On a oublié que Méliès a aussi favorisé à sa façon le cinéma Américain, en envoyant son frère Gaston présider aux destinées de la branche Américaine de sa société, la Star-films... Mais à la fin de cette première décennie du XXe siècle, le magicien de Montreuil est quasiment en retraite. Ses méthodes d'un autre temps, son incapacité légendaire à évoluer, l'ont privé de son indépendance.
Mais la filiale Américaine s'en sortait encore, après tout, et on voit bien avec ce petit film que l'attrait du western (un genre auquel Gaston Mélès s'intéressera beaucoup) a du jouer énormément pour la compagnie, qui est probablement un vivier de futures vedettes de nombreuses compagnies qui compteront: la Kay-Bee, les films Ince, et la Universal. Francis Ford, acteur et réalisateur (le grand frère de John), a travaillé pour toutes ces compagnies.
Dans ce court métrage, il est un cow-boy qui aspire à une vie paisible. Il vit aux côtés d'une mystérieuse inconnue, alors quand il envoie une lettre à la femme qu'il aime (Edith Storey), lui demandant sa main, elle refuse... Quelques temps plus tard cette même femme, farouche et indépendante, aperçoit sa mystérieuse rivale coincée dans les herbes sèches, en proie à un incendie. Dilemme: la sauver, ou... ?
C'est sec comme un coup de trique, ça ne s'embarrasse ni de chichis ni de se livrer à une exposition... L'ensemble du cinéma Américain reposait sur les films d'une bobine, mais cette clarté narrative allait avoir des répercussions sur le style de tout le cinéma Américain pour les années à venir...