicatif. L'animation est très adéquate...
Et puis il y a des crocodiles dans la cave. On n'en discute même pas l'implacable logique...
C'est la saison de la chasse... au canard. Elmer Fudd est bien décidé à participer, mais Daffy Duck, sans doute en mémoire de sa première apparition, est lui aussi bien décidé à s'opposer...
Le fait est entendu: passé 1948, Daffy Duck perd quasiment tout son intérêt, sauf quand il devient la proie de la méchanceté de Chuck Jones... Ici, il est donc ce mollasson qui rate tout, et c'est une trahison totale de l'esprit de la création de Tex Avery et Bob Clampett... Ce qui est d'autant plus paradoxal qu'on revient ici aux fondamentaux.
Il y a juste à la fin une allusion à l'irrésistible danse loufoque du personnage, mais qui ne cadre pas avec le reste. Pour finir de l'assassiner, je concluerai en disant qu'en plus c'est d'une laideur assez repoussante...
Daffy Duck se rend à la plage avec sa petite amie, Melissa: elle ressemble à Veronica Lake, je ne sais pas si Veronica Lake était encore dans les mémoirs en 1953... La jeune cane est épatée par un autre canard, un body-builder, ce qui met une pression phénoménale sur Daffy...
Il fut un temps lorsque Daffy Duck était un héros viable, ou pour le moins étrange... Il était comme son surnom le laissait entrevoir, particulièrement loufoque... Puis sans raison, il est devenu cette chiffe molle, ce loser même pas magnifique, qui doit toujours passer derrière les autres et faire preuve de mauvaise foi. ...L'ombre de Donald?
En 1942, Norm McCabe avait repris l'unité "Looney tunes" de Bob Clampett, donc en strict noir et blanc, et tournait des films d'une sauvagerie et d'une absurdité à sans doute faire pâlir le maître lui-même... Celui-ci, qui met Daffy Duck aux prises d'un Dr Jerkyll, en est un exemple notable...
Daffy Duck est donc en quête d'une certaine "Cholé" à laquelle il doit remettre un télégramme. Il se retrouve dans la vaste demeure d'un certain Dr Jerkyll, qui est on s'en doute bien, en train de travailler sur la séparation du bien et du mal chez un être humain. Le reste est du grand n'importe quoi...
Alors que les Merrie Melodies, à ce stade de l'histoire de l'unité de production de Leon Schelsinger à la Warner, étaient devenues particulièrement raffinées, les Looney tunes, toujours en noir blanc pour quelques mois encore, restaient des films moins sophistiqués, dans lesquels les gags et l'animation partaient dans le délire, dans les grandes largeurs.
Dans un endroit (très) reculé des montagnes du Sud-Est des Etats-Unis, on s'apprête à fêter Thanksgiving... Pour sortir la dinde de ce pétrin, Daffy Duck décide de l'aider à ne pas prendre de poids: régime, sport, etc... Pendant ce temps, le canard de son côté commence à s'enrober de façon évidente...
L'animation d'Arthur Davis est toujours hautement originale, dans la mesure où l'animateur, réalisateur seulement sur une courte période, n'a pas eu le temps contrairement à ce que l'on pourrait dire de Tex Avery, Bob Clampett, Frank Tashlin, Friz Freleng et Chuck Jones, de poser sa marque... On est souvent surpris par le design à la fois rond et peu harmonieux, ces personnages aux traits outrageusement caricatureux, mais qui allaient bientôt être balayés par le style anguleux défendu par le studio UPA et repris bientôt dans toutes les unités de dessin animé...
Ici, la cible de son humour, au-delà d'un Daffy Duck encore vivace et d'un dindon particulièrement bas de la crête, ce sont les habitants des montagnes du Sud, ces habitants du Kentucky ou d'ailleurs, à la culture si particulière. Les clichés ici abondent: les pipes en bois, le cruchon, les pieds nus, les gens qui sont constamment en train de se tirer dessus de propriété en propriété... C'est vachard et drôle. Le style de Davis n'a pas vraiment eu le temps de se cristalliser et c'est bien dommage...
Deux hommes meurent de faim, en plein hiver, dans une cabane... Ca nous rappelle forcément quelque chose, et d'ailleurs l'un d'entre eux voit l'autre, son frère jumeau, sous la forme d'un appétissant poulet... Mais un représentant arrive, qui vend bien sûr des livres de cuisine (!)... C'est Daffy Duck, dont la condition de canard va lui jouer des tours...
C'est un superbe film, dans lequel Freleng joue à fond sur la dynamique entre d'un côté deux hommes assez bas du front, les deux sont d'ailleurs un dérivé de Yosemite Sam, avec son maquillage repris à Eric Campbell, et de l'autre un canard cinglé: c'était Daffy avant que Chuck Jones n'en fasse un insupportable loser geignard. Entre les deux, pour arbitrer en quelque sorte, une souris extrêmement rigolote...
L'humour noir ici n'est pas un vain mot, j'ai déjà fait plus hait une allusion à la reprise de la situation sordide de The gold rush, de Chaplin, qui joue autour du cannibalisme, et le cynisme du film, et la façon dont il joue avec les tabous, sans parler de la peinture terifiante et hilarante de la malnutrition... Le tout impeccablement mis en scène par un maître du rythme, en pleine possession de ses moyens.
Daffy Duck se rend au Mexique, pour y faire du tourisme, et il commence par un petit passage dans un débit de boisson, où son premier contact avec la culture locale passe par une boisson tellement épicée, qu'il en perd connaissance... Ensuite, il se rend dans une corrida, dont il ne comprend pas les règles ("ce taurau est un nul, il a raté le toréador"); ayant vexé la bête, il est réduit à le combattre...
C'est un étrange film, une sorte d'anachronisme concernant Daffu Duck, dont les différents réalisateurs de la WB étaient en train de changer considérablement l'ADN! Pendant que McLimson l'assagissait tout en l'affadissant, Friz Freleng le transformait en un personnage falot, aigri et mesquin, alors qe Chuck Jones en faisait un éternel insatisfait, victime de la malice de Bugs Bunny notamment, ou faut protagoniste (dont le faire-valoir Porky Pig avait souvent plus de jugeotte et de valeur...)... Pas Arthur Davis qui restait relativement fidèle au taitement initial: Daffy Duck, chez lui, reste donc (sans atteindre la folie manifestée chez Tex Avery, Frank Tashlin et Bob Clampett) un personnage fou, parfois furieux, souvent incontrôlable et dont la mesquinerie n'est qu'une manifestation de son hyperactivité...
Daffy Duck interprète un détective, China Jones, qui enquête à Hong-Kong, dans une mystérieuse affaire de disparition, qui réussit à être si embrouillée qu'elle n'a ni queue ni tête...
C'est un festival de tous les clichés possibles et imaginables du genre d'intrigue dont les films de la série Charlie Chan étaient nourris... C'est un film bien moyen, mais qui se laisse voir. Ce genre de court métrage en forme de commentaire sur un genre cinématographique précis était plutôt l'apanage de Chuck Jones, dont parfois le style de ce film se rapproche...
Daffy Duck décide de ne pas suivre ses congénères qui partent tous vers le sud, et il ignore leurs mises en garde, pour voler au contraire vers le nord (pour motiver sa quête il montre un encart dans un journal qui montre une jeune femme à la silhouette mise en valeur, surnommée la "snow queen"...).Mais les conditions polaires auront raison de sa détermination, et il finira par se réfugier dans une cabane à l'intérieur de laquelle vivent un renard et une fouine. Inutile de dire que ces derniers sont motivés par l'hypothèse de manger du canard...
A partir de là, c'est le bon vieux Daffy Duck, le canard crétin donc, qui prend le devant. J'ai souvent parlé des deux identités de Daffy et de cette impression que le héros tel qu'il avait été remodelé par Chuck Jones manquait de substance: en gros, c'est un minable. Mais ici, il redevient un canard-dynamo pour quelques brefs gags, tel que Tex Avery et Bob Clampett l'ont inventé quelques années auparavant...
Se rappelant qu'il est un canard, Daffy Duck se rend vers le Sud. Lors d'une escale, il souhaite demander à un confrère l'hospitalité, avant de se rendre compte qu'il est devant un canard empaillé: il décide néanmoins de squatter la belle demeure, et entre en conflit avec le chien du propriétaire, qui incidemment est Porky Pig...
C'est un film assez rare et pas déplaisant du tout, mais qui a un souci d'identification du méchant: parmoments, il s'agit de Daffy Duck lui-même, aux depens d'un chien asez rigolo, qui est bien campé, mais étant doux et fataliste, il n'a pas vraiment inspiré le metteur en scène. Porky disparait aussi vite qu'il est arrivé... Et sinon, comme très souvent chez Freleng, qui partage ce trait avec William Wellman, les meilleurs gags ont lieu hors champ.