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Ce film en deux bobines très remplies raconte les exploits d'un jeune garçon désireux de devancer l'appel des armes, au début de la guerre de Sécession. Son frère venant de s'engager dans l'armée de l'Union, et ses parents alarmés par son enthousiasme pour la guerre lui ayant refusé de l'accompagner à la gare, il fugue et s'engage dans un régiment en tant que tambour. Il sera blessé, prisonnier, s'évadera et sera, bien sur, un héros.
Ince, c'est un peu comme Jasset en France: on a l'impression à la lecture des histoires du cinéma d'une oeuvre immense et incontournable, certains le mettent au-dessus de Griffith par exemple, mais les films sont rares et peu diffusés. Celui-ci, tourné en 1912, est un exemple frappant de la qualité dont ses productions pouvaient faire preuve à l'époque d'un cinéma encore balbutiant. Contemporain des premiers courts métrages en deux bobines de la Biograph, réalisés par Griffith, et qui seront pour lui le tremplin vers le long métrage, The drummer of the 8th conte en un temps record, finalement, toute une épopée, et le fait avec un grand soin; bien sur, il ne fait pas aller chercher très loin pour constater que le film est essentiellement un mélo situé en pleine guerre civile, jouant ainsi sur plusieurs tableaux à une époque ou toutes les familles Américaines avaient sans doute un lien avec cette histoire pas si lointaine... Mais la maîtrise de l'interprétation, assez remarquable, la profusion de décors, les scènes de batailles très fougueuses (et parfois propices à quelques débordements histrioniques toutefois), méritent effectivement le détour. Pour finir, on a l'habitude, avec les productions Ince, de se méfier du crédit de metteur en scène, le patron ayant la fâcheuse de ramener la couverture à lui et de signer les films qu'il n'avait pas réalisé, un peu à la manière d'un Walt Disney, mais pour celui-ci on le sait: Ince en était bien le réalisateur.