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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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29 novembre 2015 7 29 /11 /novembre /2015 13:58

On voit très vite ce qui cloche avec ce film: c'est Casablanca 2... Même type d'intrigue, même acteur principal, retour bien sûr de Max Steiner, et si James Wong Howe succède (Brillamment) à Arthur Edeson, Michael Curtiz est quant à lui y toujours de la parie, auréolé de son statut de metteur en scène systématique des oeuvres de propagande de la Warner: après Casablanca, il a réalisé coup sur coup l'étrange Mission to Moscow (Sur "notre ami", le gentil Staline...) et la grosse machine This is the army.

Au moins, avec ce film, on retourne au cycle des productions romantiques chères Curtiz, et bien sûr, on retourne à Humphrey Bogart, mais aussi Peter Lorre dans un rôle plus sympathique (Et plus consistant) que son ambigu Ugarte dans Casablanca. Sont également présents Sidney Greenstreet et Claude Rains, mais aussi en lieu et place d'Ingrid Bergman, une autre Européenne de luxe: Michèle Morgan. L'intrigue est souvent un rappel des thèmes de résistance et d'engagement personnel, mais aussi d'un idéal d'amour passé, comme Casablanca, le tout dans le contexte d'une France occupée.

1944: Un journaliste Américain fait un reportage en Grande-Bretagne, dans une base de la France libre, et dans sa conversation avec le commandant Freycinet (Rains), apprend l'épopée qu'ont vécu avec ce dernier un groupe d'évadés de Cayenne, qui ont rejoint la France Libre en apprenant la défaite, et ont eu ) se battre contre Vichy sur le bateau qui les ramenait en Europe... Le journaliste apprend en particulier la singulière histoire de Matrac (Bogart), le plus flamboyant de ces hommes, un ancien journaliste idéaliste, arrêté sous un prétexte pour son agitation politique dans la France de Daladier, et qui n'avait d'autre préoccupation que de retrouver Paula (Morgan), son épouse...

Casablanca transcendait tous ses menus défauts (Le fameux laisser-passer signé par De Gaulle, qui prouvait à quel point les Américains ne comprenaient pas grand chose à la politique Européenne des années de guerre...) par la puissance romantique de ses personnages, ses intrigues, et sa mise en scène fabuleuse. D'une certaine manière, ce film prend plus de risques encore, et du coup accumule les défauts: trop patriotique, trop répétitif (De même qu'on pourrait s'occuper à compter les "Fuck!" dans un film de Scorsese, on peut toujours passer du temps à compter ici les "vive la France" et les Marseillaises...).

Mais pour ce qui est du romantisme, on y a droit: entre les flash-backs vers la France d'avant (Qui nous renvoie d'ailleurs à un autre flash-back, mais dans Casablanca, celui consacré à "Paris") avec Bogart et Morgan, les aventures des bagnards qui s'évadent et doivent sacrifier l'un d'entre eux, les crapahutages dans la jungle avec de vrais marais dangereux, et le meilleur du film, son intrigue sur le bateau, avec l'incertitude la destination (Marseille et la collaboration, ou Londres et la résistance?), il faut avouer qu'on est servi.

Car si j'admets que ce film est souvent une redite, d'ailleurs parfaitement assumée, de Casablanca, avec le même discours sur la nécessité romantique de l'engagement, qui est de toute façon un thème de l'oeuvre entière de Michael Curtiz, il n'en est pas moins une belle démonstration du talent de toute une équipe pour nous faire accepter tut et n'importe quoi, une sorte de super-Curtiz aussi avec tous les ingrédients qui font sa supériorité: du mouvement (Bateaux, voitures, avions...), du baroque, de l'énorme, du souffle! Et rares sont les films Hollywoodiens qui reposent sur une structure incorporant trois flash-backs en poupées russes. Certes, ce n'est pas Le manuscrit trouvé à Saragosse, mais on est quand même dans une conversation qui débouche sur un retour en arrière dans lequel un retour en arrière occasionne un retour en arrière... Et le peu de gants pris avec la politique Française rappelle que bien des gens en France, comme le personnage joué par Greenstreet, appelaient clairement de leurs voeux une occupation qui allait leur permettre d'installer un fascisme à la Française, Pétain le premier. Pas une leçon d'histoire, non, mais une leçon de romantisme, ça oui.

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Published by François Massarelli - dans Michael Curtiz Guerre
4 août 2015 2 04 /08 /août /2015 09:44

Rare parmi les films Hongrois du réalisateur futur de Casablanca, cet "Indésirable", qui répondit parfois aussi au nom de "L'expulsion", est donc un survivant, et qui plus est en excellente condition. Mais ce qu'il démontre, c'est que si le génie du réalisateur a explosé à Hollywood dans le confortable giron de la Warner, le Curtiz Hongrois se reposait essentiellement sur de vieilles recettes dont on sait à la vision des films contemporains, Danois, Allemands, Suédois, Français, Italiens, Russes et Américains, qu'elles sont éculées. Cet indésirable est un mélo au premier degré, de la pire espèce, à la théâtralité gênante, dont la réalisation ne nous donne pas vraiment e grand frisson. Les années Autrichiennes de Kertesz vont, on le sait, prolonger cette tendance au mélo flamboyant, mais avec une profusion de moyens qui rend certains films (Les chemins de la terreur, L'avalanche) absolument stimulants... Pas ici.

L'histoire concerne une jeune femme, Betty, qui apprend à la mort de l'homme qui l'a élevée qu'il n'était pas son père. Au même moment, la mère biologique finit de purger une peine de prison de quinze ans, et étant libérée, se met malgré la fatigue et la maladie, en quête de son village natal pour y retrouver sa fille. Celle-ci vient de se faire embaucher dans une maison, tenue par une veuve remariée à une fripouille, mais le fils de la maison (Mihaly Varkonyi, futur Victor Varconi, qui suivra Curtiz dans son exil futur) tombe amoureux de la jeune femme. Les deux "exilées", la mère et la fille, se retrouveront-elles?

Ces trois bobines de mélo sont filmées dans des décors parfois naturels, où au moins éclate le talent de Curtiz pour la composition, mais la plupart des décors d'intérieurs, dans les scènes du village, sonnent faux. On attendait bien sur la don pour les décors baroques, propices aux recherches esthétiques, auxquelles s'adonnera le metteur en scène lors de son passage à la Sascha films en Autriche... Et un autre trait irritant de ce jeune film, c'est la maladresse de son humour, bien gras. L'historienne Lotte Eisner qui se plaignait de 'humour "paysan" de Murnau dans Sunrise, se serait probablement déchaînée ici...

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Published by François Massarelli - dans Michael Curtiz Muet 1915 **
25 juin 2015 4 25 /06 /juin /2015 10:42

Cette superproduction construite par Curtiz autour de Lucy Doraine, qui allait le quitter, est assez connue. Elle a en effet été diffusée plusieurs fois sur plusieurs chaînes, et a remporté un assez joli succès international lors de sa sortie, tant et si bien que, aux cotés du démarquage des Dix commandements, L’Esclave Reine (1924), elle fait figure de classique du cinéma Curtizien pré-Warner. Oui, bon, mais honnêtement, on aimerait changer un peu les choses à ce niveau-là: c’est un film clairement ambitieux, qui poursuit certains caractères de la mise en scène de Curtiz, et qui démontre son potentiel de façon éclatante: les scènes aux centaines de figurants, la maîtrise en matière de scènes plus intimes, le découpage constamment dynamique (Les héros nous sont présentés en mouvement) et une certaine audace structurelle qui se manifeste par de tortueuses mises en abyme : un rêve occasionne un prêche qui provoque un rêve… afin de justifier le recours aux temps bibliques et la représentation d’orgies antiques… Une fois de plus, le film est réalisé dans l'ombre imposante de DeMille.

Mais voila un film qui souffre d’une surcharge pondérale: le script tourne autour de la rédemption, à Londres, d’une femme futile par laquelle un suicide est arrivé. Un prêtre (Michael Varkonyi) la prend en mains et tente de la faire sortir de l’ornière du péché, et de l’empêcher de séduire trois hommes par jour (...dont lui-même!)… Lourd, donc! Comme souvent avec Curtiz, il y a de bonnes choses à prendre dans ce film: son sens impeccable des cadres avec des scènes dramatiques éclairées en fond, les protagonistes jouant au premier plan, dans l’ombre… Les scènes de prison, vraiment sordides grâce au clair-obscur, et des plans de destruction qui ont une petite particularité: restant à distance lors de destruction des murs de Sodome, Curtiz et le chef-opérateur Gustav Ucicky captent non pas la chute des murs eux-mêmes, mais bien les fumées , poussières et débris qui se répandent : voila un avant-goût intéressant de l’œuvre à venir d’un homme qui préférera souvent filmer les ombres de ses acteurs que les acteurs eux-mêmes.

Dans ce drame typique des jeunes années 20, Lucy Doraine se pavane, est de toutes les scènes, doit assumer trois différents rôles de femme fatale, si on compte les séquences antiques et est, il faut le dire, franchement insupportable. Autour d’elle, on reconnaît Walter Slezak et Michael Varkonyi, qui partiront à Hollywood peu de temps après. Curtiz a bien fait son travail, mais le résultat est trop. Trop tout : trop ridicule, trop rempli : on sent la volonté de montrer sa puissance, en oubliant le spectateur au passage; les scènes bibliques, à la logistique impressionnante, sont spectaculaires, mais vides de substance. Les personnages sont tous difficiles à aimer, et même Stroheim leur aurait accordé une porte de sortie plus humaine. Ici, tout rachat doit être spectaculaire, biblique… Demillien? Je préfère le relatif intimisme des Chemins de la terreur, qui avait un visage nettement plus humain, même s’il avait beaucoup moins d’ambitions.

 

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Published by François Massarelli - dans Michael Curtiz Muet 1922 *
5 novembre 2014 3 05 /11 /novembre /2014 18:46

L'un des cinq films de Michael Curtiz en cette année 1938, Four's a crowd n'est pas de la même veine que The adventures of Robin Hood (Co-réalisé par William Keighley) ou Angels with dirty faces, mais c'est une intéressante contribution à un genre auquel le cinéaste n'a pourtant pas beaucoup contribué: la screwball comedy. Il y est question, essentiellement, de mariage, de chassé-croisé amoureux entre quatre jeunes gens qui passent leur temps à changer de bras (Errol Flynn, Rosalind Russell, Patric KNowles et Olivia de Havilland); la motivation première pour ce film était essentiellement de permettre à Flynn de démontrer sa versatilité, et il est assez intéressant en consultant en relations publiques prêt à tout pour amener le richissime et extravagant Walter Connolly à lui confier son business. Rosalind Russell est une journaliste qui travaille pour l'éditeur Patric Knowles, et celui-ci est fiancé à Olivia de Havilland, qui n'est autre que la petite-fille du millionnaire...

De l'agitation, des dialogues à la mitraillette, des acteurs qui s'amusent comme des petits fous à buter dans le mobilier, et une action à cent à l'heure ne garantissent pas forcément la réussite d'un tel film. Et si le metteur en scène a décidé de s'approprier le film en se faisant plaisir (Il y a, clairement, du mouvement, et les plans séquences avec centaines de figurants sont là pour témoigner que les rênes sont bien entre les mains de Curtiz), il a surtout livré une copie qui est un peu le Canada Dry des Screwball comedies: ça ressemble à, ça a l'apparence, la couleur, le son ou même le tempo, mais ce n'est pas. C'est, après tout, trop brut de décoffrage, pas assez raffiné. Dans le genre, la même année Hawks allait fournir le joyau ultime avec Bringing up baby, et donner à voir une bien meilleure performance de Rosalind Russell auprès de Cary Grant dans His girl friday deux ans après. Mais c'est sans doute le seul film dans lequel on peut voir Flynn, une poche pleine de beurre, chasser un chien dans une chambre la nuit, en compagnie d'une fofolle en pyjama, jouée par Olivia de Havilland, qui est ravissante. Comme d'habitude. Ceci était malgré tout un argument subliminal en faveur du film.

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Published by François Massarelli - dans Michael Curtiz Olivia de Havilland
2 novembre 2014 7 02 /11 /novembre /2014 16:15

George M. Cohan (1878-1942) est une grande figure du théâtre et du music-hall aux Etats-Unis, qui a eu un succès phénoménal à Broadway entre 1904 et les années 30. Le film le montre, interprété par rien moins que James Cagney, dans une évocation très allégorique: au soir de sa vie (Cohan est d'ailleurs décédé quelques mois après la sortie de ce film), le vieil acteur reçoit une convocation à la Maison Blanche, et un peu embarrassé, s'en va rejoindre Roosevelt dans le bureau de celui-ci. L'embarras s'explique aisément: dans la pièce qu'il est en train de jouer à Broadway, il interprète sans complexe le président, dans une caricature assez leste... Pourtant l'entrevue va être l'occasion pour lui de lui raconter sa vie. Au dehors, quand Cohan rentre chez lui, une distinction inattendue à la boutonnière, des soldats paradent, au son d'une de ses chansons: ils vont partir pour l'Europe. Cohan rentre dans la parade et chante avec eux...

"Musical", avec Michael curtiz, le mot prend généralement une autre signification que celle généralement acceptée, y compris pour les quelques films du genre que le grand metteur en scène a réalisé à la Warner, c'est-à-dire le studio ou le grand Busby Berkeley a inventé la comédie musicale cinématographique. Curtiz, lui en est toujours resté au genre représenté par The singing fool(Lloyd Bacon, 1928), ou Mammy (Qu'il avait lui-même tourné en 1930): des intrigues situées dans le milieu du spectacle, avec des numéros musicaux certes intégrés au corpus filmique, mais situé sur un espace scénique cohérent et clairement délimité. Yankee Doodle Dandy se trouve donc plus être une biographie d'un homme de spectacle, avec quelques numéros in extenso et des extraits conséquents des spectacles de Cohan. Choix donc délibéré de Curtiz, qui malgré sa propre tendance au baroque flamboyant, ne concevait de films que situés dans un cadre plausible. Une contradiction quelque part, pour l'un des grands illusionnistes de la Warner avec ses jeux d'ombres, mais une contradiction qu'il semblait assumer. Du reste, si bien des films musicaux de Curtiz sont très accessoires pour ne pas dire médiocres (This is the army, Mammy, Night and day) celui-ci est non seulement un classique, c'est aussi un grand film irrésistible...

Grâce à Cagney? l'acteur n'est pas venu les mains vides, le film est en effet produit par son frère, et des membres de sa famille sont présents dans le casting. Il s'est passionné pour un personnage de hâbleur Irlandais, imbu de lui-même mais dont l'énergie indéniable semble propulser tous ses spectacles vers le succès; un personnage de véritable Américain, venu de nulle part et qui s'est construit un empire théâtral à la seule force de ses poignets - et de ses claquettes. Un personnage profondément patriote aussi, et un brin conservateur, ce que le film ne cache pas, mais fait passer de manière un peu subliminale. Et c'est devant l'un des présidents qui aura le plus fait bouger les lignes de la vieille Amérique vers un progressisme mâtiné d'interventionnisme, que Cohan semble, en racontant son histoire, rassembler tous les Américains derrière lui, devant la menace représentée par Hitler. Le film est d'ailleurs largement romancé, dans la mesure ou la médaille obtenue par Cohan à la fin du film, donc en 1941 ou 1942, lui a été attribuée en réalité en 1936.

Mais Curtiz aussi s'est passionné: son film est une réussite de bout en bout, peu importe le personnage, le message reste valide: un message profondément démocratique, réactivé par un cinéaste qui a beaucoup voyagé, comme le font les Cohan dans la première heure de ce film. Solidarité de saltimbanque? L'ancien acteur, dramaturge et homme à tout faire dans le cirque et le théâtre Michael Kertesz, dit Curtiz, s'est sans doute beaucoup retrouvé dans ce héros un peu en marge, qui a été absent des conflits et moments importants (Il nous est présenté souhaitant s'engager pour combattre en 1917, mais est refusé par les autorités en raison de son âge) mais n'a cessé d'incarner, à sa façon, l'esprit d'un pays qui a, en 1926, accueilli à bras ouverts l'éternel exilé Curtiz. Celui-ci a particulièrement soigné son évocation: certes, Cohan n'est pas l'un des êtres les plus fascinants qui soient, mais le Cohan de Cagney et Curtiz est très attachant, et le film est une merveille, qui se bonifie à chaque vision.

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Published by François Massarelli - dans Michael Curtiz
7 mai 2014 3 07 /05 /mai /2014 09:26
Sons of liberty (Michael Curtiz, 1939)

Ce petit film de 21 minutes est un retour sur la vie d'Haym Solomon, un immigré Juif qui avait participé à la Révolution Américaine, celle que l'on appelle ici la "Guerre d'indépendance". Solomon s'est engagé non seulement à titre personnel, mais a aussi beaucoup oeuvré pour que les Juifs du nouveau monde soutiennent Washington... Il est mort dans la misère après avoir littéralement tout donné à la cause...

La Warner avait un département de courts métrages (Une ou deux bobines) très actif durant les années 30, comme d'autres studios du reste, mais le principal but de l'unité était de fournir des compléments de programme, ou éventuellement d'y tester les compétences: par exemple, Don Siegel y a fait ses premières armes. C'est donc une surprise de trouver au générique de ce petit film la signature de Michael Curtiz, l'un des noms les plus prestigieux de la firme... Mais ça s'explique assez facilement:

D'une part, le studio souhaite faire passer un message, et fat donner l'artillerie lourde. Curtiz, c'est un peu le prestige incarné à la Warner, les films avec Flynn, l'aventure mais aussi l'histoire... Et le metteur en scène est incapable de s'engager sans vraiment y mettre le paquet! Comme la WB tend à faire preuve d'une méfiance que d'autres studios ne partagent pas à l'égard des totalitarismes Européens (La MGM freinait par tous les moyens toute tentation de réaliser des films qui dénonçaient la condition difficile des Juifs sous le nazisme, par exemple), le cour métrage ne pouvait pas être conçu comme un projet sans envergure. Et d'autre part, Curtiz a toute sa carrière durant rappelé son attachement à la peinture des peuples en exil, qu'ils soient forains, résistants, juifs persécutés, pirates, corsaires, criminels en fuite, mère célibataire... Le metteur en scène a beaucoup bourlingué, de Budapest à Hollywood, en passant par VIenne et Berlin: il connait l'antisémitisme, et il sait ce que le totalitarisme peu faire, puisqu'il l' a vu à l'oeuvre en Hongrie. Même s'il s'en es vaguement défendu à l'occasion, c'était un éternel cinéaste engagé, à sa façon. Ici, il a fait sienne la nécessité affichée par le studio.

Pour le reste, l'impression globale est celle d'une miniature, un film qui donne un peu l'impression d'aller à l'essentiel en réduisant les anecdotes au maximum. Mais sans jamais lésiner sur les moyens: les acteurs de renom (Donald Crisp, Vladimir Sokoloff et surtout Claude Rains dans le rôle principal, un Technicolor rutilant, des décors soignés et une figuration imposante y sont conjugués par Curtiz qui ne lésine pas sur le style. C'est que le message à faire passer en cette veille de conflit est de la plus haute importance. Au-delà des flonflons patriotiques, le côté unique de ce film lui donne un charme durable...

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Published by François Massarelli - dans Michael Curtiz
22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 15:27

Curtiz a mis ce film en chantier pour la Paramount après la fin du tournage de son remier film Américain hors Warner, The Egyptian. Ces deux films sont donc les premiers pas en solitaire d'un grand cinéaste de studio, dont la réputation s'est écroulée à la fin de sa vie, précisément lorsqu'il a désiré sortir de la firme qui l'avait employé durant 28 ans... Pourtant l'un comme l'autre des deux ouvrages, s'ils sont bien des films mineurs de l'auteur, n'en sont ni indignes ni d'extravagantes tentatives de s'approprier de nouveaux territoires: de même qu'il avait réalisé des films assimilables aux productions de Cecil B. DeMille durant ses années Autrichiennes, puis l'extravagant Noah's ark (1928) à la Warner, Curtiz avait tâté du musical dès l'aube du parlant, et avait continué jusqu'à la fin des années 40. C'est donc tout sauf une surprise de le voir s'atteler à une oeuvre comme ce White Christmas, une comédie musicale certes éloignée des canons du genre tels qu'ils avaient été établis par les productions RKO avec Fred Astaire, les films Warner organisés autour des chorégraphies de Busby Berkeley (Dont Curtiz lors des années 30 s'était maintenu à l'écart, mais j'y reviendrai) ou les productions d'Arthur Freed pour la MGM...

Wallace et Davis sont deux vedettes de music hall, dont la partenariat remonte à leur passage commun dans l'Armée Américaine lors de la seconde guerre mondiale. Ils font équipe en tout: l'un compose, l'autre écrit, les deux interprètent, dirigent et produisent leurs revues. Mais Phil Davis (Danny Kaye) se plaint de ne pas avoir une minute à lui depuis qu'il travaille avec le très entreprenant Bob Wallace (Bing Crosby). Il a l'idée de tout faire pour lui trouver une fiancée, afin de trouver un peu plus d'indépendance. Le destin met entre leurs mains deux artistes, les deux soeurs Haynes: Betty (Rosemary Clooney) et Judy (Vera Ellen). Judy et Phil forment une alliance dans le but de marier Betty et Bob... La situation va se compliquer dans un hotel du Vermont ou les quatre descendent de façon imprompue, et les deux anciens soldats vont tomber nez à nez sur leur général, devenu propriétaire d'un établissement pas vraiment prospère...

Ce film fait partie d'un certain nombre de productions Américaines qui ont fait les beaux jours de la télévision, mais si on peut comprendre l'attraction particulière d'un It's a wonderful life, par exemple, l'élévation au rang de film culte, programmé tous les ans à Noël, reste assez peu facile à appréhender! C'est un musical très moyen, une comédie certes charmante, mais pas vraiment révolutionnaire. Ce n'est pas non plus un film abominable, dans la mesure ou le metteur en scène a su mettre son savoir-faire indéniable au service d'une histoire et d'interprètes somme toute sympathiques, qui ont su injecter dans la production suffisamment d'énergie pour maintenir l'intérêt au moins poli du spectateur... Mais les fans de Michael Curtiz ne trouveront rien de très personnel à se mettre sous la dent; si ce n'est qu'une fois de plus, le metteur en scène Yankee doodle dandy (1941) traite le musical à l'encontre des lois et des possibilités établies en son temps par Busby Berkeley, qui ouvrait l'espace cinématographique en imaginant des coulisses délirantes, des extensions virtuelles folles à ses spectacles représentés à l'écran. Chez Curtiz, un spectacle musical supposé être présenté sur scène, est présenté sur scène, point final. Bien sur, il est clair que les scènes ou se produisent Crosby, Clooney, Kay et Ellen sont au moins élastiques, mais le metteur en scène prend bien soin de souligner dès son premier plan la tangibilité de son espace scénique, le fait qu'il s'agit bien d'une représentation dont il s'efforce de présenter la captation, laissant les artistes s'y débrouiller... Une manie (Paradoxale pour un auteur qui a toujours eu à coeur d'élargie l'espace visible par l'utilisation savante d'ombres Chinoises totalemet maîtrisées) qui remonte à Mammy (1930), et qui fait des musicals de Curtiz à la fois une énigme, et disons le tout net, une source assez fréquente d'un ennui poli.

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Published by François Massarelli - dans Michael Curtiz Musical
2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 08:21

Sorti quelques mois après un film de Curtiz intitulé Female, ce petit film d'aventures exotiques aurait pu s'intituler... Female, justement. Kay Francis y interprète le personnage de Tanya, une chanteuse échouée à Rangoon et trahie par son amant (Ricardo Cortez) qui l'a vendue à un proxénète (Warner Oland); elle s'enfuit pour Mandalay, mais sur le bateau ou elle voyage vers une nouvelle vie, elle rencontre un beau docteur (Lyle Talbot) dont elle guérit l'alcoolisme, mais aussi elle retrouve Tony, l'homme qui l'a trahie... Doit-elle se résigner à retrouver son passé, dont le moteur est l'amour qu'elle a ressenti pour Tony, ou doit-elle se diriger vers un futur fait de dignité aux côtés de celui qu'elle vient de rencontrer?


Un bateau en direction d'un endroit idéal, des personnages exilés et en errance, une galerie de personnages durs et des choix de vie déterminants, on est malgré le coté série B du film en plein dans la thématique de Michael Curtiz , et Kay Francis, en personnage de femme qui prend son destin en charge, est dans la lignée des portraits de dames du metteur en scène: exploitée, prostituée, Tanya n'aura de cesse de jouer le jeu en allant plus loin que les personnages masculins et retourner leurs propres armes contre eux; la deuxième partie du film la voit prendre l'avantage et elle est désormais à même de sauver un autre personnage de la situation dans laquelle il est: il partiront ensemble à la fin...

Moins marqué qu'à l'accoutumée, mais toujours efficace, le style du réalisateur apparaît surtout dans le rythme effréné, on l'imagine dirigeant ses acteurs d'un tonitruant "Faster!" comme seule indication scénique; il est vrai que la consigne était de boucler un film en 7 bobines, il faudra attendre 1935 avant qu'on autorise Curtiz à faire long (Il fallait sans doute expier l'échec public de Noah's ark...) Les personnages, comme à l'habitude sont très bien campés face à une caméra qui sait n'en négliger aucun. Sinon, nous sommes en présence d'un film Warner typique des audaces de la période, avec les références frontales à la prostitution, les danseuses à peine vêtues, et surtout le fait qu'un faux crime, non élucidé et impuni, donne l'idée à un personnage de l'accomplir et de s'en tirer sans dommage, à la fin, et au contraire, libre... le film regorge d'images dures et exotiques, à commencer par la peinture de Rangoon dominée par la figure imposante (Et totalement exagérée) de Warner Oland en parrain menaçant ou veule (Tout dépend de l'interlocuteur...) du crime et de la prostitution.

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Published by François Massarelli - dans Michael Curtiz Pre-code
27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 17:21

Pas grand chose d'autre à faire quand on pense qu'un film est parfait que de s'incliner. Mildred Pierce est l'un des couronnements de la longue, fructueuse et fascinante carrière de Michael Curtiz, l'un des films les plus emblématiques de la Warner Bros, et l'un des  plus beaux films noirs, aux cotés, selon les gouts, de The big sleep, Strangers on a train, Laura, Double indemnity ou White heat, et enfin l'un des films les plus réussis de Joan Crawford, si ce n'est son chef d'oeuvre... Elle y interprète un personnage de femme volontaire qui ne se rend pas compte qu'autour d'elle une intrigue noirissime se trame, dans laquelle la plupart des êtres en qui elle a confiance sont trempés jusqu'au cou, le tout raconté dans un style baroque à souhait, par un maître des ombres et de la lumière.

Le film ne commence pas de la même manière que tant d'autres films de Michael Curtiz: on s'attend comme souvent à un véhicule en marche, alors que c'est le mouvement de la mer qu'on voit d'abord. Le générique déroule ses crédits sur des images de plage, les vagues venant balayer les noms des acteurs et techniciens. Puis le film installe une scène de nuit, près d'une maison. Un homme se fait tuer sous nos yeux, puis l'héroïne, qu'on soupçonne évidemment d'avoir tué, prend sa voiture et file au pont le plus proche, dans le but de commettre un suicide. elle en est empêchée par un brave policier, et rencontre un homme qu'elle connait, Wally. Elle le ramène chez elle, dans le but de lui faire porter le chapeau du crime... Ca ne marchera pas, et on va donc entendre de la bouche de l'intéressée les circonstances qui ont amené à cette nuit fatale durant laquelle son mari Monte Beragon est mort: elle s'appelle Mildred Pierce, et un jour elle a décidé que son mari, rendu chômeur par la fatalité, et infidèle, n'avait plus à rester chez elle. Elle a conquis son indépendance, trouvé du travail comme serveuse dans un restaurant, puis monté sa propre entreprise, tout en élevant deux filles, Veda et Kay... C'est dans ces circonstances qu'elle a rencontré le playboy Monte Beragon...

 

Mildred Pierce (Joan Crawford) s'affranchit de tous les hommes, dans un film qui leur laisse peu de place. A l'exception de Wally Fay (Jack Carson), un homme d'affaires peu scrupuleux qui surnage en restant de fait un peu à l'écart de Mildred (Même s'il aimerait bien s'en approcher...), les hommes ici vivent soit en marge, soit aux dépens de l'héroïne: Bert (Bruce Bennett), l'ex, infidèle et divorcé mais dont on sait qu'on peut encore compter sur lui, et Monte (Zachary scott) le playboy gâté et méprisant de la main qui le nourrit parce qu'elle est bien obligée de travailler pour lui payer ses chemises de luxe... Mais Mildred n'est pas à proprement parler libre, ayant des enfants, deux filles, dont une seule survivra à l'intrigue, et des amies (Ida, qui l'assiste dans l'affaire Mildred Inc), voire des employées (Lottie, la bonne). De tous ces personnages, la seule à véritablement se hauser au plus près de l'héroïne, c'est Veda (Eve Arden): la fille aînée de Mildred est aussi son double maléfique, celle qui veut tout ce qui la différenciera de sa mère, celle qui critiquera les choix de Mildred pour leur bassesse (Serveuse dans un restaurant, un métier vulgaire pour la hautaine Veda), mais qui se livrera à des actions plus basses encore, en faisant chanter un fils de famille riche sous le prétexte d'une grossesse imaginaire, ou qui finira par chanter dans des cafés peu recommandables pour être indépendante. Et surtout, elle fera pire encore... Pendant que sa fille tombe très bas donc, Mildred Pierce rejoint la cohorte sublime des héroïnes magnifiques de Curtiz, qu'elles soient interprétes par Olivia de Havilland, Glenda Farrell, Ann Dvorak, Rosalind Russell, Bette Davis ou même Doris Day: le metteur en scène fait tout tourner autour de Joan Crawford, dans un film qui est comme un écrin taillé sur mesure, pas moins.

 

Pourtant, on constate paradoxalement qu'en 1945, Curtiz n'a pas encore tâté de ce genre réellement apparu dans les années 40 qu'est le film noir; néanmoins il a aisément fait partie de ceux qui en ont pavé le chemin, avec ses films de gangsters (Kid Galahad, Angels with dirty faces) ou films à l'atmosphère gothique et baroque (The mad genius), voire films fantastiques (Doctor X, Mystery of the wax museum, The walking dead). Il se glisse sans aucun effort dans le genre, dont il adopte ici le style qui finit d'ailleurs par se confondre avec le sien. Les scène souvent nocturnes de ce film dont l'intrigue prenante tourne autour de l'énigme du meurtre de Monte: si ce n'était Mildred, qui l'aurait tué?  Et Curtiz fait une fois de plus jouer les ombres et la lumière dans une mise en scène superbe, qui fait feu de tout bois, laissant grandir un inévitable malaise dans ce qui aurait pu ou du être la peinture de la vie quotidienne d'une femme volontaire, altruiste et maternelle. Si seulement...

 

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Published by François Massarelli - dans Michael Curtiz Noir Criterion
1 janvier 2013 2 01 /01 /janvier /2013 17:32

Il y a un commencement à tout; par exemple, Captain Blood: c'est le premier film parlant spectaculaire de Michael Curtiz, le premier film de pirates à la Warner depuis les années 20 (Et encore ceux-là étaient généralement des films importés de la Vitagraph ou de la First National, les compagnies avalées par WB durant la décennie), la première grosse production à confier un premier rôle à Errol Flynn, et la rencontre de celui-ci avec Olivia de Havilland. L'année 1935, qui voyait le code de production (Supposé amener une auto-censure plus drastique de la part des studios eux-mêmes) se renforcer, voyait également les studios retrouver les films à panache, les grosses productions et le "swashbuckler". Cette même année, la WB sortait A midsummer night's dream (Max Reinhardt et William Dieterle) et préparait Anthony Adverse (Mervyn Le Roy), la MGM obtenait l'Oscar du meilleur film avec Mutiny on the Bounty (Frank Lloyd)... C'était donc une période charnière.

 

De tous ces débuts, le film de Curtiz est surtout notable pour être le début de la carrière Hollywoodienne proprement dite de Flynn: c'est Curtiz qui l'a signalé au studio, en remplacement de Robert Donat qui était le premier choix. L'acteur de Tasmanie allait donc pouvoir interpréter son premier Irlandais... Peter Blood n'est pas un pirate, c'est un médecin: lors de soulèvements protestants contre Jacques II, il ne lève pas le petit doigt, estimant être pus utile à tous en tant que docteur. C'est donc parce qu'il a soigné un rebelle qu'il se fait arrêter. Avec d'autres condamnés à mort, il est envoyé à Port Royal comme esclave, ce qui rapporte plus à la couronne que de les exécuter. Là, il doit supporter le joug du tyrannique Colonel Bishop, aide camp du gouverneur. Par contre il s'attire les bonnes grâces de ce dernier en soignant sa goutte; il tombe amoureux de la nièce du colonel, la jolie Arabella, qui a tout fait pour alléger sa charge... A la faveur d'une attaque Espagnole, Blood et ses camarades s'évadent, chapardent un bateau aux Espagnols, et se font pirates...

 

Peter Blood est l'archétype du héros joué par Flynn: apolitique de coeur, il ne prend parti que contraint et forcé, pour des raisons humaines toujours, jamais idéologiques. Capable d'indulgence envers le camp adverse, à plus forte raison si Olivia de Havilland y figure (Arabella Bishop comme Maid Marian Fitzwater), il est aussi un Irlandais cabochard dont les vertus sont parfois entâchées d'un soupçon d'arrogance (Custer, Blood), d'une tendance à la vengeance qui est d'abord et avant tout une tenace rancune: Peter Blood en veut particulièrement, non à la couronne, mais au roi Jacques II. quand celui-ci est déposé, il abandonne la piraterie et se porte immédiatement au secours des Anglais qu'il vouait à la mort quelques secondes auparavant... C'est un meneur d'hommes porté par un code d'honneur très strict, qu'il n'impose qu'en en démontrant la nécessité... Beaucoup plus complexe et entier que bien des héros, il n'hésite jamais à joindre le geste à la parole, ce qui nous donne d'impeccables scènes d'action. Il est secondé par la fine fleur de la Warner: Guy Kibbee, Ross Alexander, et doit croiser le fer avec Lionel Atwill (Bishop) ou le grand Basil Rathbone (Le pirate Français Levasseur, qui a décidé de vivre en dehors du code d'honneur de Blood...). Et il tombe bien sur amoureux de celle qu'il recroisera sept films durant: Olivia de Havilland, l'autre grande découverte du film; Arabella est un personnage complexe là aussi, mue par autre chose que ses sentiments de classe, elle est clairement attirée par Blood, envers lequel elle nourrit sans doute bien plus qu'un intérêt matrimonial.Son tempérament fait d'Arabella une égale, ou en tout cas une femme qui dépasse le rôle conventionnel de potiche.

 

Michael Curtiz a mis du temps à revenir à un film de l'ambition de celui-ci. Mais son métier impeccable, et ses états de service irréprochables lui ont sans doute valu d'être considéré par la Warner comme le seul à même de mener un tel spectacle à son terme. C'est un pari tenu, et le metteur en scène le signe dès le début, dès cette scène qui voit Jeremy Pitt, à cheval (Un souvenir de la fameuse chevauchée de Paul Revere pour fédérer le public Américain? Peut-être...), se mettre en quête d'un médecin pour soigner un de ses compagnons de rebellion. Le mouvement, dès la première image: c'est une tradition qui a la peau dure chez le réalisateur fasciné par la notion même de locomotion, qui entend ainsi signaler que le cinéma se doit de bouger. Et c'est parti pour un film dont chaque scène est parfaitement intégrée à une continuité solide, pour 119 minutes... Curtiz accompagne la destinée du vagabond des mers Peter Blood, à nouveau un héros de ses films qui a la bougeotte, et nous le montre aspirer à une idée de conquête et de pillage, certes, mais avec décence. Apolitique par nature, comme d'autres personnages de Curtiz, il se situe de lui-même hors du droit Anglais, à l'écart de tous, à la recherche d'un idéal qui n'existe pas encore, mais qui pourrait bien être l'Amérique... Le film n'est pas un pamphlet, pourtant. Curtiz est trop occupé à faire le meilleur des films de pirates possible, et y parvient semble-t-il sans peine! Il convoque suffisamment de scènes obligées, d'humour, et de possibilités de s'identifier à la quête de Blood, pour permettre au public de s'y retrouver parfaitement. Les scènes de bataille portent sa marque, c'est-à-dire qu'elles sont épiques, montées de mains expertes, et filmées au plus près: la caméra est au milieur du bateau, et les plans semblent s'approcher toujours plus près des visages et des armes...

 

Au beau milieu des années 30, donc, Captain Blood rend une nouvelle jeunesse à un genre tout entier, le recrée de fait. impossible d'imaginer après ce film une épopée de pirates qui n'en aurait pas subi l'influence, un héros qui aurait vu le personnage créé par Flynn. Ce film va placer Curtiz au sommet de la Warner, le rendre définitivement incontournable... et en plus, Captain Blood est totalement irrésistible! Chef d'oeuvre, donc, en plus d'inaugurer une noucvelle ère...

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Published by François Massarelli - dans Michael Curtiz Olivia de Havilland