Laurel et Hardy sont mariés, ce qui est une première... Bien sûr on ne passera pas trop de temps avant de comprendre que ces dames sont des mégères, et qu'ils sont particulièrement brimés. Mais les deux garçons réussissent à trouver le moyen de tenter une sortie, pour aller faire la fête et rejoindre des conquêtes de passage (Kay Deslis et Anita Garvin), le tout aux frais de Laurel...
Ce sera un désastre: d'une part, l'argent de Stan s'est envolé, les laissant dans l'incapacité de régler une note particulièrement gourmande... D'autre part, une commère, amie des épouses (et qui finira dans le légendaire trou d'eau en trompe-l'oeil du studio) va aller cafter...
C'est une première sur bien des points: d'une part c'est le premier film d'une longue et belle série réalisé par James Parrott pour le duo, et s'il n'est pas loin s'en faut le meilleur, il se défend bien. Ensuite il y est question de situation conjugale, ce qui tranche sur les habitudes, et les deux acteurs sont à l'aise dans le rôle. Enfin, on assiste à une tentative désespérée de sortir du rang, pour deux gentlemen qui n'ont rien de dragueurs effrênés...
Le film repose beaucoup sur du solide, d'abord son casting, exemplaire, et les décors bien rôdés du studio Roach (la boîte où les deux hommes vont se rendre est le fameux Pink Pup); le rapport bien établi entre les deux hommes, avec Hardy qui décide et Laurel qui paie... Mais il y a ne sorte de prise de pouvoir par l'acteur Anglais, qui dans la deuxième bobine a droit à un moment poignant en solo, quand avec son visage seul il nous fait comprendre qu'il perdu son argent, pendant qu'autour de lui les agapes deviennent de plus en plus sérieuses, et que son expression passe de l'étonnement à la terreur, au désespoir, le tout dans un idiome si Laurelien...