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12 février 2016 5 12 /02 /février /2016 11:29

Mise en abyme superbe, le film commence par l'arrivée de Max Linder, timide, chez Charles Pathé, qui le regarde à peine! C'est d'autant plus inattendu que Linder était vraiment à cette époque LA grande vedette de chez Pathé... La suite est inévitable: on essaie max devant la caméra, et celui-ci ne sait pas vraiment comment se placer, et s'en remet à ses réalisateurs (Lucien Nonguet et George Monca jouent ici leur propre rôle, pendant que Gasnier assure la mise en scène effective du film lui-même. Le "cinéma dans le cinéma" n'a pas attendu les années 20). Max Linder interprète un vaudeville comme il en avait l'habitude, mais ici se fait humilier en direct par l'utilisation d'un tuyau d'arrosage, pendant que les réalisateurs imperturbables continuent à assurer leur métier avec un flegme rare...

C'est un classique, bien sur, et le premier d'une longue série de films dans lesquels Max Linder revient avec humour sur sa propre situation. Non seulement il le fait avec humour mais il sait aussi se moquer assez méchamment de sa propre image. Et ce court métrage est émouvant, quand on pense qu'il s'agit d'une des premières manifestations des coulisses du 7e art, pour un public qui devait découvrir ce monde avec une certaine curiosité...

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Max Linder
12 février 2016 5 12 /02 /février /2016 11:24

Un jeune ménage a tout pour le bonheur, sauf un enfant... Mais les mois passent, et toujours rien, du coup les amoureux commencent à se quereller pour un rien. Jusqu'à ce que Monsieur tombe sur une publicité inattendue: un laboratoire a créé une technique de reproduction assistée, infaillible... Une potion à avaler pour madame, et hop: un gosse! Ils se rendent sur place, payent la somme convenue, et... une, deux, trois, quatre... les naissances s'accumulent. Le dernier plan, effrayant, montre Max Linder en proie à une crise de larmes, au milieu de dix bébés qui ne sont pas en reste non plus... Image traumatisante s'il en est, je pense que ce film serait sans doute réalisé avec un peu plus de délicatesse aujourd'hui...

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Max Linder
12 février 2016 5 12 /02 /février /2016 11:18

Ce petit vaudeville de rien du tout est-il vraiment le film sorti en 1909 sous ce titre? On va dire que sans doute, mais rien n'est moins sûr: le film est aujourd'hui disponible en Anglais sous le titre Love's surprises, et confondu avec un film nettement plus long, sorti plus tard, Le hasard et l'amour! Comme d'habitude, on constate que la filmographie de Linder est un dédale sans fin. Quant au film, c'est loin d'être intéressant: des maris bourgeois qui se pressent de finir le dîner, afin de filer chez leur maîtresse, qui s'avèrent être... la même pour tous! Seul idée intéressante: la maîtresse et l'une des épouses se retrouvent complices de la révélation pour les trois hommes qu'ils sont en vadrouille chez la même femme.

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Max Linder
12 février 2016 5 12 /02 /février /2016 11:10

On a trop peu de connaissance de l'histoire et des faits des premiers temps de la vie chez Pathé, et ce film me parait être sorti bien tôt pour que Linder en ait été le réalisateur (D'autant que la plupart des crédits de cette même année 1908 ui nous sont parvenus tendent à montrer que d'autres réalisateurs, dont Gasnier et Nonguet, ont mis en scène les courts métrages de l'acteur), mais en l'absence de tout autre renseignement, on peut au moins lui en attribuer l'argument, et constater que dans cette histoire d'épouse qui rentre chez sa mère, Linder développe son style de manière évidente: tout y est dans la précision du geste, dans l'expression du visage, dans l'utilisation entière du corps pour y exprimer la solitude d'un homme laissé seul pour accomplir ce qu'il ne sait pas faire: les tâches ménagères... Autres temps, autres valeurs.

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Max Linder
10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 11:01

Max veut faire a fête avec un ami, mais ils vont devoir renoncer faite d'argent. En demandant à son père, le jeune homme se heurte à un refus catégorique et motivé par des préoccupations morales. Lorsque les parents de Max sortent pour se rendre à une soirée, ils sont agressés par un voyou, qu'un gendarme met en fuite... Celui-ci est récompensé par les parents reconnaissants, et... il s'agit en fait des deux amis du début, déguisés, qui peuvent se partager la récompense et aller faire la bringue.

Direct, lisible, le film bénéficie dune direction assurée par Linder lui-même, qui aime à varier les décors et les situations, même en cinq minutes. Il aime jouer avec la culture contemporaine: lorsque les parents sortent, ils se redent à une représentation intime de Chantecler d'Edmond... Roustand! Apparaît ici aussi le thème du déguisement, une constante de son oeuvre, chez un auteur qui n'hésite pas le cas échéant à tromper ses personnages, mais aussi les spectateurs, puisque rien ne vient nous prévenir ici que l'Apache qui attaque les parents dans cette intrigue, est en fait Max lui-même.

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Max Linder
10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 10:52

Le duel de M. Myope n'est pas un film "de" Max Linder, car s'il y a bien une filmographie difficile à établir, c'est celle du grand acteur-réalisateur... A ses débuts chez Gaumont (Entre 1907 et 1911), il était le plus souvent l'auteur de l'argument, mais les réalisateurs maison (Gasnier, Nonguet, voire George Monca) se chargeaient de la mise en image. Quelques années après ils devenaient des "assistants techniques", ce qui me fait penser que le patron sur le plateau, ce devait quand même être Max lui-même, comme plus tard Keaton (Qui a signé lui-même la plupart de ses films, mais le plus souvent en co-direction), et Harold Lloyd (Qui lui n'a jamais été crédité à la moindre réalisation de ses films chez Hal Roach ou ailleurs).

Ce petit court métrage est typique de la production de Linder de l'époque: il pose une situation et l'exploite jusqu'au bout, en l'occurrence la mauvaise journée d'un homme si myope qu'il provoque autour de lui des catastrophes, et donc à un moment ou un autre il était inévitable dans cette France d'avant la première guerre mondiale, qui n'a pas encore réussi à sortir du XIXe siècle, qu'un duel ne soit provoqué... C'est drôle; mais ça l'est essentiellement par le fait que Linder réussit à jouer cette "scène comique", comme on dit, avec une assurance et une rigueur étonnante: le jeu des acteurs en cette période était le plus souvent exécrable... Pas Max.

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Max Linder
8 février 2016 1 08 /02 /février /2016 17:55

Max Linder et son épouse sont bien tranquillement installés dans leur salon, lorsqu'on leur apporte deux choses volontiers complémentaires: à monsieur, une missive qu'on devine écrite de la main friponne d'une amie qui a des idées derrière la tête, à madame, une lettre et un paquet: le colis contient un baromètre de la fidélité et la lettre,signée de sa maman, lui explique que c'est un révélateur essentiel de la vie de couple; si l'un des deux trahit l'autre, le liquide qu'il contient se colore de noir... Ce qui ne va pas les empêcher de sortir, et de fauter tous les deux.

C'est l'un de ces innombrables films tournés par Linder au début de sa carrière, et si le sujet est du pur vaudeville, et pas des plus fameux, on constatera que derrière la tentation de n'y utiliser que des plans ou presque du salon, sous une forme assez théâtrale, affleure chez le comédien la tentation de la subtilité, et même une certaine forme de prise de pouvoir cinématographique: puisqu'il doit en faire des tonnes, le sujet l'exige après tout, il ne se prive pas et va jusqu'à utiliser une mèche de cheveux pour créer un effet burlesque, dont lui-même (Mais aussi Harold Lloyd) se souviendra. Du coup, en dépit de la direction sans âme de l'infect George Monca (Le Jean Girault des années 1900?), on s'en sort finalement assez bien...

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Published by François Massarelli - dans Comédie Muet Max Linder
30 octobre 2014 4 30 /10 /octobre /2014 17:05

L'un des trois films Essanay de Linder, tournés en 1916-1917 (Des deux autres, seul Max in a taxi a survécu, Max Comes across étant a priori perdu). Le but de la compagnie de Chicago était de remplacer Chaplin, ce qui est un peu naïf, mais ce film a au moins le mérite de permettre à Max Linder de réaliser un film qui suit le sens habituel de son inspiration, tout en s'accomodant fort bien de la façon de travailler alors en vogue à Hollywood, ou on avait plusieurs longueurs d'avance sur la vieille Europe. Il suffit pour s'en convaincre de comparer ce petit film avec n'importe lequel des courts métrages réalisés par Linder en 1916...

Max, donc, veut divorcer, car il ne recevra l'héritage d'un vieil oncle que s'il est effectivement célibataire. Son épouse se prète donc à une mascarade douteuse, qui consiste à le suprendre dans les bras d'une gourgandine quelconque. Bien sur ça va mal se passer, et bien sur il y aura un coup de théâtre à la fin. Le mauvais gout aurai pu l'emporter, mais le film est sauvé par un grain de folie qu'aucun de ses films Français n'a jamais eu... à part peut-être le Petit Roman (1912). Dans l'immeuble ou se trouve le héros, un proto-psychanalyste vient s'installer, et avec lui, une galerie de fous furieux (Dont Leo White, resté en contrat avec Essanay après le départ de Chaplin). Le cinéaste s'amuse à accumuler les dingos avec un plaisir contagieux.

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Max Linder
3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 17:18

Au secours! est une récréation dans l'oeuvre d'Abel Gance, encore que la raison d'être du film soit une volonté commune de travailler ensemble pour Gance et son co-scénariste et acteur, Max Linder. Celui-ci amène son style burlesque si particulier à l'univers de Gance, qui venait de terminer La roue (dont le tournage et le montage ont pris deux années, de 1921 à la présentation du film en 1923). Le court métrage, dont il n'est pas sûr qu'il ait été achevé, est un curieux mélange, donc, entre le burlesque mondain de Linder et les expérimentations tous azimuts de Gance. Celui-ci, pas très à l'aise dans la comédie, a profité du fait que le film n'était pas à prendre au sérieux pour se livrer à quelques excentricités. Le final de ce court métrage utilise quand même des éléments de montage rapide qui viennent en droite ligne de La roue...

 

Max et son épouse Edith (Gina Palerme) prennent un repos bien mérité entre deux films... L'homme aux guêtres et au chapeau haut-de-forme se rend à son club afin de voir ses amis, au lieu d'honorer son épouse, et là, se voit mettre au défi de rester une heure dans le manoir hanté du comte Maulette (Jean Toulout): les deux hommes parient, et si Max se laisse envahir par la peur et appuie sur un signal d'alarme avant minuit, il a perdu son pari... Phénomènes étranges, fantômes, valet en cire et animaux divers se succèdent, mais le pire est atteint lorsque le téléphone retentit et qu'Edith appelle au secours: il y a un monstre auprès du lit...

Bien sûr, tout ça n'est pas sérieux, on apprendra à la fin que ce n'est qu'une (lucrative) farce... Du reste, le metteur en scène comme son scénariste se sont permis de brouiller les pistes: si tout ceci ne se révèle qu'une blague de potache, il y a des images qui ne peuvent s'expliquer, comme cet étrange ballet, lorsque Max arrive au château, et qu'il est soudain précipité dans d'étranges convulsions de l'image, ou qu'il est suspendu à un lustre élastique, et qu'il provoque des compressions du cadre... On le voit, Gance s'est amusé à jouer avec l'image comme il l'avait beaucoup fait dès La folie du docteur Tube, mais aussi dans La roue, et allait continuer à le faire avec son film suivant. Il s'est aussi beaucoup ingénié à jouer sur la tension du personnage, demandant à Linde de jouer, voire sur-jouer, l'horreur, de façon assez impressionnante, d'autant qu'il s'agit d'un gros plan. Lumières, utilisation de truquages, et recours à ce bon vieil érotisme, un ingrédient dont Gance ne pouvait semble-t-il jamais se passer (On se demande comment Max peut laisser Edith en plan, quand on voit le grand jeu qu'elle lui sort, mais bon): pour un court métrage fait entre copains, c'est quand même remarquable. Cela dit il y a des trous dans l'intrigue, un coté rêve éveillé, qui permet d'ailleurs au film de passer depuis sa création pour un court d'avant-garde, ce qui cadre mal avec son coté farce. Le film, comparé à Paris qui dortEntr'acte ou Un chien Andalou, jure un peu.

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Published by François Massarelli - dans Muet Abel Gance Comédie Max Linder