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11 juillet 2015 6 11 /07 /juillet /2015 15:22

Beaucoup des films Artcraft de Fairbanks, produits en indépendant mais avant la création de la compagnie United Artists, ont été perdus. C'est la raison pour laquelle, en dépit de qualités exceptionnelle de A modern musketeer, paru en 1917 soit plus d'un an avant celui-ci, il semble y avoir un gouffre entre ces deux films! Fairbanks entend bien jouer dans la cour des grands avec ce long métrage extravagant et d'une exceptionnelle richesse. Ses films feront désormais six bobines, et il va déployer une impressionnante galerie d'effets spéciaux pour donner vie à une intrigue qui ressemble à du Fairbanks concentré, mais aussi sérieusement enrichi. L'ancien chef-opérateur Victor Fleming est désormais à la manoeuvre, une idée qui me parait excellente tant les péripéties de cette intrigue nécessitaient une maîtrise de l'image que bien des metteurs en scène n'avaient pas. On peine d'ailleurs à croire qu'un tel log métrage puisse venir d'un débutant, et pourtant Fleming n'avait jamais réalisé de film avant. Par contre, comme chacun sait, il ne va pas s'arrêter en si bon chemin...

Un préambule incongru nous montre un scientifique, le Dr Ulrich Metz (Herbert Grimwood), qui devant un parterre de confrères annonce sa décision de se lancer dans une expérience inédite: il va manipuler un être humain jusqu'à provoquer sa mort, réclame, et obtient leur approbation... L'être humain en question est Daniel Boone Brown (Douglas Fairbanks), un jeune homme tellement superstitieux qu'il se complique la vie en permanence. Les manigances du Dr Metz le rendent en retard chez son employeur, qui est aussi son oncle (Ralph Lewis) Celui-ci le met à pied pour lui apprendre la vie, et durant sa période de chômage technique, il rencontre une jeune femme aussi toquée que lui (Kathleen Clifford), et c'est bien sur le coup de foudre réciproque. Sauf que... Lonette, la jeune femme, est plus ou moins promise, et à un escroc en plus (Frank Campeau), et celui-ci vient justement en ville, pour faire affaire avec l'oncle. Il va donc y avoir du sport, des cris et des quiproquos, sous le regard inquiétant du Dr Metz....

Quel autre film peut se vanter de montrer son protagoniste en plein cauchemar, courant au ralenti pour échapper à une tourte, un homard, un oignon et du fromage Gallois qui le poursuivent? Dans quel autre film un savant fou s'adresse-t-il à une assemblée de scientifiques pour leur faire part de son projet de tuer un être humain à titre expérimental? Et quel autre film de la période passe ainsi de la comédie de boulevard, avec triangle amoureux et poursuites d'une pièce à l'autre, à une représentation des rêves de son héros puis à une inondation géante? Ca aurait bien sur pu être très brouillon, mais la réussite de l'ensemble (Découpage, interprétation, effets spéciaux, etc...) est telle que le problème ne se pose pas. Une fois de plus, Douglas Fairbanks réussit à nous faire croire qu'il est un homme timoré, empêché cette fois de briller par une superstition maladive, jouée avec cocasserie, mais il montre aussi le chemin à d'autres: Lloyd et Keaton (Qui se souviendra de l'effet dramatique d'une inondation dans Steamboat Bill Junior) tireront tous deux la leçon de ce film brillant et unique en son genre.

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Published by François Massarelli - dans Muet 1919 Victor Fleming Douglas Fairbanks *