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24 avril 2015 5 24 /04 /avril /2015 11:30

Dans ce très étrange et envoûtant film de science-fiction, une jeune femme particulièrement séduisante conduit un van dans toute l'écosse. Elle cherche des hommes seuls, les attire dans son camion, et sous la promesse de coucher avec eux les entraîne dans un espace mystérieux, ou elle les déshabille et les dépèce purement et simplement. Mais au fur et à mesure, à force de se confronter à des solitudes, elle commence à ressentir son propre isolement, et commence à chercher la sympathie chez ses victimes potentielles.

Se situant dans le sillage de 2001 et de Solaris, le film de Glazer est donc de la science-fiction différente, avec une alien séduisante qui attire des hommes dans ses filets, sans doute pour se nourrir ou pour nourrir sa communauté. Mais dans la peau d'une belle humaine, elle se prend à désirer être ce qu'elle semble, et c'est là que ça ne va plus... Scarlett Johansson est fantastique dans un rôle complexe, fait de beaucoup de silence et de lenteur. Le film est esthétiquement remarquable, faisant du cadre un usage impressionnant. Le cadre est souvent utilisé pour amplifier l'impression grandissante de solitude du personnage principal. La musique, énigmatique, de Mica Levi participe aussi beaucoup à cet objectif.La beauté (Et parfois une certaine laideur fascinante) de l'Ecosse fait le reste.

Par contre, on va être clair: n'allez pas voir ce film pour y manger du pop-corn, c'est un exercice de style et de construction intellectuelle qui n'a rien de facile. Le résumé qui précède n'est d'ailleurs que mon interprétation d'une intrigue assez ouverte, et jamais explicite. Enfin si, les images le sont (Un des grands arguments de vente du film est bien sur le fait qu'on peut y voir beaucoup plus de ce que la Veuve Noire cache habituellement sous du Spandex!) mais pas le sens!

Dès le départ, ce décalage entre le film et le public est souligné par une introduction en forme d'énigme, avec des formes géométriques qui s'agencent, afin de former quelque chose: construction du "déguisement humain" de l'alien? Par ailleurs, un "homme" à moto suit avec insistance la jeune femme, nettoyant parfois les dommages collatéraux de ses actions... Le film, du coup, prend la forme d'une énigme, sensorielle et inattendue, à voir et revoir.

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Published by François Massarelli - dans Science-fiction