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19 septembre 2015 6 19 /09 /septembre /2015 16:23

T.S. Garp est né d'une étreinte atypique: en 1945, sa mère Jenny (Glenn Close), une infirmière désireuse d'avoir un enfant mais peu encline à s'encombrer d'un mari, a littéralement violé un soldat à l'agonie, en profitant de son érection permanente. Ca a sans doute contribué à l'achever tout en adoucissant sa fin, mais pour Jenny, ça lui a apporté un fils. Né sous cette étoile peu banale, Garp (Robin Williams) aura à coeur d'évoluer dans la vie en constituant une famille aussi normale que possible. Il écrira aussi, et sera confronté à l'étrange destin de sa mère qui elle aussi écrira, mais elle connaîtra le succès avec un pamphlet féministe...

Dès l'énoncé des circonstances étranges de la procréation de Garp, racontée par jenny à ses parents outragés (Jessica Tandy et Hume Cronyn dans une scène très drôle par son décalage), plusieurs des thèmes et des fils rouges de l'oeuvre nous apparaissent en pleine lumière: le lien fort entre le sexe et la mort, bien sur, pour commencer, mais aussi la filiation, avec cette obsession de Garp de s'inventer un père qui ne soit pas un légume dont sa mère aurait profité... Les échos à cette entrée en matière embarrassante seront nombreux dans le film, mais il y aura aussi d'autres entrelacs et d'autres thèmes, en particulier une confrontation forte entre hommes et femmes, vues sous un angle inédit, Garp étant confronté au succès féministe des écrits de sa mère d'une part, et à une étrange société féministe, qui pour rendre hommage à une victime d'un viol dont la langue a été coupée (Amanda Plummer), se mutilent en imitant son handicap. Et il y a le cas de Roberta (John Lithgow), un ancien joueur de football devenu transsexuelle, qui va être la grande amie de la famille.

On est surpris par les façons dont le romancier John Irving, auquel George Roy Hill a confié l'adaptation de on propre best-seller, joue avec les résonances et les échos: ainsi, une scène cristallise le rapport compliqué qu'aura Garp avec son épouse Helen (Mary Beth Hurt): quand ils sont tous deux étudiants, elle le surprend recevant une fellation par une jeune femme qu'il connait depuis longtemps, et vers la fin viendra un écho lorsque qu'une petite gâterie buccale se transformera en drame à la faveur d'un accident qui'l était tout à fait possible de voir venir... Le film fonctionne ainsi au gré de balises dont le public doit se saisir au passage, dans un élan tragi-comique inédit et décidément très engageant.

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Published by François Massarelli - dans Comédie