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22 mars 2015 7 22 /03 /mars /2015 18:25
Sweeney Todd (Tim Burton, 2007)

Sweeney Todd est, une nouvelle fois après Corpse Bride, une fantaisie musicale de Tim Burton, adaptée d'un musical à succès (De Stephen Sondheim, en 1979), et qui permet à Burton une plongée dans l'Angleterre Victorienne, et un retour après Sleepy Hollow à l'horreur façon Hammer. Tout ici sonne comme un aveu d'amour au cinéma Anglais, depuis le choix des acteurs, tous Britanniques sauf Johnny Depp, jusqu'à la description d'un Londres suant, suintant et sordide, dont la boutique de tourtes révulsantes de Mrs Lovett (Helena Bonham Carter devient le symbole de tout ce que cette ville a de délicieusement malsain...

Le mystérieux Sweeney Todd (Johnny Depp), au visage si triste, sombre et menaçant, arrive en compagnie d'un jeune marin à Londres, une ville qu'il a quitté il y a longtemps. Il y vient, on l'apprendra vite, pour une vengeance, car il y a perdu sa femme et sa fille: parce qu'il convoitait son épouse Lucy (Laura Michelle Kelly), l'influent juge Turpin (Alan Rickman) n'a eu qu'un mot à dire pour faire arrêter l'innocent barbier Benjamin Barker, et tenter de lui ravir sa femme. mais celle-ci, harcelée par la cour malsaine et victime d'un viol orchestré par Turpin, n'a eu d'autre ressource que de prendre du poison. C'est ce qu'apprend Todd alias Barker à son arrivée, de la bouche de la gouailleuse Mrs Lovett, qui l'a reconnu. Elle propose à Todd de s'installer dans son ancienne boutique, située juste au dessus de son restaurant, et les circonstances vont mener Todd, au rasoir leste, et Lovett, qui peine à trouver de la viande de qualité, à s'associer en attendant que le barbier ne réussisse à se venger du juge, et récupérer sa fille Johanna (Jayne Wisener). de son côté, le marin Anthony (Jamie Campbell Bower) a croisé Johanna désormais sous la tutelle de Turpin, est les deux sont tombés amoureux...

Quelques morts violentes plus tard, on peut constater que cette fois, Tim Burton semble ne pas avoir pris de gants: si on peut penser à Edward Scissorhands lorsqu'on voit Depp, un rasoir dans chaque main, on doit aussi reconnaitre qu'on est bien loin de l'innocence des personnages habituellement campés par l'acteur, et aussi des personnages de premier plan qui peuplent généralement l'univers du metteur en scène. Et le Londres sombre légèrement mais surement teinté de rouge sang est un univers qui ne pardonne pas, et dans lequel les gentils marginaux ont laissé place à des monstres, que ce soit Todd-Barker et ses rasoirs, Mrs Lovett qui voyant arriver dans sa boutique l'homme qu'elle a tant convoité quinze ans auparavant ne laisse pas passer l'occasion de se l'approprier, ou encore ne s'embarrasse pas de scrupules au moment de transformer voisins et passants en nourriture qu'elle sert ensuite avec entrain... Turpin, aidé de son âme damnée le policier Beadle (Timothy Spall, encore plus répugnant qu'à l'habitude), n'est pas en reste!

...Pourtant, on ne peut s'empêcher de sentir l'exercice vite fait bien fait, une sorte de fin de mutation de Burton en habile faiseur, en illutrateur de concepts qui lui sont, finalement, étrangers: Sweeney Todd, avec l'alégeance de Danny Elfman à Stephen Sondheim, c'est l'oeuvre musicale, transposée au cinéma, avec métier, avec talent, même, de la part de tous les protagonistes. C'est un bon, voire un très bon film... Mais Burton n'a pas grand chose à y gagner ni à y démontrer. On l'a vu depuis avec un navet cosmique (Alice) et un film d'auto-parodie (Dark Shadows), la métamorphose de l'auteur s'est finalement achevée...

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Published by François Massarelli - dans Tim Burton