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30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 08:50

Le gangster Danny Kean (James Cagney) sort de prison, bien décidé à ne pas y retourner. Il a durant son séjour reçu une visite d'un rédacteur d'un magazine, et envisage de lui demander du travail. McLean (Ralph Bellamy), le rédacteur en question, n'est pas très chaud, mais une opportunité se présente: un pompier devenu fou après avoir trouvé dans les restes de sa maison incendiée les cadavres de son épouse et de l'amant de celle-ci, s'est retranché à l'étage de son domicile et tire sur tout ce qui bouge; aucun reporter n'étant assez fou pour s'approcher, on a besoin d'un type assez gonflé pour tenter l'affaire... C'est ce qui va rapporter à Danny un engagement en bonne et due forme, et il va devenir photographe pour la presse à scandale...

Ce film a presque tout ce qui fait le bonheur d'un spectateur des films pre-code de la Warner: un rythme enlevé, des situations qui évoluent en permanence entre comédie, faits de société, situations limites et drame contemporain, des dialogues à la mitraillette, et des personnages: Kean, bien sur, est une nouvelle variation sur le mythe Cagney, un homme dur, aux scrupules pas toujours conformes aux désirs de la bonne société, mais avec une éthique fondamentale indéniable... Et comme le film est essentiellement une comédie, il s'en sortira! A côté de lui, Ralph Bellamy interprète avec la bonhomie qui le caractérise un homme qui n'a jamais été du mauvais côté de la loi, contrairement à son collègue, mais qui est brisé par les abus (Alcool, un métier qu'il juge foncièrement immoral, et une petite amie interprétée par Alice White qui nécessite un mode d'emploi particulier...).

Le script permet ici de trouver une échappatoire au mythe des films de gangsters (La grande préoccupation dans le studio, après la belle envolée des débuts de la décennie, chaque film ressemblait à une déclaration d'intention de sortir des clichés...) en reportant l'énergie de Cagney sur le monde de la presse, et le fait qu'il travaille pour un tabloïd permet au moins de maintenir l'imagerie canaille du personnage! S'il faut trouver des défauts, disons qu'on a du mal à croire qu'il délaisse Alice White (C'est sa collègue du journal, et sans être nymphomane, disons qu'elle a du tempérament...) pour Patricia Ellis, qui joue non seulement une étudiante et le genre de femme qu'on épouse, mais surtout elle est fille de flic... Quant à Lloyd Bacon, s'il n'est ni Dieterle, ni Curtiz, ni Wellman, au moins on sait à quel point il connait son métier. Il effectue ici un excellent travail, dans le rythme, la direction d'acteurs au métronome et un don pour l'économie: là ou Curtiz alourdissait le budget, il semble que Bacon n'ait pas son pareil pour l'alléger intelligemment.

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Published by François Massarelli - dans Pre-code Lloyd Bacon