Une famille de bourgeois se désespère: leur fille (Muriel Evans) a décidé de s'incrire à un concours de miss... Ils engagent un détective spécialisé dans ce genre de cas, Fearless (Charley Chase): sa mission, empêcher coûte que coûte la jeune femme de faire honte à sa famille...
Inutile de dire que ce sera un échec cuisant! Si il est inévitable qu'il y ait ici des images du concours, on échappe à l'évidence (on allait imaginer un concours de maillots de bains...), sauf pour un protagoniste: Charley Chase lui-même qui défile sans vergogne dans une tenue qui nous rappelle qu'il n'avait pas froid aux yeux...
Au propre comme au figuré... Sinon il excelle décidément à donner un aspect sympathique au pire des abrutis: la preuve dans ce film...
Ce film est construit comme un rêve. C'est une description, ici, pas un avis: on passe du coq à l'âne, et on apprend avec un temps de retard qu'en fait on n'est pas dans l'environnement qu'on attendait, comme un rêve rectifie au gré des fantaisies de l'inconscient le contexte dans lequel évolue celui qui rêve. Ce qui, honnêtement, n'étonne pas beaucoup un observateur de la carrière de Chase...
Donc dans un premier temps, donc, Charley est un auteur-compositeur qui tente de placer ses chansons, avant de bifurquer après avoir vendu une de ses oeuvres à un révolutionnaire en mal d'hymne national... Il s'avère que le jeune homme est justement sergent dans un corps de marines, et non civil, et qu'il est stationné précisément dans le pays du militant qui a acheté la chanson!
Inutile donc de préciser que ça part dans tous les sens, que c'est du grand nimporte quoi, et que Billy Gilbert (en général de l'armée Américaine), rien qu'en disant n'importe quelle réplique, vole la vedette à quiconque a le malheur de partager l'écran avec lui! Reste un aspect irritant quand même: le comique troupier ne sied pas à chase qui se sent systématiquement obligé, lorsqu'il interprète un rôle militaire, de rameuter ses copains musiciens et de pousser la chansonnette...
Drôle de journée pour arriver chez les Henderson: le père (Dell Henderson) est très remonté contre son épouse (Gertrude Astor) qui vient de lui annoncer qu'elle part en voyage aux Bermudes avec leur fille Jackie (Jacqueline Wells), et le laisse seul avec sa belle mère (pas encore identifiée par les spécialistes)... Pour temporiser, le pre décide de simuler une dépression nerveuse en se livrant à des excentricités calamiteuses... C'eest donc le moment pour Charley d'arriver, c'est lui qui apporte les billets pour la croisière! Mais les beaux yeux de Jackie le poussent à tenter d'apporter son aide à la famille.
Simuler la folie pour se sortir d'une situation problématique, c'est le sujet de l'admirable Crazy like a fox, de Leo McCarey, sorti en 1926. Mais c'était Charley qui feignait la démence ingérable afin de se délivrer d'un mariage arrangé, avant de se rendre compte que c'était avec une jeune femme qu'il venait de rencontrer et dont il était tombé amoureux. Ici, Chase incarne l'élément supposé raisonnable, qui doit faire avec une situation aux tenants et aboutissants parfaitement clairs: le père est (apparemment) cinglé (Dell Henderson est parfait dans le rôle justement parce qu'il incarne méthodiquement et raisonnablement la folie!), la fille est décidément bien jolie, et Charley a l'air si comme il faut. Mais son bon coeur le perdra, et il va devoir, afin de ne pas contrarier le malade, se livrer au pire...
Un père se plaint à son banquier de la tendance dépensière de ses trois filles: le banquier lui conseille d'utiliser les talents d'un de ses collaborateurs, Charley Chase. Celui-ci vient donc faire la leçon aux trois jeunes femmes, et va tomber victime de leur humour et de leur esprit farceur, surtout quand elle vont intervertir la bonne, Greta, avec l'une d'entre elles (Thelma Todd)...
C'est du très classique, voire convenu, mais ça marche toujours, puisque l'essentiel de l'action et de l'atmosphère de ce petit film est basé sur une très saine situation simple qui dégénère avec la plus grande logique... Mais on est clairement devant un cas où il est inévitable de penser à la période muette de Chase, où ce genre de situation était très courante. On constate que le son n'apporte décidément rien...
Ceci étant dit, on se réjouira de l'alchimie décidément évidente entre Chase et Todd, qui ne tardera pas à cesser ses collaborations (elle était très demandée, c'est le moins qu'on puisse dire, et avait en prime sa propre série avec Patsy Kelly chez Roach); et Billy Gilbert, génial acteur de second plan, incarne de façon explosive un majordome excédé...
Dans un ranch, à l'ouest de l'ouest, des hommes vivent la dure vie de la Frontière... Parmi eux, le comptable, Charley. Il reçoit une bonne nouvelle: sa petite amie, et fille de son patron, Billy Gilbert), va venir pour passer quelques jours. Mais elle vit à l'Est et garde des notions romantiques un peu dépassées de ce que devrait être le far west, sous l'influence (ô combien négative) de la radio et du cinéma: pour elle des cow-boys sont forcément constamment en train de faire de la musique. Charley décide donc, avant d'accueillir Mary Jones, d'entrainer les hommes à former un orchestre. Mais une fois qu'elle est arrivée, changement d'ambiance: le dangereux bandit Marion est dans les parages, et lui, en tout cas, sait chanter...
Il y a toujours eu dans le cinéma de Chase une tendance à la loufoquerie totale, plus délirante encore que celles de Roscoe Arbuckle et Buster Keaton. Mais dans la mesure où la série de ses courts métrages a été lancée chez Roach en 1923 afin de pallier l'absence de Harold Lloyd qui était désormais indépedant, il a tout de suite fallu tempérer cette fibre surréaliste. Pas toujours, la preuve: The Tabasco Kid, derrière le mélodrame idiot qui lui sert de prétexte, est un festival de gags tous plus idiots, mais assumés, les uns que les autres.
Donc, dès le départ, le film progresse de digression en hors sujet, de gag stupide mais réjouissant, en embardées illogiques et en dérapages glorieux. Le plus hallucinant étant que dans ce court métrage de deux bobines, le comédien assumera de jouer deux rôles, évidemment totalement antagonistes, celui du comptable trop peu apte à survivre dans l'Ouest, et celui du bandit. Celui-ci fait peur à tout le monde (mais pourquoi, au fait) ce qui ne l'empêche pas d'hurler à la lune de façon irrépressible dès qu'il entend un harmonica... De nombreuses traces de la présence de Laurel et Hardy au studio sont aussi présentes, depuis la présence du petit chien Laughin' gravy, jusqu'à la dynamique très Ollie/Stan entre Charley et Billy Gilbert au départ.
Dans la famille de Kitty (Gay Seabrook), les parents sont divisés sur un point: le fiancé de la jeune femme... Ma (Lillian Elliott) aimerait favorise Eddie Jenkins (Eddie Dunn), qui travaille dans la même entreprise que le père de Kitty. Un insupportable parasite qui se vante de virer les conducteurs de tramway à tour de bras... Pa (James Finlayson) est justement chauffeur de tramway, et comme Kitty, il apprécie beaucoup Charley (Chase). Celui-ci souhaite se faire embaucher dans la même compagnie, mais il y a un os: il lui faudrait être marié pour ça...
Ce dernier film de l'année 1931 est une excellente surprise, pour tout un tas de raisons... Pour commencer, il est réalisé par Gil Pratt. ce vétéran des studios Roach n'était pas du tout un génie, mais un de ces artisans compétents, utilisé justement pour sa faculté à laisser les comédiens faire leur travail. Harold Lloyd, Snub Pollard, James Parrott, Anita Garvin, Max Davidson et surtout Stan Laurel en avaient fait l'expérience...
On retrouve du coup l'immense liberté et la créativité débridée, la loufoquerie joyeuse et anarchique de Charley Chase ici, qui de toute évidence a réussi à insuffler une blle énergie dans un film qui compte beaucoup de grands moments pour seulement 20 minutes de projection...
Et pour commencer, la complicité avec le grand James Finlayson (qui a rarement été aussi sympathique dans un film Roach, d'ailleurs, c'est à noter) est un point fort du film, qui justifie les farces de collégiens d'un côté, et une bagarre homérique (et profondément idiote, j'en conviens, d'autant qu'elle commence par un échange crêmeux d'amabilités patissières...) de l'autre, dans un tramway en mouvement...
Les autres comédiens sont pour leur part fonctionnels, c'est déjà ça. Une fois de plus Gay Seabrook se distingue par le degré affligeant de poticherie qu'on lui a confié, et Eddie Dunn est un ennemi redoutable par sa mesquinerie... et le fait que pour la belle-mère potentielle, il est le gendre parfait. L'un des signes les plus évidents que la production s'est bien déroulé, est sans doute le fait qu'il faudra attendre 3 minutes que la situation s'expose toute seule avant que Charley n'apparaisse, et pourtant ça passe comme une lettre à la poste... James Finlayson en particulier (lui aussi est un vétéran du studio Roach) s'en donne à coeur joie.
Charley (Chase) est chef d'orchestre, il travaille dans un night-club, et Gay (Seabrook) y est danseuse. La tension monte entre eux, d'une part parce que les répétitions de musique d'un côté, de claquettes de l'autre, ne s'accordent pas très bien. Mais surtout le jeune homme s'est entiché d'une riche héritière (Elizabeth Forrester) et ça lui monte à la tête. Mais la dame en question souhaite surtout utiliser les talents musicaux du jeune homme pour ses soirées... Gay décide de remettre tout le monde à sa place...
Beaucoup de musique, ici, une fois de plus, on sent donc le remplissage. Il y a d'une part une séquence assez drôle, quand même, durant laquelle Charley et l'orchestre répètent une chanson sentimentale emandant un peu de solennité, alors qu'autour d'eux tout le personnel de la boîte de nuit cherche un bijou: Charley en finira dans la grosse caisse. Une autre scène se déroule lors d'une soirée chez Madame Van Forrester: charley s'est cru invité à la soirée, alors qu'il était engagé pour fournir la musique. Avec les moyens du bord, il improvise un spectacle...
Mais bon, c'est un film assez peu intéressant, dans lequel tout le monde exécute sa partie, sans trop de conviction. Et Gay Seabrook est probablement la partenaire la plus tarte que Charley Chase ait jamais eue...
Dans une riche famille bourgeoise, les dames (la mère et la fille, cette dernière incarnée par Jaqueline Wells) souhaitent prendre de la hauteur, et inviter le noble dont tout le monde parle, le Duc Chase... Mais le père (Dell Henderson), qui flaire l'intrusion probable d'un parasite à l'affut de chair fraîche avec compte en banque bien garni, ne l'entend pas de cette oreille, et il a un plan: dès que le Duc pose le pied sur le sol Américain, lui flanquer une raclée... Mais le Duc a du répondant, et les hommes de mains engagés par le père s'avèreront comme on dit petits-bras (clairement, il leur faut une mise à pied). Le père passera donc au plan B, qui consiste à engager un faux Duc pour l'amener chez lui...
Suite à divers quiproquos, tout à peu près logique, c'est le Duc lui-même qui sera engagé pour se substituer à lui-même...
C'est un remake d'un film de 1927, A one mama man déjà réalisé par James Parrott; Gale Henry y jouait déjà une personne loufoque, atteinte d'un trouble psychique: à chaque fois qu'elle entend une cloche, elle se met en pause... Ici, le gag et l'actric sont repris. Car pour une fois, Charley Chase, en duc (hum... alors qu'il n'y a pas plus Américain que lui, mais passons) est plutôt un homme équilibré, raisonnable, doté d'humour mais pas en excès. Un gendre parfait en quelque sorte... Mais ça ne l'empêchera pas de trouver le fait de devoir être le Duc qui fait semblant d'être le duc assez cocasse. Il a raison...
Virginia (Virginia Whiting) tells her father (Howard Truesdale) qu'elle envisage de se marier avec Charley Chase, mais son père tente de l'en dissuader: la dépression est là, et il veut qu'elle puisse épouser un jeune homme plein aux as... De son côté, le jeune homme est sur le point d'opérer un changement radical dans sa vie: alors qu'il a tendance à papillonner et passe plus de temps à chanter en s'accompagnant à la guitare, qu'à chercher un emploi, il reçoit un livre (tendance Nietzsche: "La force et la volonté") qui va lui enseigner à prendre agressivement le dessus sur le reste de l'humanité...
C'est joyeusement n'importe quoi, avec des développements idiots toutes les deux minutes. Les auteurs étaient probablement sous perfusion de caféïne, je ne sais pas ce que James Parrott consommait (n'oublions pas qu'il en est d'ailleurs mort, le pauvre), et Charley devait lui aussi en mettre dans son yaourt! le résultat est un film glorieusement anarchique, dans lequel on réussit à mettre la crise en boîte...
Chase ne chantera pas trop, il se contente d'un ou deux vers d'une chanson accompagnée à la guitare. Par contre il passe du temps avec un petit chien qui n'est pas n'importe qui: c'est Laughing gravy, le chien rendu célèbre par le court métrage de Laurel et Hardy du même nom.
Une compagnie qui envoie des instruments de musique par correspondance se plaint du fait que les consommateurs des monts Ozark ne paient généralement que les premières mensualités avant de cesser tout règlement. Ils décident d'envoyer la prochaine commande avec un agent de confiance, ou à défaut avec Charley Chase pour la véhiculer... Il prend donc le train.
Et là, évidemment, le fait de prendre un train pour une grande distance avec un hélicon, dans un film Hal Roach, a une inévitable conséquence: on se rappelle de Berth marks, dans lequel Laurel et Hardy coincés dans une cabine couchette passaient la pire nuit jamais vécue par un être humain en chemin de fer... Eh bien, pour Chase, ce ne sera pas glorieux non plus.
La deuxième partie est plus convenue, et vue et revue: Chase se fait passer pour un habitants des Ozark, et toutes les scènes sont des prétextes à danse folklorique et autres Square dance... Mais même en ce terrain risqué et définitivement trop fait à ce stade de la carrière de Chase, les duex frères Parrott s'en tirent par une superbe pirouette: l'un des hommes présents lors du bal est tellement saoûl qu'il voit quatre Charley, et en prime les quatre chantent une remarquable harmonie...