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1 septembre 2020 2 01 /09 /septembre /2020 15:06

Le scénario est cette fois signé de Arthur Ripley et Frank Capra, la réalisation est de Harry Edwards... mais Lucky Stars est franchement mal fichu, et la seconde partie se traine: Harry est un homme qui décide de ses conformer à la lettre à une prédiction qu'on lui a faite, ce qui ne lui apportera que des ennuis. Le résultat de ce choix est une longue, répétitive et statique partie du film consacré à un medicine show, avec Vernon Dent en charlatan.

Dans le train qui l'emmène vers sa destinée, il rencontre ce personnage haut en couleurs qui va l'engager pour vendre un peu de poudre aux yeux et beaucoup de médicament-miracle fait maison, ce qui déclenchera finalement la foudre des habitants: au propre comme au figuré... Et Natalie Kingston a un rôle intéressant, en fille du docteur local qui cherche à se venger, mais son personnage, pas plus que le film d'ailleurs, ne semble aboutir nulle part.

Les courts métrages de cette fin de cycle étaient sans doute le cadet des soucis de Langdon, qui avait fini par obtenir ce qu'il voulait: tourner des longs métrages avec son équipe. L'économie du studio Sennett étant ce qu'elle était, ça voulait dire qu'entre deux films plus longs (qui allaient rester plusieurs mois sur les étagères), il fallait continuer à fournir des films en deux bobines...

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Published by François Massarelli - dans Muet Harry Langdon Comédie
1 septembre 2020 2 01 /09 /septembre /2020 13:26

Un nobliau Anglais, Lord Harrowby (William Austin), doit se marier avec une riche héritière, Cecilia Meyrick (Ruth Dwyer)... Il prend le soin d'assurer son mariage auprès d'une compagnie Londonnienne établie à New York, mais il y a une clause importante: la Floyd's of London n'assure le mariage que dans la mesure où des événements extérieurs pourraient le faire capoter. Si c'est en raison d'une action de Harrowby lui-même, ils ne débourseront pas un centime. Ils vont donc dépêcher un homme de confiance, Dick Minot (Reginald Denny), pour s'assurer du bon fonctionnement de la chose...

A partir de là, quelques précisions: Cecilia n'est pas très motivée pour le mariage mais ses parents la poussent un peu; Dick Minot est beau garçon et Cecilia va le rencontrer avant le mariage, mais lui a en plus un défaut: il est conscient de son devoir et va donc devoir nier son amour la mort dans l'âme; Harrowby est une indéfectible andouille avec un passé chargé; en prime, il est flanqué d'un escroc qui ne manque pas une seule occasion de lui soutirer de l'argent; enfin, il y aura des obstacles: un quidam insistant qui prétend être aussi Lord Harrowby, ou encore un gentleman de la presse avec des oreilles qui traînent. La mission de Minot sera délicate...

C'est une jolie comédie très enlevée, mais sage... Un film qui tient plus de la screwball comedy que du genre burlesque: on y sent une hésitation de la production à se lancer dans le slapstick et la comédie physique, ce qui est idiot puisque la raison qui avait poussé la Universal à engager Denny était justement qu'il était un ancien boxeur! On va d'ailleurs trouver à la fin du film une résolution qui permet à Pollard d'utiliser les dons physiques de sa vedette, qui est non seulement un excellent acteur, il a aussi du charme. Le film aussi, gentiment... Et quand je lis ça et là que ce film de sept bobines est l'un des longs métrages mineurs de Denny, je me dis qu'il y a du bonheur en perspective...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Reginald Denny 1924
30 août 2020 7 30 /08 /août /2020 17:59

Ce film est l'une des dernières productions de court métrage de Sennett avec Harry Langdon, à l'époque où celui-ci faisait des pieds et des mains pour que son patron, réticent, le laisse s'aventurer dans des films plus longs. Continuant de casser un à un les mensonges de Capra sur la période, on constatera que le futur metteur en scène n'est pas du tout crédité au scénario, attribué en fait à Arthur Ripley, et Clyde Bruckman...

Il conte l'histoire d'un vagabond, mais ce n'est pas du Chaplin, même si ce film de 1925 anticipe certains aspects de The circus: Harry a fui l'orphelinat étant enfant, lorsque sa petite amie (Natalie Kingston) en est partie. typiquement, 15 ans plus tard, il est toujours dans les environs... Il y vole des poules, avec une méthode particulièrement voyante. Il croise le chemin d'un cirque qui l'engage parce qu'il a sans le vouloir des facultés pour l'acrobatie. Il ne sait pas que sous le déguisement de la femme à barbe, se cache son ancienne petite amie... 

Cette histoire de voyage immobile est contée avec une grande rigueur, et on appréciera la façon dont on nous amène à comprendre que Langdon puisse être confondu avec un acrobate, par une succession d'événements méthodiques: ça commence par la recontre d'un comédien lent avec un essaim d'abeilles...

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Published by François Massarelli - dans Harry Langdon Muet Comédie
30 août 2020 7 30 /08 /août /2020 08:56

Le passage progressif au long métrage, qui n'était pas donné à tout comédien à l'époque, se fera pour Harry Langdon par le biais d'un allongement de ses films, un peu à la manière de Chaplin, qui avait commencer à expérimenter avec des trois bobines avant de se lancer dans The Kid. De fait, les derniers courts en deux bobines de Langdon, tous réalisés par Harry Edwards sur des idées de Capra et Ripley, comme si les têtes étaient déjà ailleurs, tournent un peu en rond. Certains toutefois sont excellents. la plupart continuent à exploiter l'alchimie entre Langdon et son complice Vernon Dent, qui savait tout faire, et on retrouve souvent Natalie Kingston.

Pas dans Plain clothes toutefois... Ce premier crédit de Frank Capra (scénariste avec Arthur Ripley) est une histoire invraisemblable, dans laquelle Harry est un policier infiltré malgré lui dans la famille d'escrocs de sa petite amie (Clair Cushman). Il fera le ménage, malgré lui aussi, et se conduira en héros. Par hasard. Notons que si Harry affronte effectivement une bande de vilains messieurs dont le plus menaçant est bien sûr Vernon Dent, c'est sa future belle-mère qui semble la plus redoutable... Une menace qui se précisera en quelque sorte dans le long métrage The chaser en 1928.

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Published by François Massarelli - dans Muet Harry Langdon Mack Sennett Comédie
29 août 2020 6 29 /08 /août /2020 17:33

His marriage wow possède d'abord l'avantage de l'unité: cette histoire de ne divise pas radicalement en deux à la jonction entre les bobines, et tourne autour du mariage. La cérémonie, et la vie de couple. De plus, on y voit, de nouveau, Natalie Kingston, déjà aperçue dans Feet of mud et All night long: elle va désormais être la partenaire principale de Langdon, aux cotés de l'inamovible Vernon Dent. Celui-ci joue un rôle étonnant de professeur psychanalisto-hypnotiseur, qui précipite le trop crédule Harry dans l'angoisse. Ce qui fait que l'enjeu du film est surtout situé dans la tête du protagoniste principal.

Harry Hope se marie: toute la noce l'attend dans une église, alors que lui s'est trompé. Il finit par arriver, ce qui n'était pas une mince affaire (Il demande son chemin à un policier, disparaît du champ, et arrive par le fond du champ, pour redemander son chemin au même policier!), et est accueilli par l'un des invités de la noce, l'étrange "professeur" McGloom, qui lui fait comprendre à demi-mot que Harry va être sacrifié par son épouse sitôt le mariage effectué. Bien qu'il essaie de se tirer d'affaire, il est constamment récupéré, jusqu'au moment ou des infirmiers viennent chercher le "professeur", en fait échappé d'un asile.

Une petite note au passage: la vue de Langdon, seul dans une église vide, renvoie à un plan célèbre de Seven Chances de Keaton paru la même année. Ce pourrait être la même église, du reste...

Le rythme, comme son personnage, appartient désormais en propre à Harry Langdon, qui laisse de coté la frénésie coutumière de chez Sennett, pour imprimer son propre timing à l'histoire. J'ai déjà mentionné cette digression, qui voit Harry perdu revenir inutilement à son point de départ, mais sa lenteur est aussi faite de gestes, comme ce moment ou il comprend au début qu'il n'est pas dans la bonne église, et comme il a donné de l'argent au prêtre, il hésite à partir, revient, repart... Son inaptitude n'est pas de la bêtise, c'est une hésitation constante, une incapacité à prendre une décision. L'influence de Langdon sur Stan Laurel sera considérable...

 

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Published by François Massarelli - dans Harry Langdon Muet Comédie
28 août 2020 5 28 /08 /août /2020 16:43

Sous ce titre désormais risqué (Mais Boob en 1925 ne voulait pas encore dire "nichon", comme en témoigne le film The boob de William Wellman, sorti en 1926 à la MGM: on n'imagine tout de même pas la firme du lion sortir un film de Wild Bill Wellman sous le titre "Le néné". Ca voulait tout simplement dire "nigaud".), se cache un chouette petit film dans lequel Harry et son partenaire Vernon Dent se disputent les affections de Marie Astaire (Aucune relation).

Situé en Californie du nord, au pays des bûcherons en chemise à carreaux, il présente un certain nombre de gags en situation qui sont souvent irrésistibles (Dont une cascade sur un flume, l'un de ces conduits pour les rondins de bois) et surtout se conclut sur des séquences qui impliquent un Harry soudainement paré d'une légende de tueur, un moyen de protection imaginé par Marie Astaire. Par ailleurs, le film prouve que Leo Willis, qui jouait souvent chez Roach et Lloyd, avait ses entrées chez Sennett aussi. Ici, il interprète un cuisinier victime de la légende Harry Langdon...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Harry Langdon Comédie
28 août 2020 5 28 /08 /août /2020 12:25

Dave Roberts (James Murray), un boxeur sans le sou, participe à une escroquerie itinérante qui le voit s'afficher en public en faisant une bonne action, pour attirer la sympathie du public, puis affronter un boxeur itinérant qi fait partie de la combine: la population parie tout sur Dave et Dave perd, de manière à ce que la troupe ramasse la mise... Tout va pour le mieux jusqu'à ce que Dave fasse deux rencontres dans la prochaine ville visée par le gang: d'une part, un gamin des rues (Jack Hanlon) qui va apprendre au héros à choisir la bonne voie, celle du courage; d'autre part, une jeune femme, Marjorie (Barbara Kent).

William Wyler est l'un des nombreux metteurs en scène qui travaillent à la Universal, au rayon des séries B et des programmes de remplissage pendant que le studio soigne ses films de prestige: The man who laughs, Broadway, The king of Jazz ou All quiet on the western front datent tous de cette époque. Wyler a gravi les échelons, et est devenu un metteur en scène de films d'actions, westerns et autres genres prisés du public plus que de la critique... Son film est attachant et fera un peu penser à Hitchcock par cette manière qu'il a de combiner un attachement évident pour les petites gens, d'un côté, et une maestria nerveuse à les filmer. 

En particulier, le lien entre Dave Roberts et un gamin qui ressemble sans doute beaucoup à ce qu'il a été plus tôt dans sa vie, plus que la relation amoureuse naissante entre Murray et Barbara Kent, a intéressé le jeune metteur en scène. Ce qui ne l'a pas empêché de se placer dans son film pour une apparition gag discrète... Tout ça n'est pas très ambitieux, sans doute, et le film se résout dans la comédie, comme en témoignent des scènes un peu insistantes de concours de grimaces entre Jack Hanlon et Harry Gribbon! Mais c'est un témoin intéressant de a période de formation d'un grand metteur en scène, avec une forte dose de naturalisme muet... Même si le film est sorti partiellement parlant, comme The love trap, il est présenté désormais dans une version intégralement muette qui lui sied bien.

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Published by François Massarelli - dans 1929 William Wyler Muet
27 août 2020 4 27 /08 /août /2020 20:54

Avec ce titre, on attend une parodie de The sea hawk, de Frank Lloyd, qui venait de remporter un joli succès... Mais e lieu et place on trouve un court métrage assez typique de Sennett par son script (un voyageur naïf aide quasiment par inadvertance à déjouer les plans maléfiques d'un couple d'escrocs) et par son décor (un bateau clairement posé dans le studio, dont les toiles peintes ne font pas beaucoup d'efforts pour donner l'impression d'être le grand large) ou ses gags...

C'est pourtant bien du Harry Langdon, ce dernier réussissant à s'adapter avec son rythme particulier à la frénésie ambiante. Le clou du film reste une poursuite mouvementée durant laquelle Langdon se déguise en belle sudiste: avec son maquillage il ressemble à Dorothy Gish beaucoup plus qu'à sa soeur, c'est frappant...

 

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Published by François Massarelli - dans Harry Langdon Muet Comédie
25 août 2020 2 25 /08 /août /2020 16:46

Deux voyageurs arrivent à Alger, et en quittant le bateau, leurs regards se croisent... Claudie Duvernet est venue pour hériter, et Pierre Hoffer pour soutirer de l'argent à son oncle. Repartiront-ils de la colonie, ou vont-ils se trouver un destin local? Mais les cousins de Claudie, qui n'ont pas hérité, eux, vont tout faire pour faire main basse sur la fortune de la jeune femme...

On n'imagine pas, quand on connaît un peu l'histoire, marquée à gauche, du personnage, un Jean Renoir faire la retape pour l'Algérie Française! Et pourtant... En 1929, le cinéaste est bien mal en point, la plupart de ses projets personnels ont débouché sur des échecs commerciaux, et il n'a pas, loin de là, fait ses preuves. Et il n'a plus de toiles du père Auguste pour financer le moindre projet! Il a donc accepté une commande, celle de réaliser un petit film sentimental et d'aventures tourné en Algérie pour y insérer aussi clairement que possible des séquences qui pouvaient lui permettre de vanter les mérites de l'endroit, l'industrialisation bénéfique et bien évidemment, les bienfaits de la colonisation!

Dire que ça l'a désintéressé serait bien en dessous de la vérité, mais l'apprenti cinéaste, par ailleurs cinéphile engagé, se fait plaisir en se consacrant, plutôt qu'à l'intrigue, aux personnages qu'il va aider à se révéler avec une certaine attention sur les détails: on n'est pas un fan de Stroheim pour rien. Et il se réveille lorsqu'il doit diriger ses acteurs en plein règlement de comptes dans le désert. Sinon, pour retrouver le Renoir "historique", il faudra attendre le parlant...

 

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Published by François Massarelli - dans 1929 Muet Jean Renoir
25 août 2020 2 25 /08 /août /2020 12:08

Comme The luck of the foolish qui était la première réalisation de Harry Edwards pour Harry Langdon, le film possède bien deux parties, mais la deuxième ne fait pas toute la deuxième bobine; Langdon a réussi à imposer une structure plus souple, qui lui permet d'exploiter à fond toute la situation de base: au matin de son mariage (Avec Marceline Day), Langdon se réveille avec une gueule de bois et... marié à Madeline Hurlock.

C'est embêtant, surtout lorsque Marceline et sa maman (Charlotte Mineau) se déplacent, ou lorsque la jeune femme se plaint à son père (Andy Clyde)... qui est justement chef de la police. Harry va donc en prison, faire des travaux d'intérêt général. Les cinq dernières minutes le voient s'évader, et devenir chauffeur de fiacre. Il conduit notamment des Chinois, qui fument de l'opium, et le film se casse un peu la figure. Mais les quinze premières minutes, entièrement centrées sur Harry et sa réalisation de la situation extrêmement délicate dans laquelle il est, sont tordantes.

 

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Published by François Massarelli - dans Mack Sennett Muet Comédie Harry Langdon