Michael Ramsay (Milton Sils) néglige son épouse (Anna Q. Nilsson), et celle-ci est très tentée de répondre aux avances de l'intrigant "M.Jaromir" (Theodore Kosloff); ele ne sait pas que celui-ci est en réalité le roi en exil d'un petit pays européen en ébullition. De son côté, Tillie, la fille des Ramsay (Pauline Garon) souhaite conquérir le coeur d'un anthropologue réputé mais ô combien distrait (Elliot Dexter). Les cinq vont se retrouver mêlés dans un maelstrom de coups de théâtre sentimentaux...
Ce film date de la période située, dans la carrière de DeMille, juste entre son fameux et si embarrassant Manslaughter, dans lequel il laisse la morale de pacotille l'emporter sur l'art, et sa première version de The ten commandments. Adam's rib (Ne pas confondre avec le merveilleux film de Cukor portant ce même titre) est un mélange étonnant, extravagant, mais surtout décevant et bien mal fichu, de tout ce qui fait DeMille: un sujet moderne, une vraie interrogation sur la pérennité de l'amour conjugal, un soupçon de comédie, une réflexion sur le rêve Américain, un épisode loufoque faisant référence à une époque mythique (Ici, une préhistoire de carton-pâte se substitue avec humour mais aussi une certaine insistance la sempiternelle allusion biblique), et des tonnes de prêche moralisateur et sexiste sont mélangés dix bobines durant. Le film possède aussi une séquence dans un musée, avec deux amoureux et un squelette de dinosaure, qui aura une descendance intéressante, puisque Hawks s'en inspirera pour son film Bringing up baby. DeMille continue à se raccrocher à ses comédies de 1918 à 1920, mais le film s'en éloigne aussi, comme le faisaient Male and female et The Affairs of Anatol, sans vraiment convaincre. Dans Anatol, après tout, certes DeMille divaguait, mais au moins il adaptait Schnitzler. Maintenant, il se repose entièrement sur les délires de Jeanie McPherson: trop de salade tue le saladier...