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24 février 2024 6 24 /02 /février /2024 18:59

Dans un comté rural, une famille est sous surveillance: en effet, le mari impose un enfer à son épouse, en la battant... Les braves voisins, organisés en une société secrète et masquée, vont intervenir pour le punir...

Voilà un film qui fera forcément réfléchir, et forcément tiquer. Car les "white caps" en question ressemblent furieusement à une autre société secrète, certes interdite à cette époque (depuis les années 1870), et probablement oubliée... Mais dans de nombreuses zones rurales en 1905, ce genre de groupe de vigilance de voisinage était relativement fréquent. Dans quelle mesure Porter se rendait-il compte qu'il faisait presque une publicité favorable mais subliminale au KKK?

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Published by François Massarelli - dans Edwin Porter Thomas Edison Muet
24 février 2024 6 24 /02 /février /2024 18:53

Porter, touche-à-tout et expérimentateur en chef chez Edison, virtuellement le seul cinéaste de l'entreprise, finalement, avait réussi à produire un indéniable classique avec The great train robbery, il s'est aussi ingénié de façon plus inattendue à en produire un remake... Avec des enfants pour acteurs! Voici donc la version junior du film, qui reproduit des scènes du film dramatique le plus spectaculaire de son auteur, sous sa propre direction, complète avec son train miniature.

C'est, fatalement, anedotique au mieux. Mais ça permet aussi de voir que même dans les mêmes décors, avec le même maître d'oeuvre, la magie n'opère pas deux fois, loin de là...

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Published by François Massarelli - dans Edwin Porter Thomas Edison Muet
24 février 2024 6 24 /02 /février /2024 14:43

Sept périodes de la vie d’un humain, vues à travers des vignettes, très symboliques. Chaque « chapitre » porte un nom qui montre qu’on est vraiment dans une illustration alégorique de l’évolution d’un humain : Infancy, Playmates, Schoolmates, Lovers, The Soldier, The Judge, Second Childhood…

Mais une question demeure : pourquoi tout ça ? La réponse vient à la fin du film, et est très surprenante : à la fin, en effet, une image d’une vieille fille, dont les intertitres demandent quel âge lui attribuer. A l’époque vacharde des Suffragettes, l’image de la vieille fille est d’une méchanceté assez impossible à accepter…

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Published by François Massarelli - dans Edwin Porter Thomas Edison Muet
24 février 2024 6 24 /02 /février /2024 14:41

Les personnages d’une série de bande dessinée s’animent sous nos yeux… Porter se saisit d’un phénomène d’édition, d’une publication très populaire; il donne à ses acteurs l’occasion de camper les personnages très caricaturaux d’une famille d’originaux…

Le film s’arrête à cette description, suivie de la vision d’une scène de repas, toute en péripéties… Mais l’essentiel du film et de son intérêt réside dans le choix de présenter la famille à travers des gros plans des protagonistes: l’expressivité du cinéma y éclate sans détours, là où l’intérêt retombe sensiblement dans la vision du repas de famille. La distance de la caméra crée une sorte de vide entre le film et le spectateur…

Moralité: faites des gros plans!

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Published by François Massarelli - dans Edwin Porter Thomas Edison Muet
18 février 2024 7 18 /02 /février /2024 17:51

Continuant dans une veine sociale, Porter tourne une histoire assez étonnante, située dans le monde moderne: deux, en fait, en une. D'une part il nous conte l'histoire d'une femme de la haute société, qui se rend dans un grand magasin au centre de New York, et s'y livre à des vols. Elle est prise sur le fait et arrêtée... Puis il nous montre une femme de la classe ouvrière, qui doit voler pour nourrir sa famille, et qui elle aussi est prise la main dans le sac.

Le film se résout sur le double jugement, la bourgeoise est relâchée et l'autre condamnée à de la prison... Porter questionnaitde façon très frontale les préjugés et les valeurs de la bonne société, en adoptant clairement la politesse du mélodrame, mais sa sincérité n'est absolument pas à mettre en doute.

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Published by François Massarelli - dans Edwin Porter Thomas Edison Muet
18 février 2024 7 18 /02 /février /2024 17:43

Un homme sorti de prison se bat pour retrouver sa dignité et sa place dans le monde... Il doit faire face au soupçon de tous ses employeurs potentiels, et la vie n'est pas tendre: son épouse, malade, est sans doute condamnée s'il ne trouve pas de travail... Un jour, il est témoin d'un incident: une petite fille qui n'a pas vu une calèche manque de se faire écraser, mais il lui sauve la vie. Néanmoins, l'hiver venu, il n'a plus qu'une ressource, aller chercher de quoi vivre là où on peut le trouver, et il s'improvise cambrioleur...

C'est en huit "scènes", donc plans, une adaptation d'une pièce de music-hall, mais c'est surtout une réflexion sur la capacité du cinéma à aborder frontalement une cause sociale... Porter utilise en effet l'écran pour son pouvoir d'immersion du spectateur dans une atmosphère qui lui fera vivre par procuration, et il est remarquable qu'il ait si souvent pu aborder des thèmes bien différents de ceux attendus dans le cinéma de l'époque.

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Published by François Massarelli - dans Edwin Porter Thomas Edison Muet
16 février 2024 5 16 /02 /février /2024 22:53

Les obsédés de la natalité, dans les années 1900, étaient de deux obédiences: les éugénistes d'un côté, les natalistes de l'autre... Aux uns, qui se taguaient de résoudre les problèmes du monde en choisissant les enfants à naître (ou nés, bien sûr) et aussi de programmer voire de stériliser afin d'influencer la nature, les autres répondaient qu'il fallait faire des enfants "sur une grande échelle", comme aurait dit Michel Debré à une autre époque!

Comme pour répondre au deuxième groupe et en particulier au président Roosevelt, fraîchement réélu, Porter se fend d'un film rigolard, un de ces quasi-cartoons dans lesquels parfois il trouvait le ton d'un dessin de presse... Un père de famille rentre chez lui avec une certaine satisfaction, car son épouse vient de donner naissance à un enfant... mais il déchante, car il y en aura d'autres... 

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Published by François Massarelli - dans Edwin Porter Thomas Edison Muet
16 février 2024 5 16 /02 /février /2024 22:49

Un gamin a l'idée de déguiser une pompe à eau, qui est située sur le puits de la ferme, en un épouvantail. Mais le fermier, qui est totalement distrait, s'en sert comme une pompe à eau, justement, entraînant une situation embarrassante: en l'actionnant, il mouille le garçon qui s'était caché.

Bon, L'arroseur arrosé est sans doute le degré zéro du gag cinématographique, donc on peut dire sans trop se tromper qu'avec ce film, situé dans des décors à la façon du théâtre, Porter retourne à zéro, donc...

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Published by François Massarelli - dans Muet Edwin Porter Thomas Edison
16 février 2024 5 16 /02 /février /2024 22:42

Ce film revient un peu en arrière, lorsque Edwin Porter cherchait à agrémenter ses films de train (les "travelogues" montrant des voyages ferroviaires avaient un grand succès, semble-t-il) de scènes qui offraient une digression comique tout en les prolongeant: What happened in the tunnel montrait une scène comique située dans un compartiment d'un train en marche, par exemple...

On y revient, ici, avec cette histoire d'une dame qui est embrassée par un personnage marginal, contre son gré; il sera éjecté du train sans autre forme de procès, un gag inattendu (quoique) qui donne lieu à un truquage efficace, l'arrêt caméra, qui était découvert un peu partout depuis Méliès... Et les films Edison, bien sûr.

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Published by François Massarelli - dans Thomas Edison Edwin Porter Muet
12 février 2024 1 12 /02 /février /2024 15:34

Un touriste Américain entreprend un voyage thérapeuthique, sans savoir que son passage par des sites touristiques reconnus sera une occasion pour chaque lieu, de déconvenues et catastrophes..

C'est un film de recyclage, concocté avec des "travelogues" tournés chez Edison. Porter n'a eu qu'à se servir, pour placer son touriste américain ouffreteux dans des lieux très prisés des touristes, depuis les Etats-Unis jusqu'en Europe, en passant par l'Egypte. Bien sûr, c'est très anecodtique, mais ça motre que dès 1904, le cinéaste touche-à-tout avait déjà compris la possibilité qu'avait le montage de mentir, mais aussi qu'avec plusieur films on pouvait en réaliser d'autres. Enfin, la parodie en elle-même est aussi un genre qui nécessitait une telle expérience...

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Published by François Massarelli - dans Edwin Porter Thomas Edison Muet