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2 septembre 2024 1 02 /09 /septembre /2024 16:59

Un homme injustement accusé d'avoir commis un crime court à travers les Etats-Unis pour se disculper, et au fur et à mesure passe d'une situation rocambolesque à l'autre, tout en entrainant une jeune femme persuadée de sa culpabilité mais attirée quand même par lui... Cette intrigue rappelle vraiment The 39 steps, et on sent d'ailleurs Hitchcock à l'aise, dans ce qu'il sait faire au mieux: un film aux dimensions modestes mais aux frissons maximum, qui plus est parfaitement orchestrés.

On est en guerre, et à sa façon Saboteur est un film de propagande, comme la majorité des films du metteur en scène durant la période. Il est aussi sa première rencontre avec la Universal, qui distribue le film produit par Frank Lloyd; je ne sais pas ce qu'il faut attribuer vraiment à Lloyd, tant le film est purement Hitchcockien.

Le film commence dans une usine Californienne: on y construit des avions, et les premiers plans nous montrent de nombreux hommes armés, à cause de la crainte des saboteurs en cette période de guerre. Un homme, Barry Kane (Robert Cummings) perd son meilleur ami dans un attentat, dont il sait que c'est un nommé Fry (Norman Lloyd) qui l'a perpétré; le problème, c'est d'une part que personne ne connait Fry, pas même les supérieurs de Kane, et que personne ne l'a jamais vu; d'autre part, des témoins sont près à jurer qu'ils ont vu le héros tendre à son ami le piège qui lui a couté la vie. Incapable de se disculper, Kane s'échappe et part en quête de Fry, déterminé à faire justice et se laver de tout soupçon. En chemin, il rencontrera beaucoup de monde: un camionneur sympathique, un aveugle particulièrement clairvoyant, sa nièce particulièrement soupçonneuse (Priscilla Lane), des "monstres" de cirque, et bien d'autres encore...

Hitchcock, à mon sens, avait tout à perdre à se retrouver estampillé réalisateur de films de prestige comme le souhaitait David O. Selznick, et c'est la raison pour laquelle le metteur en scène était en souvenir de ses années en Grande-Bretagne, attiré par ce genre de films, populaires et mouvementés. Aux commandes de cette oeuvrette qui a la bougeotte (On y traverse les Etats-Unis du Sud-Ouest jusqu'au Nord-Est), Hitch se plait à replacer la structure de The 39 steps jusque dans de nombreux détails, et il serait d'ailleurs intéressant de se livrer à une comparaison des deux! il revisite son propre univers avec gourmandise, et nous livre une galerie de méchants qui sont tous plus raffinés les uns que les autres (dont l'inquiétant Fry interprété par Norman Lloyd, des scènes de décalage inattendu, comme ce référendum improvisé entre les phénomènes de foire d'un cirque qui votent pour savoir s'ils vont aider Kane ou le donner à la police, et bien sûr il nous donne avec Kane un homme du peuple, foncièrement innocent mais qui porte sa part de culpabilité innée comme tous les grands héros du metteur en scène. Celui-ci était plutôt satisfait de Robert Cummings, mais s'avérait exaspéré qu'on lui ait imposé Priscilla Lane. C'est franchement injuste: elle est excellente...

Le film aussi, d'ailleurs: avec Suspicion, il est l'un des premiers classiques Américains du metteur en scène, qui s'en prend cette fois au Mal avec un grand M, incarné dans un plan superbe, qui voit l'usine dont les murs sont clairs, soudain envahie de fumée noire qui s'infiltre partout...

 

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Published by François Massarelli - dans Alfred Hitchcock