A Rome, durant le règne de néron (Emil Jannings) le général Romain Marcus Vinicius (Alfons Fryland) rencontre et tombe amoureux d'une jeune femme Chrétienne, Ligya (Lillian Hall-Davis) qui est également convoitée par l'empereur... Sur fond de montée de la répression contre les Chrétiens, alors que Néron est de plus en plus fou, le danger est de plus en plus fort pour les deux amoureux...
Le roman de Henrk Sienkiewicz a fait l'objet de plusieurs adaptations, dès 1912; j'aime bien le film de Mervyn Le Roy de 1951, la démesure de Néron y reçoit le traitement qu'elle mérite avec un Peter Ustinov grandiose. Ici les efforts d'Emil jannings pour exister au milieu de ce fatras rappellent qu'il y a beau avoir deux metteurs en scène aux commandes de ce film Italien, il n'y a aucun capitaine, et les figurants s'empilent les uns sur les autres (Assez littéralement, vu le nombre de scènes d'orgie) sans aucun ordre, et les Chrétiens sont envoyés aux lions dans un chaos infernal, mais tout ça n'est pas bien sérieux. C'est distrayant, ça oui, ça ne fait aucun doute! Mais la mission de la production est de faire venir les gens dans les salles!
Et donc les attractions ne manquent pas, de la profusion d'orgies (souvent, ce sont des passages issues de copies différentes, qui nous rappellent que dans de nombreu pays, en particulier Anglo-Saxons, ce film a du être sévèrement censuré... ), des orgies qui sont surtout des repas fortement arrosés avec beaucoup d'esclaves à demi-nues qui dansent sur la table.. ce qui suggérait la turpitude dans les années 20. Sinon, il y a dees châtiments musclés, entre les Chrétiens jetés aux lions, les coups de fouet, et la manie de Néron de jeter les gens aux poissons carnivores! Tout ceci inspirera beaucoup Cecil B. Demille pour son film the sign of the cross qui est une adaptation pirate du même roman.
Le Ben-Hur de 1925, tourné partiellement en Italie, aurait-il tourné la tête des producteurs Mussoliniens? Fascisme ou cinéma, il faut choisir. Ils se sont alliés avec la UFA qui a fourni non seulement un co-metteur en scène, mais aussi quelques acteurs dont bien sûr la star Emil Jannings. Sinon, on peut se réjouir de la présence de la belle Lillian Hall-Davis, actrice Galloise rare, égarée dans la péninsule, et qui porte bien la toge mais pas toujours, comme en témoigne la photo de plateau ci-dessous.
Certes elle a été retouchée (la photo, pas l'actrice), mais elle reste bien fidèle aux excès si typiquement européens d'un cinéma de l'évasion qui se targuait de conter l'histoire quand il ne la travestissait pas.
Bref, comme chez DeMille: une vision bonimenteuse du cinéma, pour le pire et parfois pour, disons, une certaine poésie de l'étrange, de l'excès et du chaos...