L'un des trois films Essanay de Linder, tournés en 1916-1917 (Des deux autres, seul Max in a taxi a survécu, Max Comes across étant a priori perdu). Le but de la compagnie de Chicago était de remplacer Chaplin, ce qui est un peu naïf, mais ce film a au moins le mérite de permettre à Max Linder de réaliser un film qui suit le sens habituel de son inspiration, tout en s'accomodant fort bien de la façon de travailler alors en vogue à Hollywood, ou on avait plusieurs longueurs d'avance sur la vieille Europe. Il suffit pour s'en convaincre de comparer ce petit film avec n'importe lequel des courts métrages réalisés par Linder en 1916...
Max, donc, veut divorcer, car il ne recevra l'héritage d'un vieil oncle que s'il est effectivement célibataire. Son épouse se prète donc à une mascarade douteuse, qui consiste à le suprendre dans les bras d'une gourgandine quelconque. Bien sur ça va mal se passer, et bien sur il y aura un coup de théâtre à la fin. Le mauvais gout aurai pu l'emporter, mais le film est sauvé par un grain de folie qu'aucun de ses films Français n'a jamais eu... à part peut-être le Petit Roman (1912). Dans l'immeuble ou se trouve le héros, un proto-psychanalyste vient s'installer, et avec lui, une galerie de fous furieux (Dont Leo White, resté en contrat avec Essanay après le départ de Chaplin). Le cinéaste s'amuse à accumuler les dingos avec un plaisir contagieux.