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6 juillet 2014 7 06 /07 /juillet /2014 11:04

Les films Marvel prennent énormément de place aujourd'hui, un phénomène qui à tout prendre n'est pas sans en rappeler d'autres, toutes proportions gardées: les Star wars ou les quatre films de la franchise Alien, bien sur, à plus forte raison ces derniers puisque les nombreux Marvel sont tous confiés à des réalisateurs différents qui ont une certaine marge de manoeuvre. Ou encore les films Pixar, ceux des débuts avant que la déliquescence ne s'installe... Donc, le sujet du jour est le troisième opus de la série "Iron Man", dont les deux précédents, tous deux confiés au même réalisateur (Jon Favreau, par ailleurs interprète de Happy... Le personnage, pas la chanson), ont démontré l'absence évidente d'infaillibilité, et les contrastes dramatiques en matière de qualité de ces films: un premier chapitre brillant, enlevé, qui a imprimé pour une large part son rythme et son ton à l'ensemble des films, au point de faire inévitablement paraître Thor ou Captain America ringards même lorsqu'ils ne le sont pas, et un deuxième film contractuel, forcé, dont l'histoire est malmenée, écartée, abandonnée, au profit d'apartés démobilisateurs. Shane black s'est quant à lui déjà signalé par un excellent film, Kiss Kiss Bang Bang (2005), déjà brièvement chroniqué en ces colonnes, et dans lequel il réussissait à donner à Robert Downey Junior un espace de totale liberté sans jamais perdre de vue une intrigue franchement foutraque, mais qui maintenait sa cohérence au milieu d'une avalanche de gags, bons mots, situations décalées, et duos d'acteurs. Le candidat idéal...

On n'est pas déçu, justement parce que Iron Man aussi bien que Black ou Downey font exactement ce qu'on souhaitait d'eux: Iron Man, le concept, évolue, laissant cette fois de la place à l'homme à l'intérieur de l'armure. L'essentiel du film, pour Tony stark, est de réussir à garder sa part d'humanité (Donc, de fragilié, de sentiments, voire de doute!) tout en restant un super-héros avec le costume le plus cool de tous les temps; Et Downey, qui doit donc slalomer entre les passages obligés tout en gardant son style, justement, détaché, y fait merveille, secondé ça et là par des gens ordinaires, jamais déplacés. Notamment un jeune garçon qui a tout du double virtuel de Tony Stark. Black assure l'inévitable dose de spectaculaire, en ne laissant jamais l'intrigue disparaitre derrière le specaculaire, et se rappelle la leçon de Joss Whedon; mettre en danger la frêle héroïne d'une part (Willow, Fred, Kaylee, Sierra pour les connaisseurs), mais ne jamais oublier que la femme possède des pouvoirs et non des moindres (Willow encore, Fred à nouveau, Echo, River Tam, Natasha Romanoff, à vos films et séries). Ici, Pepper Potts (Gwyneth Paltrow) a enfin le droit de dépasser le rôle de potiche qui passe l'éponge sur tout, et existe enfin. Tant mieux!

Et Black se permet aussi de franchir avec brio un pas assez dangereux, en revenant sur le terrorisme contemporain, sans tomber dans les pièges de l'excès patriotique. Ici, les Américains sont confrontés à une menace qui rappelle celle de Ben Laden, mais est différente: un "Mandarin" aux origines mystérieuses, et aux motivations sans doute moins religieuses qu'il n'y parait... Ce qui permet d'éviter la stigmatisation des peuples du moyen-orient, d'une part, et met aussi l'accent sur la part de manipulation en amont de toute montée en puissance d'un groupe terroriste. Ici le rôle des politiques est divisé en deux factions, un président aux abonnés absent (Il est vaguement réminiscent de ce bon vieux George W. Bush, et de son papa), et un vice-président aux aguets (interprété par le grand et regretté Miguel Ferrer dans un de ses derniers rôles). Mais là aussi, on évite les clichés dangereux des théoriciens du complot, de la participation volontaire des politiques Américains aux attaques terroristes et aux manipulations médiatiques qui s'y rapportent... Et si Guy Pearce est un méchant à la James Bond (Avec la dose nécessaire d'exagération à la Blofeld), Ben Kingsley se voit gratifié d'un rôle étonnant, mais je n'en dirai pas plus.

Le film est brillant dans son exécution pyrotechnique, dans son déroulement,et constamment réjouissant, en particulier dans la brillante idée de laisser Downey et le grand Don Cheadle (Rhodes) interagir dans ce qui pourrait bien être une constante improvisation de leurs dialogues et des situations. Et ça, c'est la cerise sur le gâteau...

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Published by François Massarelli - dans Shane Black