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22 février 2021 1 22 /02 /février /2021 09:25

Une rivalité ancestrale entre deux familles dans les collines: c'est un scénario classique, que Keaton réutilisera dans son deuxième long métrage Our hospitality... Larry Semon est l'un des membres d'une des deux familles, qui est par ailleurs amoureux d'une fille de l'autre famille. Mais cet aspect de l'intrigue ne va pas très loin, car comme souvent à cette époque, le comédien jette son intrigue avant le milieu de la deuxième bobine pour se concentrer sur un enchaînement de poursuites...

Elles impliquent d'une part deux ours, souvent doublés par des comédiens (et ça se voit!), et outre Semon lui-même, un autre personnage, qui ressemble à s'y méprendre à un simple passant auquel on a ajouté du temps de présence au fur et à mesure du tournage! C'est Stan Laurel, et bien qu'il soit plus ou moins étranger à l'intrigue, il finit le film à égalité avec le metteur en scène, poursuivi par un ours... C'est le deuxième de trois courts métrages réalisés par Semon avec Laurel.

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Larry Semon Muet Comédie
21 février 2021 7 21 /02 /février /2021 09:16

Un théâtre présente une revue de music hall: on va alterner entre les coulisses et la scène, en suivant principalement trois personnages; le régisseur, une grosse brute (Oliver Hardy), l'accessoiriste, une personnage lunaire (Larry Semon) et l'actrice principale de la revue (Lucille Carlisle)... De temps à autre, le film se promène dans le public où certaines personnes se distinguent.

Tiens, une fois de plus le modèle de Chaplin est évident, mais je n'aurai aucun scrupule à le dire: ce The show est nettement plus intéressant que le film éponyme de Chaplin, auquel il pique sans vergogne l'idée d'interpréter un certain nombre de personnages en plus de son accessoiriste. Le Chaplin était il est vrai largement basé sur les souvenirs de music hall anglais de son auteur, et il a été tourné en 1915, autrement dit une éternité avant celui-ci.

Cette fois encore on peut exprimer des doutes sur l'opportunité pour Semon d'interpréter le personnage principal, et la structure manque encore une fois de colonne vertébrale, mais il y a une troublante envie de faire du cinéma, ici: le film, très ambitieux, prend son temps pour installer le décor, filmé dans l'ouverture depuis le public. Et le final (qui est un rêve) est spectaculaire, avec un certain nombre de gags et de cascades spectaculaires liées à un train! C'est sans doute à la fois un des meilleurs films de son auteur, en même temps qu'un témoignage sans appel sur les raisons qui précipiteront sa chute: son comique extravagant devait coûter cher, très cher...

Reste à rappeler ce qui est une obsession pour Larry Semon: les gags "colorés"... Qui consistent le plus souvent à souligner de façon embarrassante les différences de couleur entre acteurs blancs et noirs, ces derniers étant cantonnés bien entendu dans les rôles subalternes; ici, c'est d'une part une camériste noire qui se retrouve blanchie par de la poudre de maquillage, et sinon le public se voit transformé en une troupe de Al Jolson par un accident qui implique de la suie. Autre temps... etc.

 

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Published by François Massarelli - dans 1922 Muet Larry Semon Comédie Laurel & Hardy
21 février 2021 7 21 /02 /février /2021 09:10

Dans une boulangerie-pâtisserie modèle, la visite du grand patron tourne au cauchemar, car tout s'emballe: les employés  (...pas tous) s'avèrent des escrocs qui tentent de partir avec la caisse, un autre employé (Larry Semon) déclenche catastrophe sur catastrophe, et des animaux de tous poils (Souris, chat, mais aussi un singe capucin, très prisé à Hollywood) flanquent la pagaille...

En dépit d'une certaine longueur, le film partage avec la plupart des courts de Larry Semon une structure assez molle: un lieu, des gags durant 17 minutes puis un grand final avec si possible poursuite spectaculaire... Ca se laisse voir, le personnage de Hardy est spectaculairement mis en valeur, et les intertitres se débrouillent pour placer tous les jeux de mots possibles et imaginables avec dough (pâte), crust (croûte) et bread (pain)...

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Published by François Massarelli - dans 1921 Muet Comédie Laurel & Hardy Larry Semon
21 février 2021 7 21 /02 /février /2021 08:57

Dans une rue particulièrement mal famée, des gens vivent à l'écart des braves gens, sous la coupe d'une brute épaisse (Oliver Hardy). Les propriétaires de leurs logements tentent de récupérer les loyers, mais en vain: il y a comme un esprit de résistance, auquel participent les épouses et les enfants... Un vagabond (Larry Semon) est alors engagé en dernier recours, alors qu'une jeune femme qui venait dans la cadre d'une opération de charité se retrouve coincée sur place...

Comment ne pas penser à Easy street de Chaplin? On ne peut pas: il est évident que le film, ses enjeux et ses ingrédients "dramatiques" en viennent tout droit. Cela dit, bien sûr, Larry Semon n'est pas Chaplin et ne prétend absolument pas l'être, même si selon toute probabilité le film a été tourné dans le même décor. S'il en reprend le point de départ en changeant le métier de son héros, il ne va pas non plus s'efforcer d'épurer le résultat final comme l'a fait Chaplin, et il va partir à la recherche de gags dans tous les sens...

C'est le paradoxe de Semon: ses films, réalisés à l'époque pour la vénérable et poussiéreuse compagnie Vitagraph, sont généralement dotés d'un budget conséquent, et sont longs (celui-ci tutoie la demi-heure à une époque où les courts métrages s'efforcent de rester autour de vingt minutes), et donnent l'impression d'avoir un fort budget... Mais l'auteur se vautre et se complait dans une inspiration aussi souvent basique et terre-à-terre que possible. Son héros est sympathique, mais soyons franc: l'intérêt réside essentiellement dans la formidable personnalité de son méchant. Alors dans les moments où Hardy disparaît de l'écran, l'intérêt s'émousse...

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Published by François Massarelli - dans 1921 Muet Laurel & Hardy Comédie Larry Semon
5 juin 2019 3 05 /06 /juin /2019 07:40

N'attendons pas de ce film qu'il se situe d'une manière significative dans la lignée de ce qu'on attendrait d'une adaptation de L. Frank Baum: c'est vraiment un cas à part. Et pour commencer, c'est l'un des rares longs métrages de Larry Semon, l'un des "petits" comédiens qui n'a pas réussi à se hisser au niveau de la poignée de maîtres reconnus aujourd'hui dans le domaine du muet Américain: Semon n'était pas Chaplin, Keaton ou Lloyd, de très loin...

Et donc, son film n'est pas le film de Victor Fleming,de très loin non plus; d'abord parce que Semon n'a pas souhaité être fidèle à l'histoire du conte, et a donc fait de ce film une création originale inspirée du Magicien d'Oz beaucoup plus qu'une adaptation. Ensuite parce que si le souhait de Semon de réaliser un long métrage qui puisse le hisser un peu plus vers les cimes me paraît évident du début à la fin, le résultat n'en reste pas moins... une sacrée salade!

L'intrigue est encadrée d'une histoire, qui nous montre la narration par un grand père (Larry Semon) très vieux et très fatigué, à une petite fille, de deux contes. Comme elle n'aime pas le premier et lui demande, plus ou moins, de lui raconter les aventures de Dorothy au Kansas, il s'exécute mais mélange les deux histoires... Donc d'une part, on a le pays d'Oz qui vit dans la terreur d'un dirigeant fourbe, et de l'autre Dorothy, enfant trouvée, qui vit dans la ferme de ses oncle et tante adoptifs, et qui est courtisée par deux garçons de ferme rivaux: Larry Semon et Oliver Hardy.

Ce serait fort bon, mais... tout à la joie d'avoir été ambitieux sur la structure de son film, Semon a oublié de soigner les détails et a rempli ses bobines avec du slapstick. Beaucoup de de slapstick. Et pas du meilleur: coups de pied au derrière, envoi de nourriture, canard qui vomit un liquide façon projectile (n'ayant aucun connaissance en l'anatomie et le fonctionnement des palmipèdes, je me refuse à développer), poursuites, gags raciaux à gogo, et bien sûr une forte tendance à se moquer des personnes en surpoids qui deviennent tous des protagonistes placés du mauvais côté de la ligne entre le bien et le mal ... Dorothy Dwan, en héroïne, est totalement inexistante et ce qui est plus grave, Oliver Hardy est gâché, dans un rôle de "heavy" (voir plus haut pour les deux sens à attribuer à cet anglicisme, pour ce film du moins) qui ne requiert pas le moindre aspect de son génie naturel.

Ce n'est pas que le film soit à fuir, non: c'est juste que le désintérêt profond du public et de la critique à la sortie de ce film assez médiocre, se justifieraient cette fois sans trop de problèmes...

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Published by François Massarelli - dans 1925 Larry Semon Muet Comédie