
THX 1138 (Robert Duvall) et Luh 3417 (Maggie McOmie) sont deux êtres humains à part dans une cité futuriste aussi déshumanisée que possible: ils s'aiment, et sous l'impulsion de Luh qui traffique les dosages de médicaments qui contrôlent normalement les pulsions des gens, vont laisser libre court de la façon la plus naturelle qui soit à leur affection réciproque... Ce qui va être le début d'une longue série d'ennuis en tous genres...
Le premier long métrage de Lucas est donc une extension de son court métrage d'études (Electronic labyrinth: THX 1138 4EB, tourné en 1967) , et c'est probablement l'un des films de science-fiction les plus distinctifs qui soient: décor unique, et largement dominé par des pièces uniformément blanches, toutes les têtes rasées, et des acteurs qui jouent des êtres totalement asservis à une société totalitaire par les drogues qu'on leur fournit quotidiennement: tout est mécanisé, prévu, automatisé, et chaque humain n'est qu'un maillon de la chaîne. Le sexe, réflexe de liberté, est proscrit au profit d'une reproduction assistée de l'extérieur. Quant à essayer de se sortir du carcan, impossible... Contrairement à sa réputation, le film possède même un peu d'humour notable, et quelques éléments qui anticipent, de façon embryonnaire sur les aspects esthétiques de l'"Empire"... La mise en scène de Lucas, des années avant ses films tournés systématiquement en virtuel, se signale déjà par une recherche du décor nu absolu, et l'invention et la débrouille se devinent encore malgré le vernis contre-nature d'effets spéciaux numériques ajoutés par Lucas qui décidément ne peut s'empêcher de refaire ses films. Quelle sale manie.