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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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9 mai 2024 4 09 /05 /mai /2024 20:02

Sorti en février 1918, c'est un cas d'école: un film de guerre, certes patriotique et réalisé puis sorti alors même que les conflits faisaient rage, c'est donc assurément l'un des premiers films d'un genre nouveau, ceux qui depuis ls Etats-Unis, observaient les combats sur les fronts Européens, et dans des intrigues plus ou moins mélodramatiques, opposaient d'un côté les alliés, principalement les Américains bien entendu, et de l'autre les Allemands... Un genre à part entière, dont font partie des films comme Hearts of the world de Griffith, The hearts of humanity d'Allen Holubar, mais aussi sorti plus tardivement, The four horsemen of the Apocalypse, de Rex Ingram. Tous ces films ont en commun une vision férocement binaire, dans laquelle les Allemands sont présentés comme des monstres... 

Ici, le point de vue est celui d'une famille Américaine, dont le fils est parti se battre parce que l'attraction et le glamour des marines l'avaient attiré... Les parents, inquiets, voient partir un garçon immature, qui ne croit pas en Dieu, et a une attitude de dédain pour les classes qu'il considère comme inférieures. C'est lui, le non-croyant du titre... Mais le front, nous dit un intertitre, c'est la forge dans laquelle on va tester un homme... Sur le front en Belgique, il va se conduire en héros, constater que la fraternité ignore les classes, et apprendre à croire en des valeurs plus importantes que celles qui l'ont jusqu'à présent motivé...

En même temps, nous verrons dans le film les exactions de certains officiers Allemands, dont Erich Von Stroheim dans son premier rôle du genre: un sadique, attaché à son décorum, et qui exige d'un peloton d'exécution réticent et dégoûté l'assassinat pur et simple d'une grand-mère et de son petit-fils... Quand le héros se réveille sur un lit d'hôpital, et constate que le lit à côté de lui est occupé par un Allemand, il s'emporte... avant de constater que le soldat n'est finalement qu'un homme blessé qui a peur de la mort. D'ailleurs, dans le prologue du film, le jardinier d'origine Allemande, qui vient d'apprendre la mort de son fils sur le front, est confronté par la mère du héros.

Bref: ce film tranche particulièrement sur l'absurde sentiment cocardier et chauvin des autres films de la même période. Il est riche, et jamis excessivement démonstratif. Le metteur en scène (qui n'est pas n'importe qui, même s'il a parfois été amené à tourner n'importe quoi, c'est le paradoxe du système des studios) s'est même plu à utiliser de façon innovante le montage ultra-rapide lors de la scène de l'exécution mentionnée plus haut. Gance n'a pourtant tourné ni j'accuse, ni La roue, dont les sorties Américaines seront relativement condidentielles, de toute façon. Ce film de grande qualité, avec bien sûr un esprit exalté, bien typique d'un film de la décennie qui a vu les sorties de Civilization, Intolerance et Joan the Woman, est sans doute le dernier film sorti par Edison, qui s'est lassé de faire du cinéma.

 

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9 mai 2024 4 09 /05 /mai /2024 10:00

Le cinéma selon Edison professait un besoin d'élévation des masses... Une tendance qui évidemment ne transparaissai pas trop dans les années 10, comparée à l'écrasante part de la fiction d'évasion, dans tous les genres possibles... Mais ce film montre qu'il était encore possible d'attendre d'Edison des films didactiques autant qu'intéressants...

Il y est question de tuberculose, qui rappelons le est à cette période une grave menace de santé, sociale avant tout. Trois personnes, liées par l'intrigue contractent la maladie, et ont des comportements différents: deux survivront, mais le troisième qui ne cherchera aucune aide (d'où le titre) mourra...

De toutes les maladies importantes, le cinéma, surtout à cette époque a toujours privilégié la tuberculose... Pas que le cinéma d'ailleurs: La bohême, par exemple... ou bien sûr La Dame aux Camélias nous en montrent l'exemple. Les films Edison se font souvent l'écho à cette époque des ravages d'une épidémie qui touche en particulier les pauvres. Une maladie, qui d'une certaine façon pouvait devenir l'étendard d'une réfprme sociale à part entière, voire permettre d'alerter sur d'autres fronts. De fait, les maladies vénériennes faisaient aussi des ravages à l'époque! Mais en parler dans un film... hum!

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Published by François Massarelli - dans Thomas Edison Muet
9 mai 2024 4 09 /05 /mai /2024 09:45

Will Louis (1873 - 1959) n'est pas n'importe qui. Disons que ça ne va pas changer votre vie, mais il est quand même associé aux films Lubin, qui étaient basés dans le Sud; lui était justement natif du Maryland, et dans le cadre de sa production, il a engagé pour plusieurs films un acteur doué, surdoué même, génial. Un homme en surpoids qui en jouait (on appelait ça un heavy dans le théâtre) et qui était d'une subtilité confondante en dépit de la balourdise de ses rôles, Oliver Hardy. 

Ici, il s'agit d'une comédie réalisée à Fort Lee et New York, dans les studios Edison, on n'y verra donc pas Hardy, qui était probablement parti vers d'autres employeurs... Mais on y verra qu'en ce milieu des années 10, che Edison on cherchait toujours la formule de la comédie parfaite... Et on l'avait peut-être trouvée, car ce film réussit en une bobine (seize minutes) à ouvrir des perspectives narratives, et offre une structure en trois parties, toute en subtilités... 

Un homme et une femme s'aiment, mais monsieur a tendance à vouloir vivre sa vie un peu à l'écart, en utilisant le prétexte du travail pour des fiestas arrosées; et madame profite parfois un peu des absences de son mari pour des parties de bridge entre copines... Le couple a beau se jurer de ne plus faire de cachotteries, ils ne peuvent s'en empêcher. Mais lors d'un week-end, les deux époux se retrouvent, dans le cadre de leurs cachotteries respectives, avec un oeil au beurre noir, comme on dit: c'est la manique: comment cacher la chose? 

C'est riche et il y a ici une sorte de précurseur des comédies maritales d'un DeMille, avec ces couples qui se vautrent dans le mensonge (généralement, leurs "crimes" sont pourtant bien anodins, il y a une certaine pruderie chez Edison) et s'y empêtrent avec soin! La mis en scène et la direction d'acteurs sont intéressantes, et Will Louis a l'oeil pour le détail: il utilise avec beaucoup d 'adresse la présence d'un tiers par exemple dans les scènes avec le couple, il s'agit souvent d'une domestique, dont le nom n'est pas crédité. Mais elle n'a jamais l'occasion de "jouer la comédie", elle oppose comme un choeur antique une sage et calme observation de la situation, à laquelle elle réagit souvent en soutien au public, dans un naturel parfait... Le film dans son dernier acte s'intéresse à un charlatan come la période en montrait beaucoup, un homme qui se propose de guérir les maux des yeux et ceux du coeur. Pour ce qui est des yeux, je demande à voir. Mais pour le coeur, il est efficace...

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Thomas Edison
9 mai 2024 4 09 /05 /mai /2024 09:39

Ce court film de huit minutes me semble particulièrement approprié pour un film Edison non attribué: voilà, on ne connaît pas et on ne connaîtra pas l'auteur/autrice potentiel(le) de ce film, qui n'appartient à aucune série (souvent les films d'un groupement de fictions étaient attribués à la même équipe), et n'a en plus aucun acteur reconnaissable puisqu'il s'agit d'une oeuvre à but documentaire...

Mais il est totalement approprié qu'on puisse s'y réfèrer ici en tant que "film Edison" directement: Thomas Edison, dont on rappelle qu'il n'a jamais fait de cinéma, il en a vendu et a contribué à la création d'un certain nombre de techniques, mais la fiction ne l'intéressait absolument pas, était donc passionné par les sciences et techniques. Et sa création (hum... qui a vraiment créé le cinéma Edison?) avait pour vocation de transmettre aussi du savoir pour les curieux.

Donc, ici on nous intéresse aux propriétés magnétiques, et à leur rapport à l'électricité...

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Published by François Massarelli - dans Muet Thomas Edison
9 mai 2024 4 09 /05 /mai /2024 09:32

Octavius (Barry O'Moore) achète une voiture, avec laquelle il va pouvoir exercer son métier de manière plus efficace: il est détective, et c'est un crack... Ou du moins le pense-t-il. Justement, il se trouve qu'en ville, la police est sur les dents à cause d'une troupe de voleurs de véhicules...

C'est un crack, ça se discute: le monsieur a tendance à trouver les solutions par hasard, semble-t-il... C'est presque un serial, il y a eu douze films de court métrage, tous réduits à une bobine, montrant les aventure gentiment cocasses de ce limier qui se fie à sa chance... La série avait une vocation comique, mais en la comparant à la production Sennett contemporaine, on voit que les films Edison restaient un peu coincés en arrière... 

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Published by François Massarelli - dans Thomas Edison Muet
6 mai 2024 1 06 /05 /mai /2024 14:38

Ce film est sorti en été, la saison idéale pour ce genre d'histoire! le titre fait directement allusion à la nature, mais aussi probablement au naturel de son héros, un quinquagénaire bourgeois et acariâtre, qui se plaint tout le temps... mais de quoi, au fait? En prime, le titre vient en droite ligne de Shakespeare, donc ça lui donne un faux air de leçon essentielle...

C'en est une du reste: le monsieur se retrouve à bougonner dans les bois, au bord d'une rivière, puis se rend compte qu'il n'y est pas seul: un garçon est aussi présent, qui va le pousser à s'arrêter, se poser, et profiter de la nature autour de lui. En quelque sorte, il entre en contact avec le petit garçon qu'il a été, et réapprend les plaisirs simples d'être dehors, de pêcher, de ne penser à rien. Il demande alors au petit garçon de porter un message à son épouse, dans lequel il lui explique qu'il va rester domrir à la belle étoile, ça le rendra meilleur. 

Vous pariez combien qu'elle le rejoint?

Blague à part, c'est un peu sentimental, oui, mais c'est pour la bonne cause! On va devoir évidemment faire taire nos remontrances contemporaines, car quand on voit un homme de cinquante ans qui se baigne dans une mare, aux côtés d'un garçonnet, forcément, on voit les choses différemment. Aucune malice dans ce petit film rafraîchissant...

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Published by François Massarelli - dans Thomas Edison Muet
5 mai 2024 7 05 /05 /mai /2024 10:21

A New York, un Allemand fraîchement débarqué prend le tramway; il demande au contrôleur comment il peut se rendre à sa destination une fois sorti du véhicule, on lui propose de suivre une voyageuse qui s'arrête au même endroit. Mais celle-ci s'interroge pourquoi cet étrange personnage la suit un peu partout, et fait intervenir la police...

C'est un bien étrange film, car on aurait bien sûr pu imaginer de délirantes ramifications dans toutes les directions. Stan Laurel, quelques années plus tard, fera d'ailleurs des variations pour Roach sur le même thème. Mais ici, ça reste une vignette qui fait état d'une situation finalement assez répandue aux Etats-Unis à cette époque où le pays n'était pas encore replié sur lui-même, et les citoyens comprenaient qu'on puisse venir d'ailleurs...

Jusqu'à un certain point cependant, puisqu'ici cela va aller jusqu'au procès. Le film reste malgré tout d'un grand optimisme, et ose même un happy-ending assez inattendu, qui nous montre que l'auteur ne s'arrpetait pas non plus aux conventions physiques, en montrant un avenir possible pour un couple fait d'une avenante créature et d'un immigré Allemand à l'embonpoint proéminent...

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Published by François Massarelli - dans Thomas Edison Muet
4 mai 2024 6 04 /05 /mai /2024 08:50

Un riche propriétaire explique (vertement) au petit ami de sa fille qu'il refuse de le voir la courtiser... Considérant sa vie sentimentale finie, la jeune femme se tourne vers l'altruisme: elle va aider la cuisinière, Molly, une indécrottable romantique, à séduire le garçon de ferme... Pendant ce temps, son propre fiancé va-t-il acquérir un peu de force mentale et tenter de la conquérir?

C'est une petite comédie, en une bobine, réalisée par un metteur en scène qui chez Edison était désormais identifié à ce genre de film... Le décor rural est mis à profit, et offre une sorte de vision idyllique de la campagne Américaine, dans un film qui se fait un écho (fort lointain) à Cyrano, mais vu d'un point de vue féminin. Qu'on se rassure: à la fin, on célèbrera deux mariages...

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Published by François Massarelli - dans Thomas Edison Muet
1 mai 2024 3 01 /05 /mai /2024 23:50

Un attaché d'embassade est amoureux de la fille de l'ambassadeur, qui le lui rend bien. Mais quand un employé de l'établissement trahit en vendant des secrets à des espions, et fait porter le chapeau au jeune homme innocent, le sang de la demoiselle ne fait qu'un tour...

C'est assez bluffant, de voir ce que le cinéma Aéricain de cette époque pouvait faire en 14 minutes... Et pour comemncer, passer de la comédie légère au film d'espionnage en passant par des scènes de suspense. Marc McDermott, inévitablement, joue le traître...

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Published by François Massarelli - dans Thomas Edison Muet Charles Brabin
1 mai 2024 3 01 /05 /mai /2024 10:55

Réalisé par Charles Brabin, un réalisateur d'origine Britannique dont la carrière ira jusqu'aux premières années du parlant, ce petit film nous ùmontre à nouveau l'acteur Marc McDermott dans un sombre rôle dramatique, avec lequel il évoque un peu Henry B. Walthall, qui à l'époque était souvent amené à interpréter des rôles tragiques similaires à la Biograph, pour le compte de David Wark Griffith...

Un jeune homme, la brebis galeuse de la famille, reçoit de son père mourant une injonction à améliorer son comportement... Qu'il va ignorer complètement, allant jusqu'au risque de mener sa famille à la ruine. Acculé par des dettes, il va décider d'imiter la signature de sa mère sur un chèque, mais sera "visité" en rêve lors d'une nuit de saoulerie, par ses ancêtres... Ceux-ci vont lui parler de leurs efforts pour garder au "bouclier" familial, toute sa dignité... D'où le titre de ce film.

On passera sur la vision d'un prêteur qui a le nez un peu trop crochu à mon goût, ce genre de saleté ayant ici l'avantage de ne pas être accompagnée d'un patronyme pour entériner le tout... Mais le film vaut surtout parsa scène de révélation, dans laquelle le héros, ivre, est visité par les personnages des trois tableaux, qui se lancent dans des flash-backs illustrés, c'est convenu, et ça débouchera sur un happy-ending, mais c'est une bonne idée effectuée simplement, mais de façon efficace.

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Published by François Massarelli - dans Charles Brabin Muet Thomas Edison