Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 août 2014 5 15 /08 /août /2014 16:57

Beatty est un franc-tireur... Je ne parle bien sur pas ici de son passe-temps favori, mais de sa carrière contrariée de cinéaste. Avec une poignée de films réalisés entre 1980 et aujourd"hui, il aurait du mal à concurrencer aussi bien Eastwood que Ron howard, pour s'en tenir aux prolifiques acteurs-réalisateurs... Et même le rare Robert redford semble plus présent... est-ce la malédiction d'avoir réalisé un film passionné (Reds) sur les socialistes Américains qui ont soutenu Lénine en 1917? Toujours est-il que certains projets ont eu du mal à aboutir, et c'est en contrebande que l'acteur engagé à tourné Bulworth, un brulôt sur la politique Américaine, en 1998. Il y incarne Jay Bulworth, un sénateur Démocrate de Calfornie qui est dépressif, au point de comploter son propre assassinat durant les élections. Seulement une fois les tueurs à ses trousses, Bulworth se lâche: maintenant qu'il n'a plus rien à perdre, il arrête la langue de bois, et au lieu de se livrer au virage néo-conservateur que la sagesse électorale lui indiquait, il vire à gauche toute, allant jusqu'à se livrer à des excentricités inattendues: il rappe, fréquente les boîtes de nuit afro-américaines, et s'attire de façon inédite la sympathie des laissés pour compte de l'état...

Le film est partagé, entre un statut de classique inattendu (Obama l'a parait-il cité dans une conversation privée comme un exemple à suivre pour faire rire ses interlocuteurs), de sympathique comédie qui se laisse aller à présenter un politicien déguisé en rappeur de carnaval, et un pensum un peu trop téléphoné. On aime bien Jay Bulworth, mais la crise est parfois laborieuse, sans parler de l'effet-mode, avec des dialogues qui apparaissent bien datés. Reste la caricature corrosive des systèmes électoraux, à peine déformée, et un exemple de film qui essaie d'incorporer toutes les scènes tournées dans un montga serré à l'extrême... Et un acteur-réalisateur qui cabotine sans retenue.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Warren Beatty