Avant-dernier film muet de Clair et troisième (Sur quatre) production des sutudios Albatros, La tour n'est peut-être qu'un court métrage fort anecdotique aujourd'hui, le genre de film désormais destiné à être présenté sous forme de bonus sur un DVD, ce qu'il est d'ailleurs (Sur le disque consacré au Chapeau de paille d'Italie chez Flicker Alley), c'est quoi qu'on en dise un film très personnel pour René Clair. Il l'a dit, d'ailleurs, il sentait devoir retourner à la grande dame tout en fer qui trône au beau milieu de Paris depuis le tournage de Paris qui dort, son premier film... Il avait seti comme une certaine frustration de ne pas pouvoir consacrer plus de pellicule à l'évocation de cet audacieux édifice, dans la mesure ou le film avait une histoire à raconter. Donc avec La tour, en 1928, il a les coudées franches, et l'Albatros le laisse faire. Il en résulte un poême cinématographique intrigant, mais d'une logique documentaire assez implacable. Pas de prétexte dadaïste ou surréaliste ici, rien que des vues motivées par une tentation de montrer la Tour sous l'angle d'une flânerie: une introduction faite de quelques images montées un peu à la façon de l'avant-garde, un rappel historique de la construction avec documents et photos d'archives, puis une visite, du bas vers le haut, puis du haut vers le bas... Ni plus, ni moins...