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31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 17:33

McGinty (Brian Donlevy) a tout vu, tout vécu: comme il le raconte, devenu barman dans un bouge situé à l'autre bout du monde, il a même été gouverneur d'un état Américain. Et sa vie se déroule sous nos yeux, telle qu'il la raconte, sans aucun oubli ni arrangement avec la vérité... c'est qu'il est profondément, et paradoxalement, honnête: toutes les mauvaises actions qu'il a commises l'ont été sans rien dissimuler. Clochard, il a été engagé comme d'autres pour voter à plusieurs reprises par l'équipe mafieuse du maire de sa ville, et a été particulièrement zélé, puisqu'il a réussi à voter par 37 reprises en une nuit. Devenu récupérateur de sommes dues, il est tellement efficace, qu'il ne peut que devenir maire à son tour. Mais afin d'être élu, il lui faut séduire, et pour séduire, il se doit d'être marié: il épouse sa secrétaire (Muriel Angelus), dans une union qui va rester durant 6 mois un simple arrangement avant que l'amour ne se manifeste... La dernière étape, inévitable, sera la conquête de l'état, toujours appuyé par la même équipe de truands... Mais le "grand McGinty" a semble-t-il d'autres plans que de s'en mettre plein les poches...

Fulgurant, le film accumule avec brio les anecdotes en moins de 80 minutes. Pour son premier film en tant que metteur en scène, Sturges, qui a vendu son script à la Paramount pour 1 dollar à condition d'en être le réalisateur, fait merveille avec une oeuvre au ton nouveau: aucune naïveté dans la peinture d'une politique corrompue, mais au visage si humain. On peut faire dire ce qu'on veut à ce film, qui n'épouse jamais le si pratique et trop facile 'Tous pourris', mais montre que du bien peut sortir de toutes les situations crapuleuses, et vice-versa. Et le film joue sur les ruptures de ton, du burlesque au cinéma satirique, en passant par la comédie sentimentale... Les acteurs, étonnants, car en dehors des clichés, font merveille. Il est d'ailleurs notable que le film semble n'avoir été tourné qu'avec des "character actors", ces acteurs de second plan qui s'en donnent à coeur joie: Donlevy bien sûr, mais aussi Akim Tamiroff en mafieux en chef, ou la surprenante Muriel Angelus, d'autant plus crédible qu'elle ne ressemble pas à la jeune première classique...

Un metteur en scène était né, il allait aller loin. Pour dix ans, du moins.

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Published by François Massarelli - dans Preston Sturges