Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 février 2022 3 16 /02 /février /2022 18:04

La famille Atreides est désignée par l'empereur pour gérer désormais la planète désertique Arrakis (également connue sous le nom sans ambiguité de "Dune"), là où se trouve la précieuse Epice... Mais c'est un piège et non un cadeau, car le baron Harkonnen, ennemi mortel de la famille Atreides, ca utiliser l'opportunité pour les attaquer. Leto Atreides (Oscar Isaac) est fait prisonnier, mais sa concubine Jessica (Rebecca Ferguson) et leur fils Paul (Timothée Chalamet) parviennent à s'enfuir. Leur but: rejoindre le peuple des Fremen, dans le désert, pour s'allier à eux...

C'est sans espoir: quel que soit le metteur en scène, quel que soit le style (opéra grandiloquent pour Lynch, pieds sur terre et physiquement logique pour Villeneuve), je suis aussi réfractaire à l'univers de Dune que je l'ai toujours été, et incapable de prendre autrement que par la rigolade ces fronçages de sourcils si sérieux que, je n'en doute absolument pas, l'équipe a certainement pris au premier degré. Je l'espère pour eux, en tout cas. 

Cela dit, on finit, après quarante-cinq minutes d'exposition, par prendre du plaisir, un plaisir essentiellement esthétique, devant ce film lent et majestueux, où Denis Villeneuve ne peut s'empêcher de toujours sembler prendre le point de vue de l'observateur étranger, un observateur souvent fasciné comme pouvait l'être par exemple la linguiste de The arrival...

Apparemment, il y aura une suite. Notez que je m'en fous.

Sinon, il y a aussi des vers géants.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Denis Villeneuve Science-fiction
25 octobre 2020 7 25 /10 /octobre /2020 22:40

Au Canada, deux jumeaux reçoivent une quête en héritage de leur mère (Lubna Azabal) récemment décédée: ils doivent retrouver leur frère, né dans un pays qui aurait pu être le Liban 40 années auparavant, et enlevé à sa mère à cause d'un contexte religieux douloureux. Ils n'en ont jamais entendu parler... Ils doivent aussi retrouver leur père, dont ils ne savent rien (si ce n'est que leur mère leur a toujours dit qu'il était mort durant la guerre), et remettre aux deux hommes, chacun, une lettre... Jeanne (Mélissa Désormeaux-Poulin) se met en route, mais Simon (Maxim Gaudette) reste en retrait, toute cette aventure lui rappelle trop bruyamment que sa mère n'a pas été là pour lui aussi fortement qu'il l'aurait voulu... Et sur place, Jeanne va découvrir que les plaies du passé ne sont toujours pas refermées.

Le film alterne les flash-backs, qui ont l'étrange mais séduisante manie d'en dire plus au public qu'aux protagonistes, et le périple initiatique des deux jumeaux, qui vont apprendre à connaître et comprendre le douloureux parcours de leur mère: Chrétienne dans un pays divisé, mais confrontée lors de la quête de son fils à la façon dont les siens tentent de faire régner la terreur, elle a fini par aller de l'autre côté et accomplir des missions de terrorisme pour les musulmans. Arrêtée, elle a été torturée et violée durant quinze atroces années dans une prison... Et le film, bien sur, se refuse à choisir son camp entre les combattants d'un conflit meurtrier, saisi dans toute l'horreur de sa vérité atroce, avec un réalisme d'urgence, par un metteur en scène doué, mais jamais frimeur.

A ce titre, les tours de force abondent, sans jamais trop faire dans la pyrotechnie, à une exception sans doute: la scène de la prise de conscience se déroule dans un bus arrêté en pleine région musulmane par es Chrétiens. Nawal Marwan qui voyage incognito est soudain plongé dans l'horreur: exécutions sommaires, puis fusillade et enfin mise à feu du bus avec les derniers survivants dedans... une scène atroce, qui s'achève par la mort d'une enfant, fusillée à bout portant.

Loubna Azabal, qui doit incarner la même personne sur une distance de quarante années à peu près (mais cette donnée chronologique reste volontairement floue), porte le film sur ses épaules, et interprète avec une impressionnante conviction le rôle de Nawal Marwan. A travers toutes les horreurs qu'elle vit, commencées par un amour mal venu (Nawal était amoureuse, et enceinte, d'un musulman, qui sera exécuté sous ses yeux pas ses propres frères), le personnage porte en elle toute la douleur du monde, et finira par comprendre (et nous avec, au terme d'un périple hallucinant) que l'horreur ne cesse jamais, et qu'on risque fort de l'emporter avec soi où qu'on aille, y compris quand on immigre au Québec... Les deux jumeaux, qui sont fort différents, représentent tous deux deux options face au problème qui leur est présenté: une indifférence bien pratique, mais frustrante pour Simon, qui finira par suivre sa soeur dans la quête impossible qui leur est présentée... Et une soif de s'accomplir pour la mathématicienne Jeanne qui sait que l'inachèvement de sa quête devrait forcément la frustrer intellectuellement, mais qui va très vite se heurter à un mur, venant en touriste remuer le passé dans un pays aux blessures encore vives.

Enfin, et ce n'est pas rien, le film de Villeneuve truffé de références aux maths (un protagoniste dit à un moment que les mathématiques pures, c'est de devoir résoudre des problèmes insolubles, qui vont déboucher sur des problèmes insolubles...) choisit de démontrer que parfois, 1 + 1 = 1.

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Canada Denis Villeneuve
2 janvier 2018 2 02 /01 /janvier /2018 16:16

Un sicario, ou "sicaire" en Français, est un tueur à gages. Le terme, à en croire le film, serait utilisé pour désigner des hommes et des femmes qui tuent pour le compte d'organisations liées au trafic de drogue, mais au niveau international. Le mot était à l'origine utilisé pour désigner des tueurs de l'époque antique, qui pratiquaient une certaine forme de terrorisme sur ceux dont ils estimaient qu'ils manquaient de piété. L'énigme posée par le titre sera bien sûr expliquée, mais elle n'est pas la seule interrogation du film: chez Denis Villeneuve, la déstabilisation est une marque de fabrique, le malaise qui en découle aussi. Pour preuve, l'introduction fulgurante de Polytechnique, le meurtre inattendu qui ouvre Incendies, ou bien sur l'étrange séquence érotique d'introduction de Enemy... Dans Sicario, tout commence par la vision d'un quartier d'une ville d'Arizona, en plein jour, autour duquel se déploie une unité d'intervention du FBI. Ils investissent une maison, nettoient tout, et font une découverte hallucinante: dans les murs de la maison, il y a des cadavres, exécutés et conservés en l'état. Pour couronner le tout, une explosion quelques minutes plus tard emporte la vie de deux agents.

Kate Macer (Emily Blunt), qui fait partie justement de cette équipe d'intervention, est révoltée par ce qu'elle a vu, et déterminée à se mettre en quête des responsables du massacre. Son supérieur la recommande à une équipe de choc, menée par Matt (Josh Brolin), un dur à cuire de la CIA... en tongs. Sitôt la mission commencée, Kate se rend compte qu'elle est dans une situation délicate: le protocole n'existe plus, les missions deviennent floues, l'équipe s'attache les besoins de barbouzes des plus pittoresques (Dont des Texans avec des Stetsons, qui ressemblent plus à des rednecks dans une partie de chasse entre deux barbecues). Partie pour une intervention à El Paso, elle passe en réalité la frontière et se retrouve dans la dangereuse ville de Juarez, haut lieu du trafic de drogue et du gangstérisme. Et puis il y a l'énigmatique Alejandro (Benicio Del Toro): silencieux, constamment endormi, qui est-il, et que est son rôle? Beaucoup de personnes le connaissent, et font même allusion à un passé douloureux, ce qui ne nous donne pas beaucoup plus d'informations. Mais Matt lui fait manifestement confiance... Ce qui n'empêche pas Kate, laissée systématiquement dans le flou par ce dernier, de se poser beaucoup de questions.

Le malaise n'attendra pas: épousant le point de vue de Kate qui avance à vue de nez dans un bourbier moral, nous nous rendons vers des lieux dont on n'imagine pas l'horreur (Le maire de Juarez a particulièrement peu apprécié le film, qui s'inspire d'un événement de 2010, lorsque les cartels avaient procédé à la punition publique de certains hommes, dont les corps pendus et mutilés avaient été retrouvés au petit matin au vu et au su de tout le monde). Tout et tous deviennent louches, et comme le dit un personnage à Kate, "je vous déconseille de rester sur votre balcon pendant un certain temps"... Le danger est partout. 

La mise en scène, elle, est comme on dit efficace, Villeneuve ayant fait ses preuves, mais distille l'angoisse par un mélange constant de timing, de précision, de lenteur et quelques soudaines embardées: toujours sous contrôle, et pour être franc, il y en a assez peu. Mais il utilise aussi le signe cinématographique, comme il l'avait fait dans Incendies en plaçant quelques éléments et indices qui prenaient du sens au fur et à mesure. Et bien sur, comme tant de thrillers avant Sicario, celui-ci se situe sur le terrain de la morale avant tout, en amenant un personnage, celui de Kate déterminée à punir les responsables d'un massacre, à interroger le bien-fondé des actions auxquelles elle participe, mais aussi à se retrouver entre un ange gardien et une menace.

Le problème pour elle étant que chez Denis Villeneuve, on le rappelle, il n'est pas rare que 1 + 1 soit égal à 1. Et comme elle finit à un moment par être elle-même égale à zéro (le point de vue change brusquement, et Kate nous échappe...), le spectateur est bousculé dans ses derniers retranchements. De plus, des séquences en apparence totalement étrangères à la situation nous présentent, dès le premier tiers, la petite vie tranquille de la famille d'un policier Mexicain, Silvio. Son épouse, son fils qui aime tant le football, ses siestes... Quand il rejoint l'intrigue principale, ça fait mal, très mal, et ça nous rappelle volontiers Traffic, de Soderbergh.

Voilà, ce film qui doit aussi beaucoup à l'univers de David Fincher dans son déroulement (Il y a un parallèle entre le Brad Pitt de Seven et Kate Macer, deux novices confrontés à un système dont ils ignorent tout, au service d'une cause qui les mobilise tout entiers), finit par installer son metteur en scène à un niveau d'excellence proche de son modèle. 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Denis Villeneuve Noir
4 novembre 2017 6 04 /11 /novembre /2017 09:08

On l'attendait au tournant. Non seulement le film, mais aussi et surtout son réalisateur surdoué, Denis Villeneuve... Mais donne une suite à Blade Runner? C'est le genre de projet dont on entend vaguement parler, parce que les têtes pensantes des studios, et les scénaristes de tout poil, passent finalement leur temps à lancer des projets en l'air. C'est un passe-temps, un exercice, une déformation professionnelle... Et quelques fois, une suite sort, qui embarrasse tout de suite, et tout le monde se retrouve face à un objet gênant, vaguement lié au film initial, mais dont on aimerait nier l'existence. Des exemples? 2010, de Peter Hyams... ou Son of Kong, de Ernest Schoedsack! Mais ce film n'entre pas dans cette catégorie...

Le résumer, vraiment? Disons que le titre ne ment pas: ça se passe bien en 2049, dans le futur de l'intrigue de Blade Runner. Et la chasse aux replicants est toujours d'actualité. Sauf que la donne a changé: d'une part, les vieux replicants, ceux qui étaient pourchassés dans le film de Ridley Scott, et se battaient pour trouver une trace d'indépendance face à une vie programmée pour ne pas durer très longtemps, sont du passé. Place aux "nouveaux" robots (l'insulte peu affectueuse qui leur est adressée, "skin-job", est reprise du premier film), qui ont été conçus par une nouvelle société qui a supplanté Tyrell industries, sont obéissants. Mais il faut encore faire la chasse aux anciens, les Nexus 7 et 8, des anciens Tyrell plus perfectionnés qui ont survécu, et l'ironie est que cette tâche incombe aux Blade Runners, dont tout le monde sait bien que ce sont des Replicants. Leur travail, personne d'humain ne voudrait le faire...

Le Nexus 9 K (KD6-3.7), interprété par Ryan Gosling, fait partie de ces agents dévoués et efficaces... et détestés. On le rencontre en pleine mission, il s'infiltre chez un fermier qui vit au nord de l'état de Californie, un certain Sapper Morton. Il l'élimine, puis découvre quelques étrangetés sur le site de sa ferme. Pour commencer, il y a un arbre d'un certain âge... Au pied duquel un coffre a été enterré. Une fois récupéré, il s'avère qu'il contient les restes d'une femme. Une replicante avec un détail peu banal: elle a subi une césarienne...

Voilà K parti à la recherche d'un bébé qui aurait, selon toute vraisemblance, environ une trentaine d'années. Un secret bien gardé qui d'une part excite la convoitise de Wallace, l'industriel florissant (Jared Leto) dont l'entreprise a supplanté celle de Tyrell; si les replicants peuvent se reproduire, alors c'est tout bénéfice pour son entreprise qui cherche justement à s'étendre au-delà de la terre. Mais la nouvelle inquiète aussi, et en particulier la supérieure de K au LAPD (Robin Wright), qui craint une guerre entre les replicants et les humains...

Difficile de raconter ce film sans entrer dans le détail, et les détails ne manquent pas... Ils sont autant ce petits cailloux, qui mènent vers une vérité complexe et improbable. Disons qu'on a l'habitude avec Denis Villeneuve, des énigmes un peu délirantes qui structurent ses films tout en les dotant d'une chronologie inventive... A ce sujet, l'énigme est bien là, mais n'occasionnera pas de maux de têtes cette fois-ci, pas plus que la chronologie. Ce qui est bien plus intéressant, c'est le temps dévolu à la vie privée, voire intime, de K. son appartement, dans lequel il a installé une petite amie virtuelle, vendue par Wallace industries (Ana de Armas); il vit comme vivrait un homme, et vient justement d'acheter une extension qui lui permet d'emmener sa petite amie partout. Celle-ci aimerait d'ailleurs lui donner un nom, et suggère le premier qui lui vient à l'esprit: "Joe"... Et il a des souvenirs: en bon replicant, il sait que ceux-ci lui ont été implantés, mais... un fait troublant dans son enquête va lui indiquer que le contraire est possible: sur l'arbre situé dans la ferme du début du film, est gravée une date. Cette date, K la connaît pour l'avoir croisée, associée à un souvenir d'enfance cuisant...

Ce désir d'humanité qui va motiver K pour aller jusqu'à croire qu'il est l'enfant né d'une replicante, est rendu possible par le fait qu'un gigantesque black-out survenu dans le passé a considérablement brouillé les cartes de ceux qui tentent de tenir à jour la population des robots. Du coup, on est devant ce film, face à un être presque humain, qui cherche à prouver sa part d'humanité, et qui la cherche jusque dans les moindres recoins d'un passé mythique. Il y a effectivement de quoi faire un bon film là-dedans, et sans surprise, Villeneuve accomplit sa mission avec flamme, avec talent, et avec une efficacité impressionnante. Et il n'oublie pas la dette inévitable à Blade Runner de Ridley Scott, dont l'intrigue lointaine sert de point de départ en même temps que mythe fondateur (Des acteurs reviennent, ou plus ou moins: Harrison Ford bien sûr, mais aussi Edward James Olmos, et d'une certaine façon l'infortunée Sean Young).

Reste que l'un des éléments les plus importants du film de Scott est ici monté en épingle, au-delà même du film: si pour les nouveaux replicants comme K, ou Luv (Sylvia Hoeks), l'assistante particulièrement dévouée de Wallace, leur nature ne fait aucun doute, on se souvient que le fil rouge des interrogations du film de Scott était de savoir si Deckard (Harrison Ford) était ou non un replicant. Cette interrogation se prolonge sur Blade Runner 2049, et fait que chaque personnage, y compris ceux qui à un moment ou un autre parlent de leurs souvenirs, devient forcément suspect d'être un robot. Un robot qui sait ou ne sait pas, qui il ou elle est. Une presque humanité parallèle, s'interrogeant sur son être, et sur ses mythes fondateurs, à la recherche de réponses qu'elle n'aura jamais. On tourne donc irrémédiablement mais glorieusement en rond, et la science-fiction reste donc sur ses fondamentaux, dans un film qui est visuellement parfaitement réussi. 

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Science-fiction Denis Villeneuve Ryan Gosling
19 mai 2017 5 19 /05 /mai /2017 10:54

Il ne sert à rien de refaire l'histoire... Néanmoins, découvrir ce film après avoir vu toute la suite de la carrière de son metteur en scène donne une drôle d'allure à son premier long métrage, dans lequel on s'évertue à chercher des indices, à construire une lecture, inévitablement inspirée des dédales mis en place par le réalisateur dans Incendies, Prisoners, Arrival, et surtout, surtout, dans Enemy. Pourtant le film que voici s'avère assez linéaire, tout en admettant qu'il y a effectivement de quoi s'amuser un peu à chercher la petite bête...

Pour commencer, l'intrigue, qui rappelle vaguement Fearless de Peter Weir (Un autre film à thèse ET à tiroirs) se base sur un accident de voiture subi par l'héroïne, Simone Prévost (Pascale Bussières). Elle conduit, s'endort au volant, et se réveille la tête en bas, commotionnée, mais vivante. elle s'extirpe avec difficultés de son habitacle de fer et de débris, et marche jusqu'à la route où elle attend qu'une voiture s'arrête. Quand enfin une personne la prend avec elle, il l'amène à l'hôpital, ou elle prend une série de décisions: elle était en partance pour Rome, elle a décidé de ne plus partir, mais n'en informera presque personne. Elle vivait seule, elle va faire un enfant. Elle refuse depuis qu'elle le connaît l'amour de son ami Pjhilippe (Alexis Martin), mais c'est à lui et à lui seul qu'elle annonce son intention de rester au Québec, de devenir mère, et... elle a d'ailleurs décidé qu'il serait le père.

Deux lectures sont donc possibles.

L'une, directe, prend en charge le symbole de renaissance, nous permettant de suivre les aventures d'une femme qui reprend le contrôle de sa vie... Comme elle le fait avec son petit caractère impulsif bien à elle, le film va déboucher sur une comédie classique, entre les exigences d'une femme au caractère bien trempé, et les hésitations d'un homme certes amoureux, mais qui ne se voit pas solder ses sentiments pour devenir distributeur de sperme... tout en admettant que la situation est, sur le coup, bien tentante. Pour compliquer cet aspect, il est en couple, mais avec une femme qui, à part dans une apparition éclair, et comme partie de la conversation entre Simone et lui, disparaît quasi complètement du film.

Et sinon, les deux amis vont se mettre en quête d'un endroit, un désert, pour concevoir l'enfant. Ils se rendent à Salt Lake City pour aller dans le désert de sel, et vont s'y retrouver confrontés... à rien: juste l'un et l'autre, la vérité des corps, et l'impossibilité de faire face à leur "mission". Et du même coup, peut-être, se confronter à un début de prise de conscience de leurs sentiments, de la possibilité de s'aimer pour de vrai au lieu d'un rapide rapprochement à caractère utilitaire.

Ils vont surtout, comédie oblige, se faire bien arnaquer... Le chauffeur de taxi qui les a amenés voyant des proies faciles, utilise son pouvoir pour les faire chanter, et finalement ils vont devoir revenir à la civilisation par leurs propres moyens. Une séquence à l'aéroport, lorsqu'ils attendent toute une nuit leur vol pour le Québec, reprend la symbolique de départ et redistribue les cartes: ils s'endorment sur un banc dans la salle d'attente, ils trouvent un mini-hôtel à la japonaise, c'est à dire juste un caisson avec un lit tout confort. Ils s'installent, ne parviennent pas à dormir, et... Simone va acheter du mescal, ils se saoulent, mais Philippe tient bon: il ne veut pas céder au désir de la jeune femme. Pourtant un long passage le voit rester seul en attendant son amie (Il ne sait pas qu'elle est partie acheter une bouteille), et...il joue, seul dans son cocon, à imiter un corps en apesanteur. A force de tourner autour de l'enfantement, il finit par se prendre pour un foetus... il a fini par être la responsabilité de son amie, particulièrement dirigiste. Et pourtant, l'histoire se finira mal... une fois rentrée, rejetée par Philippe, Simone comprend enfin ses sentiments à son égard, et elle lui demande de venir chez elle: il ne pourra pas le faire car il va faire une mauvaise rencontre: trois voyous le mettent dans le coma.

Voilà, une intrigue qui permet un portrait de femme forte, qui prend en main son destin et tente de se projeter en mère célibataire, avant de se rabattre, trop tard hélas, sur la vérité de ses propres sentiments. portrait ironique, qui s'inscrit dans une renaissance et une recherche d'un nouveau départ (Couper les ponts, choisir son destin, aller dans le désert)... Mais qui passe par la mort.

Et c'est là que le film ouvre (Sans nécessairement les emprunter) des pistes autour de la mort: après son accident, Simone saigne du nez dans la voiture du bon samaritain. On retrouve ce motif dans le désert quand elle reçoit un coup de portière du taximan indélicat: un gros plan nous montre le sang qui tombe sur sa robe. Et comme celle-ci est jaune... Quelques instants plus tard, Simon qui s'apprête à quitter le désert, voit un cadavre calciné. On n'en saura pas plus, mais cette présence lancinante de la mort nous fait nous poser des questions tout de même, surtout si on a vu les autres films de Villeneuve, ou... Alice ou la dernière fugue de Chabrol! Tout est possible, et si il est tentant de voir en cet accident un nouveau départ, une renaissance, le fait est que tout ce qui suit l'accident tourne autant autour de la mort (Qui rôde), que de la vie (Qui ne parvient pas à s'accomplir puisque en dépit de tous ses efforts, Simone ne parvient pas à ses fins.

Mais en attendant de résoudre ces aspects (Ce qui n'arrivera pas puisque Villeneuve ouvre les portes mais ne lâche aucune interprétation), c'est un premier film attachant, souvent comique, bien venu, et... terriblement Québécois.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Denis Villeneuve
16 avril 2017 7 16 /04 /avril /2017 08:06

Film collectif, assemblé autour d'une vague trame, Cosmos a tout de l'exercice de fin d'études, sauf que dans ce cas ce sont six exercices... De six courts potentiels, on a fait un long, en tenant ces petits bouts d'histoire de rien du tout avec un chauffeur de taxi, qui d'ailleurs a droit à son court métrage lui aussi, à la fin du film. Certaines des intrigues sont drôles, d'autres intrigantes, d'autres un peu lourdingues...

Une jeune femme qui a acheté une voiture pour un ami demande de l'aide à un chauffeur de taxi pour démarrer. Elle va ensuite rejoindre son ami, un homosexuel qui vit reclus et hésite à se rendre à un test de dépistage. Un jeune cinéaste primé à l'étranger mais inconnu dans son Québec natal a une interview de prévue dans une émission branchée de la télévision locale, et il est (avec raison) très nerveux à l'idée de défendre son projet de long métrage devant des journalistes qui n'en ont pas grand chose à faire. Un serial killer traque sa prochaine victime. Deux anciens amants se rencontrent par hasard, et l'homme est troublé à la nouvelle que la femme s'est fait refaire les seins: il n'a qu'une seule envie, c'est qu'elle lui les montre... Une jeune femme avait prévu de fêter ses vingt ans au théâtre, mais son petit ami lui a posé un lapin. A la fin de la représentation, elle commence à parler avec un homme, septuagénaire. Ils vont littéralement passer la nuit ensemble. Deux chauffeurs de taxi, enfin, devisent de l'avenir devant un petit déjeuner, pendant que des braqueurs de banque volent la voiture de l'un d'eux, et ça va mal finir...

"Cosmos", c'est le nom du chauffeur de taxi du premier segment, qui véhicule dans Montréal un certain nombre des autres protagonistes, et se fait voler sa voiture à la fin. Il est sympathique, philosophe, éternellement optimiste... Le film en revanche est poussif, part dans tous les sens, et bien trop long! Le segment de Denis Villeneuve, pour parler du plus connu (du seul, du moins, à être connu en Europe) de ces réalisateurs, est celui consacré au réalisateur angoissé. C'est une veine satirique pour Villeneuve, un domaine ou on ne l'attend pas vraiment... C'est aussi assez irritant, pour ne pas dire anecdotique.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Denis Villeneuve
13 avril 2017 4 13 /04 /avril /2017 09:54

Le docteur Louise Banks, linguiste de renom, est un personnage solitaire; elle enseigne à l'université et vit isolée dans une volonté évidente de repli sur elle-même... Au début du film, on nous montre le plus grand drame de sa vie: comment sa fille, qu'elle a fini par élever seule, a souffert d'un cancer inopérable, et comment elle l'a accompagnée jusqu'à la mort. Mais l'intrigue principale de Arrival reste bien sûr ce qui se passe à partir du moment où Louise Banks, aux côtés du scientifique Ian Donnelly, est appelée par l'armée Américaine pour participer à une aventure hors du commun que vit désormais l'humanité entière: 12 vaisseaux extra-terrestres se sont en effet installés sur terre, à douze endroits différents, et elle doit entrer en contact avec ceux qui sont stationnés dans le Montana, pour décoder leur langage et entrer en communication avec eux... Mais surtout, elle doit permettre à son gouvernement de faire le bon choix: l'arrivée des extra-terrestres est-elle invasion ou visite de courtoisie? Faut-il répondre militairement ou diplomatiquement?

C'est elle, interprétée par Amy Adams, qui est le personnage central d'un nouveau film de Denis Villeneuve, qui comme souvent nous manipule en nous faisant intervenir contre notre gré dans sa mise en scène... Et cette fois-ci, c'est à la science-fiction qu'il fait appel, pour une intrigue qui sonde deux aspects de l'humanité: le pouvoir du langage (Pas celui de la communication) d'une part, et le choix d'un humain d'autre part. Ce dernier thème est déjà au coeur de bien des films du réalisateur qui nous a montré des êtres face à plusieurs dilemmes: dans Maelstrom, Polytechnique, Incendies, Prisoners, Enemy, Sicario, invariablement les personnages sont dotés de ce libre-arbitre, et les circonstances du choix deviennent l'enjeu principal du film. Mais dans toutes ces oeuvres, le metteur en scène s'est plu à nous embrouiller, notamment en jouant sur la chronologie... Le meilleur exemple de cette tendance est sans doute Enemy, dont les lectures multiples aujourd'hui n'ont pas encore épuisé son capital d'étrangeté.

Ce sera plus simple avec ce film, qui obéit à certains codes de la science-fiction, en nous laissant en particulier appréhender ce qui est toujours un facteur de frisson inégalable, à savoir une nouvelle confrontation avec une civilisation inconnue, sous l'angle non de la guerre, mais plutôt de la rencontre: plutôt Spielberg, donc, que Michael Bay. De quoi se tourner vers ce film avec toute la bienveillance dont nous pouvons être capable, donc... Même si une fois de plus c'est un leurre... Vous ne croyez quand même pas que ce film nous parle vraiment de la marche à suivre au moment de rencontrer les aliens, non?

Et c'est un professeur de langue qui s'adresse désormais à son lecteur: ce film nous parle donc, en le comparant au pouvoir de la science (certes immense), au pouvoir de la science militaire (trop important si vous voulez mon avis), voire au pouvoir de la diplomatie, du pouvoir du langage tout simplement. Un petit bout de bonne femme tient tête à une junte militaire armée jusqu'aux dents (commandée par Forrest Whitaker, un revenant: il est excellent), à un scientifique un peu railleur et dragueur, qui se moque gentiment de la linguiste timide, avant de tenter de la séduire (Jeremy Renner), puis à l'humanité toute entière. Et celle-ci contient en particulier un général Chinois un peu pressé de la gâchette, et elle va expliquer à tout ce monde qu'avant de précipiter quoi que ce soit, et avant de poser n'importe quelle question, il convient d'établir tout ce qui doit être établi: comment pose-t-on une question? A quoi doit-on la reconnaître? Quels sont les sens de chaque item de la question, et comment puis-je les faire passer, car leur compréhension est indispensable au bon déroulement du message. Elle leur fait donc la leçon: pour communiquer, et avant de tirer dans tous les sens à tort et à travers, il convient d'éduquer au langage, de le rendre aussi limpide que possible, et là seulement on pourra communiquer. Bien évidemment, le temps presse, car non seulement l'armée dans la plupart des pays a la gâchette qui démange, mais les populations sont au bord du chaos devant ce qu'elles considèrent comme un risque majeur: toujours cette peur de l'autre...

Le film sera donc assez statique, entièrement ou presque situé au milieu de ce champ du Montana au-dessus-duquel un vaisseau oblong stationne, comme suspendu, et dans des rencontres passionnantes, entre une linguiste, un scientifique fasciné, des militaires éberlués, et deux extra-terrestres nimbés de brume, que les humains ne vont pas tarder à appeler Abbott et Costello! A ce titre, le film passe par une esthétique à la fois jamais vue, et classique, sans rien forcer en terme de morphologie des aliens, et en les rendant jamais trop visibles, deux règles parfaitement indispensables à mon sens. Donc Arrival se pare d'une poésie de science-fiction qui fait merveille, d'un suspense plutôt bien mené.

...et nous mène, bien sûr, en bateau. Ce que, je le dis et le répète, Villeneuve fait systématiquement, et le fait bien car c'est justement le but de ses films. Mais voyez Arrival, traduit si vous voulez mon avis de manière malencontreuse en "Premier contact". Et là, je ne peux absolument pas en dire plus, surtout que j'en ai déjà, certainement, trop dit.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Denis Villeneuve Science-fiction
1 février 2017 3 01 /02 /février /2017 16:15

La seule réplique, entendue plusieurs fois dans ce film de court métrage, est justement "Next floor!", "étage suivant". On y sert un repas gargantuesque à un certain nombre de personnages manifestement importants, aux costumes et aux attitudes qui les mettent clairement au-dessus de la mêlée. Ils mangent assez salement, sans dire un mot, et énormément, pendant que des domestiques, garçons, et musiciens s'affairent autour d'eux. Lorsque, sous le poids de la tablée qui s'empiffre, le sol cède, le personnel se précipite à l'étage d'en dessous, ce qui fait dire dans un interphone au maître d'hôtel: "Next floor". L'opération se répète un certain nombre de fois, sans que ça ait l'air de troubler l'appétit vorace des convives. Jusqu'à ce que...

C'est féroce en effet, et on retrouve une tendance occasionnelle à une certaine forme narquoise d'humour surréaliste... Mais à froid, et le dernier plan, insistant, sur le maître d'hôtel qui a assisté sans sourciller à la scène, et nous regarde avec un léger sourire, droit dans nos yeux de spectateurs, nous fait dire que tout ça n'est pas tant une comédie que ça, finalement.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Denis Villeneuve
29 janvier 2017 7 29 /01 /janvier /2017 18:06

Le deuxième long métrage de Villeneuve commence bizarrement: un poisson qui vit ses derniers instants nous parle, et nous raconte une histoire. On le reverra, entre deux coups de hachoir d'un poissonnier que les élucubrations occasionnelles de l'animal aquatique nous permettent d'identifier comme étant Norvégien. Et Villeneuve étant Villeneuve, il va nous gratifier d'une narration qui va passer par des circonvolutions inattendues...

...A commencer par un avortement: Bibiane Champagne (Marie-Josée Croze), une jeune habitante de Montréal, se débarrasse d'un souvenir encombrant, et même si on peut se demander l'opportunité de nous montrer les conséquences de cet avortement en détail (Accompagné d'une musique absolument inappropriée, on assiste en effet au parcours d'un employé de la clinique qui enveloppe le foetus, puis le met dans un incinérateur...) mais cette indiscrétion va prendre toute sa cohérence lors de la suite des événements.

Bibiane Champagne, donc, est chamboulée, dans son corps et son être, par la décision qu'elle a du prendre. Elle se sent aussi malade que coupable, et malgré l'aide de sa meilleure amie, Claire, elle a du mal à passer le cap. C'est après une soirée trop arrosée qu'elle percute un homme avec sa voiture, et elle est trop saoûle pour y faire quoi que ce soit; c'est après coup que la réalisation de son acte va lui faire revenir sur cette soirée. Et elle va tomber de très haut quand elle apprendra que l'homme qu'elle a percuté est mort, une fois revenu dans sa cuisine après avoir quitté le lieu de l'accident...

Bibiane transfère donc son sentiment de culpabilité et son mal-être de la mort d'un foetus vers celle d'un vieil adulte solitaire... Et va rencontrer le fils de ce dernier, dont elle va tomber amoureuse. Mais comment lui dire la vérité sur sa responsabilité dans la mort de son père?

Je vous laisse apprécier le déroulement, qui réussit à se finir à peu près positivement, mais sachez que Villeneuve se plait ici à poser des jalons inattendus, entre les êtres, comme entre les événements; par exemple, fallait-il qu'autour de Bibiane tout soit Norvégien? Le poisson qui raconte, l'amie Claire, le monsieur mort, son fils... Fallait-il qu'à Bibiane Champagne corresponde la rencontre avec un jeune homme qui s'appelle Evian? Quand Bibiane, au bout du rouleau, se confie à un inconnu dans le métro, elle ne sait pas que le même inconnu deviendra un confident de son nouveau petit ami dans un bar une fois qu'Evian aura enfin appris que Bibiane est la responsable de la mort de son père; et parfois, on verra des scènes à deux reprises, avec un léger changement de point de vue, de montage, voire de nouveaux développements: ainsi dans une scène au restaurant Claire se plaint du fait que le poulpe soit coriace. La première fois, la scène reste autour des filles qui discutent. Mais la deuxième fois, on suit le garçon dans les cuisines: le patron du restaurant se plaint auprès de son fournisseur... Et celui-ci constate que son employé Norvégien, spécialiste en poulpe, n'est pas venue travailler depuis un certain temps.

Le monde est petit décidément, dans ce drôle de film qui réussit par sa poésie et sa loufoquerie, à permettre à son personnage principal de retrouver le chemin de la vie, en dépit d'une évidente tentation de mort. 

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Denis Villeneuve
22 janvier 2017 7 22 /01 /janvier /2017 16:23

Des étudiants effectuent des photocopies dans une université, lorsque un coup de feu, puis d'autres, retentissent. Une jeune femme, touchée, s'écroule: on la retrouvera dans quelques minutes, car le film effectue un flash-back sur le réveil, ce jour-là, du tueur interprété par Maxim Gaudette: il porte le canon d'un fusil à son front. Pourquoi? envisage-t-il de se supprimer? Puis il rédige une lettre qui explique par avance ce qu'il va faire: se livrer à un massacre, puis se suicider; il explique aussi les raisons, du moins ce qu'il considère comme tel, de son geste: une idéologie de la haine des femmes, et la volonté de marquer un coup contre celles qu'il appelle, avec dégoût, les "féministes". Il veut symboliquement leur montrer son opposition à ce qu'elles fassent des études ou aient un métier... Nous assistons aussi à la préparation de Valérie (Karine Vanasse), une jeune étudiante, qui a un entretien important ce jour-là. Sous l'oeil bienveillant de sa colocataire Stéphanie (Evelyne Brochu), elle choisit ses vêtements, aussi sobres que formels, et part pour l'université avec elle. La suite est une succession de scènes vues à travers le point de vue de Valérie, du tueur, et aussi de Jean-François (Sébastien Huberdeau), un étudiant qui suit les mêmes cours que Valérie, mais sans avoir le même sérieux.

C'est froid, volontairement distant, tourné en noir et blanc. Ca rappelle aussi beaucoup le film Elephant de Gus Van Sant, d'ailleurs Villeneuve adopte la même narration, qui passe d'un point de vue à l'autre, en suivant les élèves, et en insérant dans le quotidien d'une école l'arrivée d'un tueur dont nous devinons les intentions. Le choc, fait d'une insupportable violence, n'en est que plus grand. La façon de bouleverser la chronologie est toujours une façon pour Villeneuve de brouiller les pistes (Voir à ce sujet Incendies et surtout Enemy), mais ici, il le fait afin de privilégier ce rapport fort entre son film et le spectateur, qui sans le moindre commentaire, se prend de plein fouet la violence des images, et l'indignation qui s'ensuit.

Mais si Elephant est un geste d'indignation, justement, contre la violence des tueries scolaires, qui sont si fréquentes, et liées à une situation politique particulière, ce film nous parle du Québec, soit un endroit relativement pacifique dans lequel ce type d'événement ne se produit quasiment jamais... sauf en ce jour de 1989, lorsque l'histoire qui est racontée a eu lieu, à l'école Polytechnique de Montréal. Un homme a effectivement débarqué à l'école, et fait un carnage, tuant ainsi 14 personnes et en blessant 14 autres. Créant ainsi les conditions de la peur, du traumatisme pour chacun des survivants, ce qui est évoqué sans ambiguïté dans le film. Comme tant de ses films, Villeneuve nous plonge au coeur de la violence, née de la rencontre entre la réalité et l'idéologie, débouchant sur le chaos de la peur et de la mort. Et en 77 minutes, on ne peut pas détourner les yeux de cette effrayante histoire d'une tuerie motivée par la haine des femmes.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Denis Villeneuve