Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 juillet 2018 3 04 /07 /juillet /2018 17:54

On se souvient de Cat People, le classique de Jacques Tourneur, réalisé en 1942 par l'équipe de Val Lewton dont c'était la première production: le titre (idiot) avait été imposé à Lewton avant même que la moindre idée de script ne fasse son apparition. Cette suite (inévitable compte tenu du succès du film) est une nouvelle surprise: en lieu et place d'une tentative de récupérer l'aura du film de Tourneur, Lewton et Wise (Oubliez Von Fritsch, il semble qu'il n'ait pas été concerné par le film très longtemps) ont concocté une suite très étonnante, et d'ailleurs, peut-on vraiment parler de suite?

Oliver (Kent Smith) et Alice Reed (Jane Randolph), mariés après les événements troublants et tragiques de Cat People, ont réussi à surmonter le passage dans leurs vies de la "Féline" Irena (Simone Simon). Ils ont une adorable petite fille, Amy (Ann Carter), mais celle-ci, hélas, a du mal à s'intégrer à l'école: la faute à une imagination par trop débordante. C'en vient au point où Oliver se fâche tout rouge près sa fille pour qu'elle cesse de prétendre passer du temps avec une amie imaginaire. Surtout qu'il s'avère que celle-ci n'est autre qu'Irena...

Mais Amy a des problèmes aussi avec les vivants, notamment avec une voisine (Elizabeth Russell), qui apprécie très peu que sa propre mère laisse entrer Amy chez elles, alors qu'elle refuse son amour à sa propre fille...

Ps de chat, finalement, dans cette histoire: Lewton, qui a parfaitement réussi le premier film en faisant rigoureusement ce qu'il voulait, n'a tout simplement pas pensé que ça pouvait avoir la moindre importance, les personnages d'Irena, Oliver et Alice pouvant tout à fait justifier le recours à l'allusion a premier film. Mais pas d'horreur non plus, le long métrage étant essentiellement consacré à l'exploration psychologique de la situation troublante d'une petite fille qui ne se sent pas à l'aise dans le monde, et provoque en retour le cercle vicieux du rejet par les autres. Un thème largement autobiographique pour Lewton, qui a trouvé en Robert Wise un excellent substitut au maître Tourneur: la façon dont Wise s'approprie les atmosphères de l'Est Américain pour le transformer en Gothique, est une bonne indication de la tournure que prendra sa carrière...

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Val Lewton Robert Wise