Avec cette "reine de la bourse", tourné en 1916 mais sorti en fin 1918 sur les écrans Allemands, nous retrouvons la tragédienne Asta Nielsen aux prises avec l'industrie et l'amour. Elle y interprète une grande spéculatrice qui fait son beurre sur le cuivre, en menant sa barque avec culot, en séduisant au passage les hommes. La grande comédienne y est une fois de plus l'attraction principale, pas la seule, car il y a une certaine dignité, un sens de l'utilisation du décor, dans ce mélodrame qui joue qui plus est avec les points de vue, évitant de diaboliser tel ou tel personnage. Mais si il est fascinant de voir un film quasi-centenaire, qui nous présente une femme aussi indépendante et aussi forte, on constate qu'elle sera battue au jeu de l'amour, finissant par capituler à cause de ses sentiments qui lui font prendre de fort mauvaises décisions. Force, au final, reste à la raison, donc la femme doit quitter la direction... Un final en forme de retour au patriarcat donc, qui clôt de façon fort conservatrice un film faussement moderne dans ses idées.