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Produit entre la fin du tournage de Big Fish et celui de Charlie and the chocolate factory, Corpse Bride est un effort curieux de réappropriation de son propre univers par Burton, cette fois (Par opposition à "son" film le plus célèbre) co-crédité à la réalisation aux côtés de l'animateur Mike Johnson. Par rapport à ce co-crédit, on pet toujours spéculer, mais rappelons que le partage des tâches est une constante de l'animation depuis toujours, et que le film a été vraiment selon leurs dires, co-dirigé par les deux hommes, Burton assumant l'inspiration, la vision et le cap du film, tandis que Johnson effectuait la mise en oeuvre technique. La partition est bien sur confiée à Danny Elfman, qui est à peu près infaillible, y compris en pilotage automatique, et les acteurs sont bien sur dirigés par Burton. On ne s'étonnera pas, dans un casting une fois de plus très Britannique (Joanna Lumley, Richard Grant...) de retrouver les sempiternels Johnny Depp et Helena Bonham Carter, flanqués également d'une troisième apparition de Christopher Lee (Après Sleepy Hollow et Charlie and the chocolate factory) et d'une deuxième d'Albert Finney. Comme dans The nightmare before Christmas, Danny Elfman joue un petit rôle fort musical...
Corpse bride conte l'histoire, située dans une Angleterre de pacotille du 19e siècle, donc en pleine époque de gothique littéraire, d'un jeune marié tellement benêt qu'il a peur de faire tout capoter, et malgré lui rencontre une jeune fantôme, Emily, qui a été abandonnée et tuée par son fiancé le jour de son mariage. Par un quiproquo, Victor se retrouve marié à Emily, et le voilà donc passé dans l'autre monde, celui des morts. Pendant ce temps, Victoria Everglot, la fiancée vivante, tombe dans un piège, celui de l'infâme Lord barkis, chasseur de dot...
On aimerait être aussi enthousiasmé par ce film qu'on l'a été par celui de Selick, bien sur, et c'est sans doute la grande malédiction qui pèsera sur tous les projets d'animation de Burton. C'est déloyal pour ce nouveau film, mais d'un autre côté la présence, à l'esprit de ses concepteurs, de The nightmare before Christmas est tellement évidente qu'elle appelle à la comparaison. Et celle-ci est impitoyable pour ce film joliment fait, soigné, mais qui donne systématiquement l'impression d'être forcé, voire de virer à l'autoparodie. Et cet "univers" Burton, tant vanté et mis en avant par les publicistes de tout poil, finit par devenir une formule vide. D'autant que dans ce film ou la caméra virevolte inutilement en permanence, on n'est pas dans le cinéma de Tim Burton, mais dans une sorte de sous-produit: agréable à regarder, certes, plaisant, mais pas vraimemtn accompli. On se prend à s'ennuyer, à chercher sur les côtés si tel ou tel détail ne mériterait pas d'être regardé avec attention plutôt que les pauvres pantins qui s'agitent devant nous. Il en est ainsi, mais heureusement, les auteurs nous ont donné quelques consolations: une belle animation à la fin, qui renvoie un peu à la magnifique scène de fin d'Edward Scissorhands, le piano aperçu dans une scène qui est de marque Harryhausen, ou bien sur l'asticot verdâtre qui tient lieu de conscience à Emily, et qui est une caricature de Peter Lorre. Pour le reste...