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9 avril 2021 5 09 /04 /avril /2021 17:52

Sous titré La traite des blanches, III, le film montre bien comment ce thème était devenu un raccourci facile pour vendre de la pellicule. ce troisième film de la série initiée par August Blom n'ajoute rien, et est globalement moins efficace. L'intrigue reprend les contours des deux films précédents, en changeant peu de choses, si ce n'est que l'intrigue concerne désormais de nouveaux personnages.

L victime, Nina, est une musicienne dont le contrat avec un théâtre de Copenhague se termine, et qui tombe dans un piège tendu par un cercle de proxénètes qui alimentent leurs bordels de St Petersbourg en prétendant être les gérants d'un prestigieux théâtre Russe... A partir de là on retrouve tous les passages obligés: l'arrivée dans le bordel, la réalisation qu'il y a un problème, les tentatives de plus en plus insistantes de mettre l'héroïne "au travail", et l'enquête du valeureux petit ami.

Bref, on tourne en rond, et August Blom pendant ce temps avait été jusqu'à tourner un succédané déguisé avec Victime des Mormons

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Published by François Massarelli - dans Urban Gad 1912 Muet
30 décembre 2020 3 30 /12 /décembre /2020 17:49

Une troupe de cinéma (l'actrice Asta Nielsen, d'autres acteurs, et un caméraman) décident de partir pour les montagnes du nord de l'Italie, afin de capter sur le vif, les lieux qui son le théâtre des douteux exploits d'un redoutable gang de bandits, le gang Zapata. Une fois arrivés, ils se déguisent en bandits et se filment à terroriser la population. Seulement, d'une part la population n'envisage pas de se laisser faire, et d'autre part la vraie bande de Zapata, qui passait par là, leur ont volé leurs vêtements civils...

C'est après avoir tendu un miroir de mélodrame au cinéma qu'Asta Nielsen a décidé de le faire aussi avec la comédie. Sans doute fallait-il fournir, car ce film tourné en pleine montagne ressemble à s'y méprendre à un film vite fait pour peu de frais... Ce n'est pas complètement de la comédie, plutôt de la farce un peu grossière, mais elle permet au moins à Nielsen, avec j'imagine la complicité d'Urban Gad, d'affirmer sa prépondérance sur son équipe, mais aussi d'explorer un peu un thème qui reviendra chez elle: l'androgynie. Sous le costume de Zapata, elle a commis une action d'éclat en laissant partir une jeune femme, après lui avoir décoché un baiser en guise de clin d'oeil... Celle-ci est désormais amoureuse de "son" bandit; quand Asta Nielsen s'introduit chez elle pour y voler de la nourriture, elle se jette sur l'objet de ses désirs... Les désirs d'Asta/Hamlet, dans le film d'Heinz Schall et Svend Gade, seront nettement plus troubles.

 

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Published by François Massarelli - dans 1914 Muet Asta Nielsen Comédie Urban Gad **
31 juillet 2017 1 31 /07 /juillet /2017 22:04

Il ne reste qu'un fragment de ce film, à peu près toute la première bobine, sur cinq. Des 78 à 80 minutes originales, seules subsistent 16 minutes, sauvegardées d'après deux copies très fragmentaires. Il s'agit d'un des films Allemands de Gad avec Asta Nielsen, et la star y interprète un rôle qui promettait d'être fascinant: celui d'une star du cinéma Allemand, femme indépendante qui a l'exigence de choisir ses scripts, non par caprice, mais par intégrité artistique... Bref, une sorte d'auto-portrait.

La bobine survivante nous permet d'assister à l'exposition, et reste assez longtemps très proche d'une sorte de documentaire sur le miroir aux alouettes qu'est un studio de cinéma: on y assiste à des scènes de tournage, qui peuvent aussi bien être recréées qu' authentiques, Gad ayant volontairement placé sa caméra à distance. On voit comment, chez elle, la star reçoit la visite d'un scénariste qui lui propose un film intéressant mais exige d'être aussi la vedette du film à ses côtés, puis les pourparlers entre le studio et la jeune femme pour négocier la place de son partenaire.

On peut délimiter clairement le moment où le film cesse d'être documentaire: quand les deux partenaires viennent d'obtenir gain de cause, tout à coup l'homme séduit la femme. Asta Nielsen refuse avec gravité les avances du jeune homme, avant de se raviser: mais c'est uniquement selon ses propres termes qu'elle acceptera une étreinte... La dernière partie du film tel qu'il existe nous montre un début de tournage plaisant, mais avec une ombre au tableau: l'arrivée sur le plateau d'un noble, qui semble tourner la tête de l'actrice...

...Ce qui est effectivement confirmé par les résumés qui ont été publiés du film, mais pour voir ces développements absents de la copie, il faudra en retrouver d'autres fragments! Un film qui promettait, donc. Tant pis!

 

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Published by François Massarelli - dans Muet 1913 Asta Nielsen Urban Gad *
1 mai 2015 5 01 /05 /mai /2015 17:39

Urban Gad et Asta Nielsen ont répondu à la première sollicitation des studios Allemands par l'affirmative, et ce dès 1911. C'est d'ailleurs en Allemagne qu'Asta Nielsen allait devenir la plus importante vedettte des studios Européens des années 10. Ce film est l'un des 30 tournés par la dame entre son arrivée à Berlin et la première guerre mondiale. Le titre ne requiert aucune explication, à condition bien sur de savoir que les Suffragettes étaient ces militantes féminines qui se sont illustrées de la fin du XIXe siècle aux années 20 afin d'obtenir le droit de vote (En France, pays sous-développé, il leur fallut attendre jusqu'aux années 40). Le terme a été à l'origine créé en Grande-Bretagne afin de leur être désagréable, tant la gent masculine était irritée de l'insistance jugée contre-nature de ces militantes. Bien sur, on n'attend pas d'un film Allemand davant 1914 qu'il porte un regard mesuré face à une demande de participer à la démocratie, qu'elle soit effectuée par les femmes ou par les hommes... Asta Nielsen y est donc une jeune femme initiée au combat militant par sa mère, et le nom de l'héroïne, Nelly panburne, est une allusion très claire à Emily Pankhurst, l'une des grandes figures du mouvement en Grande-Bretagne...

La jeune Nelly est élevée par ses parents aisés dans l'attente d'un inévitable mariage de prestige, mais la jeune femme, insouciante et volage, n'est pas très décidée à se laisser faire. Elle a rencontré un homme qui lui plait, et c'est réciproque... mais elle n'en connait pas même le nom. Lord Ascue est en fait un politicien en vue, en lute contre les Suffragettes... Parmi elles, la maman de Nelly est l'une des plus influentes, et elle initie bientôt sa fille. Très zélée, celle-ci fait de la prison, où elle tente une grève de la faim. les autorités pénitentiaires répondent par des brutalités: on la force donc à manger... Quand elle sort, elle est l'héroïne du mouvement, et elle est désignée pour prendre contact avec Lord Ascue afin de lui signifier que des lettres très compromettantes sont tombées dans les mains des militantes. Elle a la surprise de trouver face à elle l'homme dont elle est tombée amoureuse...

D'un côté, le film fait référence à des actions réelles des suffragettes, et à des châtiments qu'elles ont en effet subi. Mais sinon, Gad semble clairement ne même pas devoir prendre parti: la façon dont il nous présente les Suffragettes, à l'exception de Nelly, comme étant de vieilles peaux acariâtres et disgracieuses... La caricature est d'époque, et était généralement partagée par toute la bonne société. Mais plus clairemen encore, on nous montre la mère de Nelly confiant une bombe à sa fille, et l'envoyant en mission, au mépris éventuel de sa vie... Le film s'ingénie à démontrer que si la femme mène le monde, c'est d'abord et avant tout par la séduction, et par la maternité!

Bien sur, on n'attendait pas autre chose, et on sait aujourd'hui que le monde a tourné dans un tout autre sens, heureusement. Mais ce qui est le plus intéressant, ici, c'est bien sur la façon dont Asta Nielsen interprète le personnage de Nelly. Accoutumée à jouer la tragédie avec une certaine grandiloquence, Nielsen choisit ici la retenue, pour interpréter une jeune Anglaise de la bonne société. gad la gratifie même de certains gros plans ou plans rapprochés intéressants. Par ailleurs le film a beaucoup souffert de la censure (Les autorités de Munich en particulier ont peu apprécié la façon don Gad montrait la police intervenir vis-à-vis des femmes en lutte), et il n'en reste que des fragments parfois disjoints, 30% du film ayant disparu.

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Published by François Massarelli - dans Asta Nielsen Muet 1913 Urban Gad *
28 avril 2015 2 28 /04 /avril /2015 16:48

Un an après L'abîme, ce nouveau film de Urban Gad avec Asta Nielsen déçoit. On quitte l'intrigue filmée dans les rues de Copenhague, et ses audaces fulgurantes d'érotisme pour suivre des acteurs un rien ampoulés de salon en salon, mollement engoncés dans une intrigue bourgeoise, plate et ridicule. Asta Nielsen y interprète une talentueuse écuyère courtisée par à peu près tout le Danemark, qui refuse les avances d'un riche bijoutier (Gunnar Helsegreen) mais se jette (Littéralement) dans les bras du Comte Von Waldberg (Valdemar Psilander). Le bijoutier, Hirsch, ne s'avoue pas vaincu et revient à la charge, par la ruse plutôt que par la séduction... Il va piéger les deux amoureux, et le drame va, bien sur, finir mal, très mal pour la belle artiste.

Le film est donc un retour à du tout-venant après la réussite de leur premier film, mais Asta Nielsen, malgré tout, tire plutôt bien son épingle du jeu. Certes, la subtilité ni la retenue n'ont jamais été son fort, mais elle se bat avec une belle énergie, pendant que Gad, comme s'il prenait ses distances avec le film (Au scénario duquel il a pourtant contribué), tend à éloigner sa caméra, et créer au moins dans des scènes qui sont souvent réduites à un tableau, un semblant de vie. Mais une scène frappante lui permet d'élever un peu le débat: un miroir nous frappe par son omniprésence, pendant que dans le bureau du bijoutier, Stella vient le voir. Le miroir nous est encore plus évident lorsque Gad l'utilise pour prolonger le décor de son intrigue, et sert enfin au bijoutier lui même qui voit dans le miroir, la jeune femme qui lui dérobe des bijoux derrière son dos! Et dans la même scène, un insert vital permet à Gad d'aller plus près des acteurs qui jouent tous deux une scène avec une certaine duplicité... Quant à Asta Nielsen, elle continue à impressionner par l'aisance physique avec laquelle elle joue des séquences entières, comme une scène durant laquelle elle doit empêcher son petit ami de se suicider... Elle y met tout son coeur, peut-être pas de quoi rattrapper le film, mais c'est toujours ça de pris.

https://www.stumfilm.dk/en/stumfilm/streaming/film/den-sorte-drom

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Published by François Massarelli - dans Muet Asta Nielsen 1911 DFI Urban Gad *
23 avril 2015 4 23 /04 /avril /2015 17:14

L'Abysse, comme le film est appelé en France, est le premier film de Urban Gad avec Asta Nielsen, tourné au Danemark. Paradoxalement, le couple ne va pas attendre avant de répondre aux sirènes de l'écran Allemand, puisqu'ils vont partir tout de suite après l'immense succès obtenu par ce film... L'essentiel de leur carrière commune sera donc faite en Allemagne, mais l'un et l'autre resteront indissociables du scandale de ce premier film, qui en 1910, à une époque durant laquelle les films commencent à s'allonger et la narration quitte les conventions des studios, semble revendiquer une place de premier plan pour le cinéma Danois: il est le plus spectaculaire des mélodrames naturalistes et sensuels, spécialité locale...

Un jeune homme, fils de vicaire, rencontre sur un tramway en plein Copenhague une jeune femme, professeur de piano, dont il tombe tout de suite amoureux. Leurs rencontres se font de plus en plus fréquentes, et un jour Knud (Le jeune homme, interprété par Robert Dinesen) invite Magda (Asta Nielsen) à se joindre à sa famille qui se rend à la messe. Elle le concainc de l'accompagner au cirque, et lors de a journée, se laisse aller à danser de façon provocante avec l'un des artistes. Durant une nuit, l'un des forains vient la chercher, et elle s'enfuit avec lui, et devient partie intégrante du spectacle, avec une danse particulièrement lascive... Pourtant, l'aventure avec le beau ténébreux (Poul Reumert) tourne court: il a tendance à flirter avec toutes les danseuses qu'il rencontre, et la jalousie s'installe bien vite pour Magda...

Dès le départ, le nauralisme du film est frappant, surtout au regard de ce qui se mijotait à l'époque dans les deux seuls pays capables de rivaliser avec le cinéma danois, l'Italie et la France: la rencontre entre Magda et Knud est saisie sur le vif, dans un vrai tramway, au milieu des vrais gens. Les nombreuses scènes d'extérieur sont tournées à même la rue, et respirent la vie; elles sont autant de témoignages émouvants plus de cent ans après d'une Copenhague révolue. Mais le jeu des acteurs, dans l'ensemble, suit cette tendance au naturalisme, et Asta Nielsen paie de sa personne en permanence: on sait que le film est surtout célèbre pour avoir été censuré aux Etats-unis en raison de l'incroyable sensualité d'une scène de danse, et à la voir aujourd'hui, on comprend: Poul Reumert est au milieu d'une scène, ligoté debout par Asta Nielsen. celle-ci se frotte tout autour de lui, en s'attardant en particulier sur certains endroits, et lui tourne autour durant 3 bonnes minutes! Une autre scène, durant laquelle les amants maudits s'affrontent au terme d'une jalousie trop aiguisée, semble avoir été interprétée avec une violence pas si simulée que ça... Le film suit, bien sur, un canevas mélodramatique qui fait toujours triompher le bon droit, ou à défaut mourir les pécheurs, mais en attendant il nous gratifie d'un spectacle qui a du sembler révolutionnaire à plus d'un Européen en ce début d'une importante décennie pour le cinéma danois.

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Published by François Massarelli - dans Asta Nielsen Muet 1910 DFI Urban Gad *