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7 mai 2014 3 07 /05 /mai /2014 09:26
Sons of liberty (Michael Curtiz, 1939)

Ce petit film de 21 minutes est un retour sur la vie d'Haym Solomon, un immigré Juif qui avait participé à la Révolution Américaine, celle que l'on appelle ici la "Guerre d'indépendance". Solomon s'est engagé non seulement à titre personnel, mais a aussi beaucoup oeuvré pour que les Juifs du nouveau monde soutiennent Washington... Il est mort dans la misère après avoir littéralement tout donné à la cause...

La Warner avait un département de courts métrages (Une ou deux bobines) très actif durant les années 30, comme d'autres studios du reste, mais le principal but de l'unité était de fournir des compléments de programme, ou éventuellement d'y tester les compétences: par exemple, Don Siegel y a fait ses premières armes. C'est donc une surprise de trouver au générique de ce petit film la signature de Michael Curtiz, l'un des noms les plus prestigieux de la firme... Mais ça s'explique assez facilement:

D'une part, le studio souhaite faire passer un message, et fat donner l'artillerie lourde. Curtiz, c'est un peu le prestige incarné à la Warner, les films avec Flynn, l'aventure mais aussi l'histoire... Et le metteur en scène est incapable de s'engager sans vraiment y mettre le paquet! Comme la WB tend à faire preuve d'une méfiance que d'autres studios ne partagent pas à l'égard des totalitarismes Européens (La MGM freinait par tous les moyens toute tentation de réaliser des films qui dénonçaient la condition difficile des Juifs sous le nazisme, par exemple), le cour métrage ne pouvait pas être conçu comme un projet sans envergure. Et d'autre part, Curtiz a toute sa carrière durant rappelé son attachement à la peinture des peuples en exil, qu'ils soient forains, résistants, juifs persécutés, pirates, corsaires, criminels en fuite, mère célibataire... Le metteur en scène a beaucoup bourlingué, de Budapest à Hollywood, en passant par VIenne et Berlin: il connait l'antisémitisme, et il sait ce que le totalitarisme peu faire, puisqu'il l' a vu à l'oeuvre en Hongrie. Même s'il s'en es vaguement défendu à l'occasion, c'était un éternel cinéaste engagé, à sa façon. Ici, il a fait sienne la nécessité affichée par le studio.

Pour le reste, l'impression globale est celle d'une miniature, un film qui donne un peu l'impression d'aller à l'essentiel en réduisant les anecdotes au maximum. Mais sans jamais lésiner sur les moyens: les acteurs de renom (Donald Crisp, Vladimir Sokoloff et surtout Claude Rains dans le rôle principal, un Technicolor rutilant, des décors soignés et une figuration imposante y sont conjugués par Curtiz qui ne lésine pas sur le style. C'est que le message à faire passer en cette veille de conflit est de la plus haute importance. Au-delà des flonflons patriotiques, le côté unique de ce film lui donne un charme durable...

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Published by François Massarelli - dans Michael Curtiz